STAGE CNV - Module CNV et Théâtre
Avril 2022 - Argy (36) - Stage de 3 jours animé par deux formatrices certifiées du CNVC ®
Journal de bord / 1.3 - Stagiaire
Pour rappel. Le présent document est un compte rendu de stage, d'expérience. Il est MA vision, de comment j'ai vécu les choses. Ce sont MES jugements et interprétations, MES prises de consciences, MES doutes, MON questionnement. Les notions que je partage au sujet de la Communication Non Violente, représentent ce que j'ai compris du processus. C'est le témoignage d'un apprentissage, d’un parcours, d'un vécu et d'une évolution.
Pour conserver au maximum la confidentialité, les noms et prénoms des formateurs/formatrices, de l’ensemble des équipes pédagogiques (assistant(e)s), des participant(e)s, ainsi que, l’intitulé précis des stages ne sont pas mentionnés.
INTRO C’est mon deuxième stage CNV, quatre mois après les modules 1,2,3 et je suis très heureux d’avoir l’occasion d’approfondir mes notions en CNV et de vérifier la compréhension que j’ai globalement du processus.
Je suis aussi très heureux d’avoir trouvé un stage CNV avec la thématique « théâtre », sujet historiquement important dans ma vie.
J’imagine aussi dans ce stage qu’il sera aussi question de non verbal.
Je suis impatient de voir quel est la place du théâtre, du jeu, du corps dans la pratique CNV : peut-on se servir du théâtre pour transmettre la CNV, à travers notamment la notion du ludique ? De part mon expérience, le ludique a toujours été un outil m’aidant à apprendre.
De quelle manière concrètement le comédien participe-t-il au processus pédagogique, notamment en faisant vivre des situations, des expériences émotionnelles aux participants d’un stage, pour les aider à assimiler la théorie par le vécu dans la pratique : Le jeu et l’implication du comédien s’en trouvent-ils modifiés techniquement ?
Ce qui m’intéresse dans ce stage aussi, ce sont les ressources que je pense pouvoir y trouver par rapport à un de mes projets professionnel : comédien-médiateur intervenant en binôme avec des formateur et des thérapeutes lors de formations pour le personnel médico-social.
Post-it du début de stage (intentions) : - Apprendre en jouant
- Partager mon expérience
- Pratiquer la CNV avec moi-même et avec les autres - Offrir une sincérité de jeu dramatique pour aider les autres à vivre des expériences
émotionnelle réaliste dans les situations travaillées
- Faire avec ce qui est
- Plonger dans le non-verbal
- Célébrer et m’inspirer
LE THÉÂTRE PARTICIPATIF
> Le théâtre participatif, inventé par une des deux formatrices, à partir de sa formation avec Augusto Boal (Théâtre Forum), se démarque du théâtre forum (très axé sur la luttes des classes, donc très politisé, qui avait tendance à alimenter une certaine violence et proposait toujours des solutions lors des situations abordées et jouées). Le théâtre participatif propose plutôt d’axer la pratique sur l’intention de créer et vivre le lien / d’être dans le jeu, selon les situations abordées, en recherche de la compréhension et de l'identification des sentiments/besoins, en faisant des observations sans interprétation et jugements, ainsi que des demandes en expression authentique > C’est un laboratoire permettant d’explorer plusieurs pistes en cherchant des ouvertures pour débloquer des situations et non une fabrique de résultats, de solutions ou de partis pris.
Exercice de jeu dramatique et de mise en scène - L'idée est de former des groupes de 3, 4 personnes à qui il est demandé de mettre en scène et de jouer devant le reste du groupe, une situation avec un enjeu physique, émotionnel peu impliquant (pas d’enjeu personnel avec une personne ici présente). La scène durera 5 mn max et devrait se terminer par un clash.
