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STAGE CNV - Module d’approfondissement : « Dépasser les croyances limitantes »

Octobre 2023 - Contrazy (09) – Stage de 3 jours animé par Lise Rodien - Formatrice certifiée du CNVC ® (et ma référente pédagogique)

Journal de bord / 2.4 - Stagiaire

 

Pour rappel. Le présent document est un compte rendu de stage, d'expérience. Il est MA vision, de comment j'ai vécu les choses. Ce sont MES jugements et interprétations, MES prises de consciences, MES doutes, MON questionnement. Les notions que je partage au sujet de la Communication Non Violente, représentent ce que j'ai compris du processus. C'est le témoignage d'un apprentissage, d’un parcours,  d'un vécu et d'une évolution.

Pour conserver au maximum la confidentialité, les noms et prénoms des formateurs/formatrices, de l’ensemble des équipes pédagogiques (assistant(e)s), des participant(e)s, ainsi que, l’intitulé précis des stages ne sont pas mentionnés.

Les noms et prénoms de Lise Rodien, la formatrice du présent stage sont exceptionnellement mentionnés, car elle est ma référente et superviseuse pédagogique. Lise m’a autorisé à la nommer.

 

INTRO C’est le troisième stage que je vis avec Lise Rodien, ma référente. J’attendais ce stage depuis longtemps et je suis ravi d’approcher cette thématique avec Lise en tant que formatrice. Je me sens prédisposé à convoquer ma vulnérabilité pour cette formation et je me sens en sécurité sous le regard de Lise, à la mesure de la confiance que j'ai en elle.

La thématique des croyances limitantes m’intéresse particulièrement. Je la pressens comme fondamentale pour mon apprentissage de la CNV et qu’il est indispensable de partir à la découverte de mes croyances, afin de rechercher toujours plus de conscience, de responsabilité et de stabilité quant à mon souhait de transmettre un jour à mon tour.


Avant le stage, la croyance pour moi, c’est un peu comme un gros mot : croire en Dieu, n'en parlons pas...

Je noterai, au début du stage, lorsque Lise nous demande de définir ce qu’est une croyance pour nous, les mots : dogme, servitude et pensée unique.

Je me vois plein de jugements sur les personnes qui croient en quelque chose, en dieu, la propagande, la publicité, les politiques, à La Vérité, à un « je t’aime », aux compliments, aux jugements négatifs comme positifs…

Je vois les croyants comme les esclaves de dogmes divers et variés, les privant de conscience et ne leur permettant pas de voir la vie sous différents angles.

Je me raconte que la croyance est une forme de dictature qui ne laisse pas le droit d’exister à d’autres croyances, les rejette, souhaite les anéantir. Pour moi la croyance est synonyme de « j’ai raison, tu as tort, je sais ce qui est vrai et réel »; la croyance génère de la séparation, de l’opposition, la guerre, tout l’inverse de l’accueil.

Je vois à cette occasion que c’est ici chez moi une croyance en soi et je peux vérifier que je ne me sens moi-même, pas du tout prêt à offrir une posture d’accueil dans cette croyance !

Post-it du début de stage : - Quels sont vos besoins vis à vis de ce stage ?

Expérimenter / Jouer / Simplicité / Authenticité / Douceur / Intensité / Mouvement

- Quelles sont vos Intentions ?

Me visiter dans les profondeurs / Rester connecter à la détente et vérifier instant par instant ce qui est bon pour moi / Découvrir s’il y a des croyances non limitantes

- Comment est-ce que je souhaite être accompagné par l’équipe ?

Dans une congruence avec la CNV / À partir de ce que je suis / Être aider pour déplier et pour faire de l’espace en moi pour accueillir


Espace de travail au gîte Marbois à Contrazy (09)
Espace de travail au gîte Marbois
 

FAIRE LE POINT ET NOTIONS DE DÉPART

> Comme souvent, au début d'un stage, la formatrice commence par questionner le groupe sur la thématique. Comment les participants définissent-ils cette notion, qu’en comprennent-ils, quelles sont leurs expériences sur cette question ? : « Qu’est-ce que c’est pour vous qu’une croyance limitante…. ? »

- Un dogme

- Une servitude

- Pensée unique


C’est une question qui va se déplier sur 3 jours, où nous allons pourvoir en visiter plusieurs aspects, de sorte peut-être que chacun puisse repartir avec sa propre définition à la fin du stage.