Il y a un meneur pour cet exercice qui interviendra (en concertation avec le public) pour accompagner le groupe qui travaille. En accompagnant, ce qui est important, ce n’est pas forcément d’arriver à une solution, mais de chercher ensemble quelles sont les pistes qui vont vers une ouverture, vers débloquer la situation, la faire avancer, bouger…
- Après avoir jouer une première fois la scène selon les consignes initiales de préparation, le meneur et le public choisissent (en précisant pourquoi) un personnage qu'ils souhaiteraient voir évoluer et un moment de la scène pour y travailler ensemble.
La deuxième étape de l'exercice consiste à s'intéresser et identifier les OSB des différents personnages de la scène.
La troisième étape consiste à rejouer la partie choisie de la scène, avec les nouveaux éléments identifiés précédemment et de noter ce que cela change dans la scène, comment évolue-t-elle ? Est-ce qu'il y a un impact sur le clash de fin ?
- Cet exercice est très long et offre vraiment de la place pour approfondir et démêler la complexité des situations.
J'ai beaucoup apprécié que tout le monde soit mis à contribution, le groupe qui travaille, le meneur, le public, on est vraiment dans de l'intelligence collective et émotionnelle !
- Par rapport à la thématique théâtre, je compare le meneur au metteur en scène, sauf qu'ici le metteur en scène ne demande pas à ce que les acteurs fassent quelque chose précisément, il les accompagne vers leur propre mise en scène, celle qui serait la plus juste pour eux, celle qu'ils souhaitent (certains metteurs en scène procèdent d'ailleurs ainsi pour la création de leur spectacle).
- Du côté comédien, j'expérimente deux postures : celle du personnage impliqué dans la situation de quelqu'un d'autre et celle d'un personnage de ma situation. Dans les deux cas, j’ai tenté d’offrir un, jeu sincère, sans artifices, sans clichés, au service de mes partenaires pendant cet exercice. Je me disais qu’un réalisme d’interprétation permettrait de réellement se connecter à la situation, de sorte à ce que les pistes de transformation s’incarnent de la même manière dans quelque chose de plus réel et réaliste.
Pour ma situation, je jouais un personnage raciste, je ne voulais absolument pas jouer la caricature d’un personnage raciste, mais ce qui m'intéressait, c’était de chercher une sincérité de ressenti physique et émotionnelle depuis son angle de vue à lui. J’ai essayer de ressentir ce qu’il pouvait se passer en lui physiquement : poids dans le torse, agacement, tension, inconfort dans une position statique en ayant envie de bouger, de me déplacer, sensation d’être contraint, bloquer, croire que tout cela est la faute des autres, ne pas vouloir d’aide, se sentir seul, incompris, avoir peur, ressentir de la haine comme une douleur et une volonté absolue de couper le lien pour que tout cela cesse. Je me suis servi également d’un tique de son de bouche.
Le personnage que nous avons travaillé était celui qui souffrait, qui était activé par les propos racistes de mon personnage.
Dans mon rôle du raciste, j’ai persisté dans cette sincérité de jeu, dans le but de voir comment sincèrement le processus pouvait agir sur moi et donc sur la situation. Tant que je n’étais pas convaincu ou rejoins dans ma problématique par les tentatives du personnage que j’indisposais, je ne lâchais rien. Il y eut un peu de mieux lorsque mon partenaire essaya de reformuler mes propos en listant mes inconforts, comme si pour une fois, il me comprenait au lieu de me juger. Une ouverture s’amorçait ici. > De manière générale, il me semble que c'est un vrai atout que celui de pratiquer le jeu d'acteur (sincère) pour vivre les situations !
EXERCICES
Plusieurs exercices très intéressants pour illustrer des aspects du processus CNV dans le corps et le jeu.
Cache-cache d’OSBD J’ai beaucoup aimé cet exercice qui permet d’expérimenter le processus Observation, Sentiment, Besoins, Demande (OSBD). L’idée est à partir d’une situation choisie, de la partager à son partenaire, de différentes manières, en enlevant une partie du processus : SB, OSD, OSB, etc… - SB Du côté expression : il y a moins de sensations de liens, je n’ai rien à demander à l’autre, c’est un peu comme prendre une conversation en cours de route, c’est soit l’autre se connecte ou pas : pile ou face. J’ai la sensation de m’être juste déversé et c’est comme si j’aurais pu faire cela en face d’un objet, je n’attends aucune réaction de l’autre et s’il réagit, il a intérêt à tomber juste ! Du côté réception de la situation exposée par l’autre : c’est plus compliqué pour moi de comprendre la situation. Je sens que je peux plus facilement tomber dans le jugement (négatif ou positif) ou être dans de la sympathie plus que de l’empathie. - OSD Du côté expression : je me sens plus en lien et en contact avec l’autre, car je sens aussi qu’il peut éventuellement contribuer pour moi et aussi je le sens plus à l’écoute. Du côté réception : c’est mieux, je comprends mieux de quoi il est question, je me sens du coup plus intéressé. Je me sens moins pouvoir tomber dans le jugement. Je peux plus facilement être en empathie même si je n’ai pas d’info sur le besoin de l’autre, car sa demande peut me donner au moins un indice et j’ai une piste pour pouvoir éventuellement contribuer pour l’autre. - OSB Du côté expression : je me sens également plus en lien que dans la première consigne; ici cela passe plus par le fait que je m’autorise plus de vulnérabilité en exposant mes besoins que par la demande que je peux faire. Du côté réception : ici aussi c’est mieux qu’avec la première consigne. Je reste un peu sur ma faim cependant car il n’y a pas de demande concrète. C’est comme si du coup je devais deviner et ici aussi avec une plus grande probabilité de me planter ou d'interpréter que dans la consigne précédente. - OD : c’est la configuration généralement rencontrée par exemple au travail, dans des équipes qui ont du mal à collaborer. Dans ce genre de cas souvent D est plutôt une exigence et O un jugement. Nous n’avons pas eu le temps de l’expérimenter… > J’aurais bien aimé !
Le cercle des stratégies et des besoins Cet exercice, que j’avais déjà vécu pendant les modules 1,2,3, est un exemple parfait de ce qui contribue grandement à mon apprentissage : vivre dans le corps et le mouvement une notion, faire de l’expérience un outil d’apprentissage peut-être plus modélisant que la théorie. - Le groupe forme un cercle. Une personne va au centre et partage un hobby (une passion) le plus original (insolite) possible. Il est demandé au groupe par le meneur, aux personnes qui ont le même hobby de se rapprocher physiquement de la personne au centre ou dans le cas contraire de s'en éloigner. Dans une deuxième étape le meneur demande à la personne au centre de préciser ce que ce hobby lui permet de vivre (besoins satisfaits). Mêmes consignes que précédemment pour le groupe : se rapprocher de la personne au centre si on a des besoins similaires ou dans le cas contraire de s'en éloigner. > J’avais compris la théorie qui décrit les stratégies comme pouvant être une source de conflit dans la relation, alors que les besoins, de part leur caractère universel, rapprochent et relient, mais vivre cet exercice m’a permit d’ancrer de manière sensorielle cet aspect du processus : proximité ou éloignement physique / représentation visuelle dans l’espace. C’est exactement le genre d’expériences que je viens chercher dans ce stage. C’est dans ce sens que j’aimerais aller, c’est ce que j’ai envie de défendre si un jour je suis formateur.