Tout peut être croyance, comme les jugements qui peuvent être négatifs et aussi positifs comme par exemple « j’ai de la chance ».


Croyances héritées

> Nos croyances peuvent avoir plusieurs origines. Souvent elles proviennent de notre histoire familiale dans laquelle nous avons baigné, dont nous héritons de manière transgénérationnelle; par exemple depuis l’observation : mes grands parents étaient très pauvres et ils se sont aimés toute leur vie > j’ai pu construire la croyance : L’argent ne fait pas le bonheur !

Elles peuvent aussi provenir d’une expérience que nous avons vécue à un moment donné, qui de part sa nature, nous a amené à définir et installer une croyance dans notre manière de poursuivre notre vie après cette expérience; par exemple je me fais mordre par un berger allemand > Les chiens de race berger allemand sont agressifs je m’en méfie et je préfère ne pas m’en approcher.


> L’idée est d’en prendre conscience afin de vérifier si ces croyances sont toujours utiles ou si elles sont contraignantes et de faire des choix.


Exercice sur les croyances héritées

> Dans quel milieu, groupe, nation, classe sociale avez-vous grandi, vous êtes-vous senti appartenir ?

- Je suis né dans un milieu prolétaire, ouvrier, pas d’argent et avec du côté de ma grand-mère un impacte particulier au regard de sa nationalité allemande dans le contexte de la guerre 39-45 : ma grand-mère a rencontré mon grand-père lorsqu’il était prisonnier en Allemagne. Leur relation a faillit les envoyer en camp de concentration, après avoir été dénoncés par un aviateur de l’armée allemande, qui était amoureux de ma grand mère et avait voulu se venger.

> Dans votre milieu, qu’avez-vous appris, entendu, vu, perçu ? Y avait-il des jugements, des préjugés sur les autres milieux ?

- J’entendais souvent dans le cercle familial : Les riches ce sont les méchants, les pauvres les gentils.

- Chez ma grand-mère, l’allemande venue vivre en France (le camp des perdants chez les vainqueurs), puis chez ses enfants, mon père, mon oncle, j’ai vu la peur d’être critiqués, sanctionnés (avec en plus ce danger d’avoir été dénoncée), il faut filer droit; cela se manifestait par la préoccupation constante de surtout ne pas se faire remarquer : pas de vagues, de singularité, d’exubérance, ne pas déranger. J’ai vu beaucoup de honte, de culpabilité : J’ai honte d’où je viens, je dois m’intégrer dans ce nouveau pays. J’ai vu aussi beaucoup de générosité envers les autres : Tant d’horreurs pendant cette période de guerre ont été commises, aujourd’hui il faut faire le bien autour de soi...

> Si vous avez entendu des préjugés, traduisez ces préjugés en termes de sentiments et besoins de ceux qui vous les ont transmis.

- Se méfier, ne pas faire confiance : sentiment de peur / besoin de sécurité

- Ne pas se faire remarquer, être discret, éviter le devant de la scène, ne pas sortir du lot, être comme tout le monde : sentiments de peur, culpabilité / besoins de sécurité, paix, sérénité, appartenance...

- Il faut travailler dur pour mériter : sentiments de culpabilité, peur / besoins d’appartenance, avoir une place, réparation, reconnaissance...

- Il faut être bon avec les autres : sentiments de culpabilité, espoir / besoins de réparation, transformation, authenticité, amour, lien, prendre soin...

> Regardez si vous souhaitez garder ces préjugés ou changer de regard sur la réalité. Comment, maintenant, dans votre vie actuelle, pourriez-vous exprimer différemment ces préjugés ? De quelle manière pourriez-vous nourrir les besoins qui se cachaient derrières ces préjugés, croyance ?

- Se méfier, ne pas faire confiance : c’est une croyance que j’ai pu avoir dans mon adolescence et qui aujourd’hui n’est plus valable pour moi. Je cherche à me relier aux autres, non à m’en éloigner. L’autre ne me fait pas peur et j’ai d’autres moyens pour nourrir mon besoin de sécurité

- Ne pas se faire remarquer, être discret, éviter le devant de la scène, ne pas sortir du lot, être comme tout le monde : c’est une croyance que je n’ai jamais eu. J'ai plutôt eu la croyance opposée (peut-être en réaction à celle de ma famille) : Il faut sortir du lot, être original, se faire remarquer pour réussir, survivre ! Ma pratique du théâtre m'a très vite positionné justement sur le devant de la scène et la création artistique de manière générale m’a encouragé à développer une singularité assumée. Pour ce qui est des besoin de paix, sérénité, appartenance, j’ai ici aussi d’autres moyens de les nourrir.