Jeu du miroir
- Première étape : exercice classique du miroir Chacun son tour en étant meneur, puis une troisième fois sans qu’il n’y ait de meneur en cherchant l’écoute qui puisse permettre cela > Chercher la connexion, la fluidité, prendre son temps, ne pas faire des propositions trop compliquées corporellement, chercher la simplicité. > L'exo classique du miroir pourrait intéressant pour éprouver dans le corps la reformulation mot à mot de l'écoute empathique, de ce qu'est, ce que vit l'autre - Deuxième étape - “Le miroir traducteur” Un des 2 participants dit à l’autre une phrase comportant un jugement négatif ou positif. L’autre essaie de traduire le jugement entendu et reformule en Sentiments/Besoins mais avec des sons et des gestes : “Quand tu dis…, Est-ce que tu te sens (geste / son), parce tu as besoin de (geste / son) ?”. La personne qui a prononcé le jugement acquiesce si elle sent que c’est cela ou elle peut corriger ou compléter et en sons et gestes si elle le souhaite. > Très intéressant pour essayer de se rapprocher émotionnellement et dans le corps de ce que vit l’autre > Les sons et les gestes permettent peut-être mieux que les mots de se connecter intuitivement aux sentiments de l’autre et aident à les-lui reformuler… Cela aide à comprendre sensoriellement le principe d’empathie (où on se connecte à l’autre en reformulant pour être sûr de l’avoir vraiment compris, entendu), à la différence du principe de sympathie (où l’on va avoir plus tendance à se faire embarqué dans l’émotionnel de l’autre, à se laisser envahir et ne plus pouvoir vraiment lui offrir une qualité d’écoute. A travers le miroir habituel lorsqu’on se regarde soi-même, on ne voit qu'un “être singe” en face, qui singe tout ce qu'on croit savoir de soi-même finalement. Grâce au miroir à travers l'autre, on en apprend vraiment plus sur soi en voyant comment l'autre nous vit, comment nos mouvements, notre énergie se traduisent chez lui.
La corde de l'intention En binôme, chaque participant tien un bout d’une même corde. La corde symbolise la relation entre les deux participants. Nous testons deux types d’intentions de relation : - L’intention sur l’autre = proposition de mouvements, de déplacement qu’on impose à l’autre > Il y avait de la tension. Les propositions ne sont pas écoutées par celui qui reçoit, il y a plutôt de l’opposition et des tentatives de révolte. Je ressens de la douleur physique dans le corps et surtout dans les mains. > Au bout d’un moment le liens fut rompu, la corde m’a échappé des mains et nous avons chuté tous les 2. - L’intention avec l’autre = proposition de mouvements, de déplacement qui peuvent exister sans imposer que l’autre suive obligatoirement > Avec cette deuxième règle, apparaît nettement une douceur qu’il n’y avait pas dans la précédente, car nous prenons soin de vérifier avec l’autre nos propositions. > Une confiance s’installe donc et il en ressort une ouverture qui permet de la liberté, de la co-créativité. On impose rien, on compose avec l’autre, on collabore.
Le sculpteur et la terre L’idée à travers cet exercice est de ressentir les effets du pouvoir SUR, SOUS ou AVEC l’autre. Les participants se mettent 2 par 2. A tour de rôle ils seront sculpteur ou la terre qui est modelée. L’exercice se pratique en silence. - 1ères consignes La terre est totalement soumise au bon vouloir du sculpteur et se laisse triturer, tordre, plier, bouger à volonté. Elle ne bouge pas, reste exactement dans la position dans laquelle le sculpteur l'a placée. - 2èmes consignes La terre ici ne se laisse pas faire et refuse toutes manipulations. Elle n’en fait qu’à sa tête et met en place toutes les stratégies possibles pour s’affirmer dans cette attitude et s’opposer au sculpteur. - 3èmes consignes Postures d’équivalence. Le sculpteur et la terre collaborent ici. Le sculpteur est toujours leader, c’est lui qui sculpte, mais le travail se fait en harmonie entre lui et la terre qui peut bouger lorsqu’une position modelée par le sculpteur ne lui convient pas, elle peut ajuster à tout moment partout où cela est nécessaire pour elle. Le sculpteur prend en compte de l’expression de la terre et peut aussi s’en inspirer. > Très intéressant pour expérimenter la collaboration, la cocréation. Cela aide à comprendre sensoriellement le principe d’écoute empathique et d’expression authentique. Exercice intense dans toutes les phases. L’énergie, lorsqu’on est moteur et qu’en même temps on est très à l’écoute de comment ça résonne en l’autre et aussi des ses propositions, est très puissante et impliquante ! J’ai beaucoup aimé également ce qu’il se passait en moi lorsque je refusais d’être modelé, jamais il n’y avait de violence, juste une assurance et une intention de conserver ma liberté >> Ceci me rendait plus créatif pour déjouer les manœuvres du sculpteur pour me plier à sa volonté ! Je constate également que dominer peut m’amuser si l’autre en face est dans le jeu également d’être dominer, mais il faut qu’il y ait de la joie (comme cela peut aussi se produire dans la sexualité ou par exemple dans une situation théâtrale dans le jeu dramatique avec un partenaire). >>> C’est typiquement le type d'expériences ce que je viens chercher ici. L’enjeu ne sera plus jamais “je suis dominant ou soumis”, mais plutôt : j’ajuste pour exprimer ce qui est bon pour moi et pour favoriser le dialogue. La cocréativité peut se faire dans la délicatesse.
GRATITUDE
Les formatrices, au sujet de la gratitude, nous invitent à nous relier à tout ce qui a permis qu’on soit là ici et maintenant dans le plus infime détail (conscience de cette quantité d’êtres, de situations, de circonstances qui ont permis cela) ! : Les personnes qui ont construit le château, nos hôtes, les personnes on fabriqué tous les éléments qui ont permis le PDJ, les aliments et leur transformation, les couverts, la vaisselles, les chaises, les tables, etc… Le temps qu’il fait. Le parcours des animatrices qui les a amenées jusqu’ici.. L’inscription de chacun à ce stage, qui a permis la constitution de ce groupe… etc…
> Merci à toutes ces personnes qui ont construit le camion qui m’a transporté ici, celles qui ont raffiné l’essence, l’ont transporté jusqu’à la pompe, etc... Merci mémère qui m’a légué cet argent qui m’a permis de m’inscrire au stage, merci à ma compagne, ce que tu es, merci de tout ce que tu me donnes et qui œuvre largement à mon ouverture, à mon changement de vie, merci à cette fin de relation avec ma compagne précédente qui a fait que s'enchaîne ainsi la suite de ma vie, merci à moi qui m’autorise tout cela, merci a tout ce que cela transforme chez moi et merci de m’autoriser cette transformation…
CONCLUSION
Super Lieu. Super contact avec les hôtes du château d’Argy, très doux et intéressants
Bon duo complice et inspirant des formatrices, ça donne envie de coanimer.
Ce stage va m’aider au niveau méta car j’y ai trouvé pas mal de pistes de réflexion. Dans l’ensemble j’ai pris beaucoup de plaisir à renouer avec le théâtre dans ce stage. J’en sais un peu plus sur le lien CNV / Théâtre. > En général, dans les modules de transmission CNV, on utilise surtout le théâtre à travers des jeux, des exercices.
On ne fait pas de Théâtre à proprement dit dans le stage de transmission ou dans un accompagnement. Employer le mot peut être même contre productif selon ce qu'il peut générer comme positionnement, interprétations du stagiaire. On utilise donc plutôt divers outils issus de la pratique théâtrale. On n’utilise pas les mêmes outils selon la nature de l’intervention
d’ailleurs, stage ou accompagnement.
Ne pas confondre aussi par exemple le “Jeu de rôle” en CNV qui est un outil en soi particulier avec des méthodes de travail particulières, ce n’est pas du “Théâtre” !
J’ai vraiment apprécié de pouvoir tester cette sincérité de jeu dont je parle dans le paragraphe « Théâtre participatif », car dans les premiers jeux de rôle que nous avions testé lors des modules 1,2,3, je n’étais vraiment pas convaincu de l’aspect transformation de situations si les conditions de qualité de jeu n’étaient pas remplies de la part des personnages stimulants dans la situation. >>> Mise à jour Novembre 2023 Je vois à présent que ce n’est pas le principal et que le processus œuvre avec ou sans bons comédiens pour donner la réplique. Par rapport à la thématique théâtre, en ayant dans ce stage l’occasion de jouer de nouveau, me vient une réflexion : Au théâtre, c’est une chance incroyable de pouvoir jouer, d’entrer dans la tête, dans le corps de personnages extrêmes, dérangeants, parfois à l’opposé de ce qu’on est; cela nous permet de vivre nos parts sombres, de les explorer pour mieux comprendre, sentir, accueillir. C’est une occasion unique de pouvoir vivre ces expériences ici afin d’avoir encore plus de matière pour être responsable dans nos choix de ne pas laisser ces parts prendre le contrôle dans la vraie vie du quotidien. Cette une idée que je développerai dans un futur stage sur Le Chacal où il pourra s’exprimer dans l’espace sécurisé de travail, tel le personnage du comédien sur le plateau.