- Il faut travailler dur pour mériter : Je préfère dire que je travaille beaucoup, j’aime travailler, j’aime créer et si j’ai pu avoir aussi la croyance que c’était le moyen pour prétendre mériter, ici aussi, je ne cherche plus à mériter quoi que ce soit, je ne cherche pas de récompense, ce n’est pas mon moteur pour me mettre au travail. Je trouve d’autres moyens pour nourrir mes besoins d’appartenance de reconnaissance.

- Il faut être bon avec les autres : C’est une croyance que j’ai eu pendant longtemps et qui a forgé mes relations dans le sens où c’ était pour moi une condition pour en imaginer la réciprocité de la part des autres, associée à la croyance « ne fait pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ». Je pense que j’ai toujours cette croyance mais je ne pourrais plus la formuler aujourd’hui en commençant par « il faut ». Je ne suis ni bon, ni mauvais, je suis relié et connecté à l’humanité et j’agis à partir des mes élans de cœurs, ce qui nourrit mes besoins d’espoir, de transformation, d’authenticité et d'amour.

- Aujourd’hui, pour nourrir mon besoin de sécurité, je suis à l’écoute de ce qui vit en moi; mon besoin de reconnaissance, je m’exprime de la gratitude pour ce que j’entreprends; mon besoin d’appartenance, je fonctionne avec la transformation de la croyance « je dois prendre ma place » en « J'ai une place ».


Bouquet de fleurs du jardin de Lise Rodien qui nous a accompagné pendant tout le stage
Le traditionnel bouquet de fleurs provenant du jardin de Lise et qu'elle offre au groupe en cadeau de bienvenu à chacun de ses stages

 

BRAINSTORMING DE CROYANCES Autour de grands thèmes > Des feuilles paperboard sont disposées sur le sol, titrées chacune d’un grand thème (l’amour / les femmes / les hommes / les enfants / la société…)

Nous sommes invités nous déplacer de feuille en feuille et à écrire les croyances qu’on aurait ou qu’on aurait entendu selon ces thématiques. (Du point de vue méta, j'aime beaucoup cette manière de vivre un brainstorming, le fait de se déplacer dans l'espace, que chacun écrive sur les feuilles, j'ai trouvé cette énergie productive.)


- C’est un moment plutôt joyeux. Je remarque que le groupe est particulièrement productif pendant cet exercice. Nous avons beaucoup à écrire et à la fin de ce temps d’écriture, il y a énormément de matière collectée.

Les feuilles sont ensuite affichées au mur et Lise propose que chacun énumère à voix haute, les différents points listés sur une feuille au choix.


- Si pendant toute la première partie de l’exercice je me suis amusé et j’étais dans une énergie de participer activement, lorsque nous avons commencé à lire les feuilles à haute voix, mon énergie a complètement permuté vers l’opposé; c’est devenu lourd, je n’avais pas envie de faire cela. Plus j’entendais les stagiaires énumérer la liste des croyances, plus je me sentais mal. Cela m’a rendu triste, me dégoûtait, m’écœurait d’entendre tout ça et je ne me sentais pas de lire à mon tour une feuille, je n’ai pas pu : « Je ne veux pas vivre dans ce monde-là ».

C’est comme si d’entendre toutes ces croyances, me faisait apparaître le vrai visage de chaque personne du groupe, représentant lui-même en partie la société contemporaine et je sens que cela m’éloigne de ce groupe, ça me fait peur

- Lise avec du recul me suggère que ce rejet qui s’est manifesté en moi est peut-être justement le fruit d’une croyance ici aussi et qui serait peut-être quelque chose comme « on ne devrait pas avoir ce genre de croyances dans un monde qui irait bien ». J’ai du mal à me relier à cette proposition.

- Ce n’est toujours pas très clair pour moi aujourd’hui, je reste dans des hypothèses.

En tout cas je suis d’accord pour pointer ici que je n’ai pas eu les moyens d’accueillir tous ces mots, pourtant dans un contexte de laboratoire, de travail, de stage, et que probablement si j’étais plus familier du processus CNV sur les croyances, cela ne m’impacterai pas de la même manière, je serais plus tranquille avec cette effusion de croyances. C’est ce qui va se produire d’ailleurs au fur et à mesure du stage, à mesure que nous pratiquerons la thématique.

- Je note aujourd’hui avec du recul, à partir de l’observation lorsque je vois, j’entends l’énumération d’une effusion de croyances sur des thématiques telles que l’amour, les femmes, les hommes, les enfants, la société, etc… :

> mon jugement : ces croyances représentent ce que je n’aime pas dans la société

> mes sentiments sont : tristesse / dégoût / perte d’énergie / stress / peur

> mes besoins non nourris : douceur / harmonie / paix / lien / collaboration / sens

> ma demande : ayant découvert plus tard sur la piste de danse « croyances », ce qu’une croyance, à un moment donné de la vie, ne permet pas et aussi me permet de vivre, je me demande de porter mon attention sur cette étape, lorsque particulièrement des jugements me viennent en entendant les croyances d’une personne en face de moi. Je me demande de me donner les moyens pour accéder à une vision élargie de toutes croyances, afin de me donner la chance de pouvoir en voir la beauté, sinon l’utilité. Autour de la CNV > Croyances que nous avons entendu : - Il faudrait obliger les enfants à faire de la CNV pour que le monde soit parfait - Il faudrait que les couples fassent de la CNV avant de faire des enfants - Un besoin, c’est manger, faire caca, gagner sa vie, etc, et pas des conneries du genre le respect, la collaboration, la sérénité, l’appartenance, etc… - Alors on va résoudre tous les problèmes avec des câlins quoi ? - C’est le monde des bisounours ! - C’est prise de tête ton truc ! - Tout ceux qui ne font pas de CNV sont des connards quoi ? Comment recevoir la croyance de quelqu’un d’autre ? À partir de « C’est perché ton truc de CNV, on comprend rien, tu ne peux pas parler normalement ? » > Auto empathie : - Je me sens en colère, car je me raconte que l’autre me juge sur ma façon de m’exprimer et plus largement qu’il juge la CNV comme compliquée, pas crédible, prise de tête et que cela voudrait dire que ça ne fonctionne pas ! - Je déteste ce mot « normalement » ! Ça m‘énerve ce concept de normal / anormal, c’est comme vrai / faux et je sens que je suis tendu quand quelqu’un utilise ces termes.

- Je vois ici aussi que j’ai des jugements, je me dis « ok il en est encore là ! » cela me décourage quand j’imagine toute l’énergie et le temps qui serait nécessaire pour me faire comprendre, quand je vois que la personne en face en est encore à croire qu’il y a des choses normales et anormales et que c’est une vérité pour tout le monde ! > Ecoute empathique sur la colline de l’autre et reformulation : - Tu te sens stressé parce que tu ne comprends de quoi je parle avec le vocabulaire que j’utilise et parce que tu aimerais mieux comprendre ? > Expression authentique : - Je peux comprendre que tu te sentes stressé si tu ne comprends pas de quoi je parle, selon le vocabulaire que j’utilise, je peux d’autant plus comprend à ce que tu vis, car j’avoue que lorsque j’ai découvert la CNV, le vocabulaire du développement personnel m’était insupportable et me donnait envie de me barrer. - Et d’un autre côté, c’est vrai que j’utilise un vocabulaire différent maintenant en rapport avec tout ce que j’apprends. Mon intention n’est pas de t’en mettre plein la vue en sortant ma science, c’est juste que ce vocabulaire je l’utilise fréquemment dans mon apprentissage et que j’ai l’habitude maintenant de le manier. - Mon intention est en réalité de partager avec toi ce que je suis en train d’apprendre, pour que tu comprennes ce que je suis en train de vivre en ce moment, je voudrais qu’on trouve ensemble un façon de faire que serait bien pour tous les deux si tu es d’accord, par exemple. - Qu’est-ce que ça te fait d’entendre cela ? > Demande : - Est-ce que ce serait mieux pour toi, si j’explique les mots que j’utilise, ou préfèrerais-tu que j’essaie d’utiliser le plus possible des mots que tu utilises toi-même ?