La notion de prendre le temps s’est rappelée à moi avec insistance ! Je réalise, plus que je n’imaginais, que j’ai vraiment besoin de temps, de respiration pour mieux assimiler en temps réel et vivre les propositions dans un stage.
C’est quelque chose que j’ai ressenti de plus en plus sur les 3 jours.
>>> Mise à jour Novembre 2023 De ce que j’en ai compris, c’est une notion importante en CNV de prendre le temps avant d’aller plus loin, de faire le pas suivant, de vérifier tout un tas de choses dans le lien à soi. Dans un rythme très soutenu, le temps passe trop vite pour moi pour que je puisse vérifier mes intentions, de me poser pour écouter ce qu’il se passe à l’intérieur de moi, j’ai du mal à me sentir en Conscience justement Pleine, en connexion avec le moment présent et du coup en célébration et en gratitude. Peut-être que ce sont des pratiques que je pourrai faire de manière éclaire un jour, mais je n’en suis pas encore là. Je me raconte que c’est peut-être le genre de stage à faire lorsqu’on est déjà avancé sur son parcours d’apprentissage de la CNV, en tout cas, il me semble que j’en aurais plus profité aujourd’hui qu’il y a deux ans.
META > Pour l'introduction et la présentation du stage, les formatrices interviennent chacune leur tour selon les parties présentées et j’ai trouvé intéressant le moyen qu’elles utilisent pour introduire celle qui va ensuite parler et faire avancer la présentation sous forme d’interview. > Pour les échauffements, les formatrices nous ont proposé plusieurs exercices, de déplacement, d’occupation de l’espace, de rythme, que je connaissais pour la plupart et qui me permettent de me souvenir combien ils sont riches et utiles pour fabriquer de l’énergie, de la complicité, de l’interdépendance dans un groupe. > Ne pas hésiter à piocher dans ce genre de propositions.
> Lors d’un exercice en duo > Idée intéressante pour assembler des binômes sans perdre de temps et sans devoir se choisir : Au centre de la pièce sont disposées au sol des cartes postales, chacune coupée
en 2. Chaque participant choisit un bout de carte postale et est invité à retrouver
l’autre participant qui détient la moitié correspondante à la sienne.
>>> C’est un bonne occasion d’être créatif pour fabriquer du matériel pédagogique, un terrain où je pourrai être particulièrement fournir de la matière ! ! !
> Dans l’exercice du « Sculpteur et la terre », avant de commencer l’exercice, le Sculpteur demande à son partenaire Terre, s’il y a des endroits où il ne souhaite pas être touché ou si par exemple des parties du corps sont douloureuses à la manipulation.
C’est un type d’échange qui me paraît important d’avoir systématiquement avant tout exercice physique qui implique qu’on se touche, qu’on soit en contact !
L’exercice est très intéressant pour la posture de meneur/moteur par exemple dans mener un groupe pendant un stage > Me connecter à cette expériences sera peut-être soutenant lorsque j’animerai et en tout cas serait intéressant en amont dans la définition de mes intentions.
> Remembering
J’aime beaucoup ce temps d’ancrage, qui vient souvent en milieu ou au ¾ d’un stage, ou parfois à chaque début de journée et qui liste tout ce qui a été vu, fait dans le programme du stage jusqu’ici ou la veille.
J’ai aimé avoir cette vision d’ensemble, ce temps de recul pour réaliser le chemin parcouru jusqu’ici ! Et j’ai eu plaisir à me reconnecté au souvenir de choses vécues pendant ces pratiques !
C’est quelque chose qui me semble intéressant de faire à chaque stage ! Cela peut permettre aussi de soulever des questions ou quelque chose qu’on n’aurait pas compris ou oublier.
> J’ai ressenti une sensation de stress liée à la sensation d'une énergie globale des formatrices, un peu à la précipitation pour respecter le programme peut-être un peu trop chargé ?
Dans l’ensemble stage fut trop court pour moi par rapport à la densité du programme : Pas assez de temps pour vivre profondément les expériences, les exercices, pas de temps prévu pour assimiler, digérer, intégrer… Ce constat m’invite à prendre la mesure de l’importance de « ralentir, respirer, ressentir » - C’est une notion qui me semble importante dans la transmission et que j’ai envie de cultiver , car je serais plutôt de nature à trop charger aussi ! >> Prendre le temps quitte à moins faire de choses, avoir un déroulé flexible et qui évolue en fonction de comment évoluent les stagiaires (j’ai beaucoup appris sur le sujet au côté de Sandrine lors de notre stage CNV & Corps). > Refus des formatrices du partage avec les stagiaires de leur déroulé de stage.
Je remarque que ce n’est pas si fréquent que formateurs et formatrices concèdent à partager leur déroulé, plus rarement certain(e)s le font spontanément.
- Ce type de document m’est très utile pour pouvoir retravailler mes notes. Je prends beaucoup de notes, mais parfois c’est impossible selon le temps dont nous disposons dans le feu de l’action. Mes notes sont beaucoup plus riches lorsque j’ai un document sur lequel je peux m’appuyer. Et cela m'apporte beaucoup de joie également lorsqu'en m'appuyant sur le résumé d'un déroulé, même une simple liste, je peux revisiter parfois des choses que je suis bien heureux de pouvoir me remémorer. - J’avoue que cela m’active un peu lorsqu'il y a un refus de partage de ce genre, car les raisons évoquées sont souvent que le déroulé est un document personnel, qu’il y a beaucoup de travail dedans et je sens qu’il y a comme un besoin de se protéger. Je comprends le besoin de respecter et de valoriser le travail, mais il ne s'agit pas ici de partager les secrets de sa recette ?
Je peux comprendre aussi le besoin de se protéger, mais je me demande bien de quoi ? Du vol des idées, de la méthode ? Même si cela se produisait, ce qui compte avant tout, plus que le contenu-même, c’est la qualité de relation et de transmission du formateur me semble t-il ?… Et cela, ça ne se vole pas, ce n’est pas vraiment imitable, c’est unique propre à chaque personne, cela ne se trouve pas dans un déroulé… > J'interprète cela comme un sujet d'ego mal placé, un sujet de bac à sable. Et pour jusqu'au bout laisser pisser le chacal, si dans ce type de situation, j'entends "j'ai confiance que vous vous souviendrez de ce qui est bon pour vous", j'entends une "justification, un raison de comptoir " qui ne me parait pas sincère, à laquelle je ne crois, alors que pourtant je suis plutôt d'accord avec ce principe.
>>> Mise à jour Novembre 2023 Parce que j’ai fait du chemin depuis ce stage et que je suis beaucoup plus tranquille avec pas mal de choses, j’entends mieux aujourd’hui l’argument « j’ai confiance que vous vous souviendrez de ce qui est bon et contribue pour vous ».
Et justement parce que j’apprécie de pouvoir mieux vivre le moment présent en stage, en prenant moins de notes qu’avant, mais que je me souviens aussi combien c’était important et structurant pour moi au début, lorsque je me projette dans une posture de formateur mon élan du cœur est : Pourquoi ne pas favoriser cette posture de présence au moment, notamment en offrant un déroulé de stage aux participants en fin de travail ?… C’est quelque chose que j’imagine faire avec joie tout en posant l’utilisation qui me semblera respectueuse de ce document à l’égard de mon travail et en ayant confiance dans ma singularité.
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