- Mais avant tout je voudrais savoir si tu as envie que je te parle de tout ça ou pas et si tu es disponible pour ça maintenant ou si tu préfèrerais qu’on en parle plus tard ?


Croyances sur la CNV qui fonctionne pour nous :

- La CNV apporte de la douceur dans la vie

> Situation où cette croyance a contribué

- J’ai envie de bouffer un paquet de bonbons en entier et je ne me fais pas de reproche si je le mange.

> Quels besoins sont nourris à travers cette croyance ?

- Douceur, évolution, apprentissage, respect de mon rythme, accueil de tout ce que je suis, toute mes parts et accueil de ce qui est ici et maintenant

> Maintenant, c’est quoi mon sentiment lorsque je me relie à tout ça ?

- Je ressens de la douceur pour moi-même, de la gratitude pour mon évolution, de la fierté pour moi-même quand je vois tout ce que j’ai mis en place pour en arriver aujourd'hui à manger ces bonbons avec douceur et tendresse.


 

PISTE DE DANSE CNV SUR LA CROYANCE Je vois dans la thématique de la croyance limitante quelque chose de similaire au jugement et qui peut se traiter, qu’on peut approcher plus ou moins de la même manière. - J'identifie une croyance - Est-ce une croyance négative, positive ? - Comment je peux l’accueillir pour en faire une alliée afin de toujours mieux me connaître ? - Est-ce quelque chose qui me domine, qui régit toute ma vie, ou n'est-ce qu’une partie de ma vie à un moment donné ? - Que raconte de moi ma croyance ? - De quoi est-elle l’indicateur, quel témoin allume-t-elle sur mon tableau de bord ? - Quelle est sa fonction spécifique ? - Quelles sont ses intentions ? - Quelle est la beauté de la croyance ? - Qu’est-ce que je ressens dans le prisme de cette croyances ? - Quels comportements chez moi découlent-ils de mes croyances ? - Puis-je traduire ma croyance en besoins satisfaits et/ou non satisfaits et est-ce que j’ai un pouvoir sur mes croyances ? - Mes croyances sont-elles forcément ou uniquement limitantes ?

Proposition de Lise Rodien d'une piste de danse CNV pour l'exercice de l'exploration d'une croyance
Reproduction de la piste de danse CNV sur la croyance et proposée à l'origine par Lise Rodien

1 - J'ai repris une croyance en rapport avec mon père, cette situation est résolue : Mon père est raciste, les gens racistes ne méritent pas mon attention, ils ne méritent même peut-être pas de vivre ! 2 - Je ne vois plus mon père, nous n'avons aucuns contacts pendant des années. 3/4 - Je ressens de la tristesse, un peu de colère aussi peut-être, une boule en bas de la cage thoracique, un fourmillement dans les mains. 5 - Ca ma permis de m'affirmer ! Je me suis protégé. 6/7 - Cette partie se fait en va et vient et c'est plaisant ce mouvement d'un pôle à son opposé et réciproquement, cela m'apporte de la souplesse, la souplesse du monde "ceci ET cela". - Besoins satisfaits : courage de m'exprimer, me positionner / savoir dire non / sécurité et respect en faisant de l'espace dans ma vie pour ce que je suis / estime de moi / ouverture sur ce qui est bon pour moi / Joie de se sentir vivant - Besoins non satisfaits : connexion, lien, amour avec mon père / célébration de ce que j'ai pu vivre de beau avec mon père / soutien, accompagnement, enseignement de la part de mon père à mon égard, être un fils / accueil de mon père comme il est / vivre avec lui, la surprise, la joie, l'inattendu, la découverte / se sentir vivant 8/9/10 - C'est puissant, tellement simple et puissant. Je suis porté par le lien que je vis avec moi-même à ce stade. Avoir visiter les besoins non satisfaits et aussi les satisfaits m'apporte de l'équilibre et une stabilité qui me permet d'observer la croyance dans son ensemble, ce qui a pour effet immédiat de déjà la rendre moins limitante. - Je ressens de la détente dans le corps et une énergie de joie de vivre. - Je célèbre de vivre de la liberté et j'ai envie que ça continue. 11 - J'accueille chaque personne, sa singularité, sa réalité en tant que richesse, avec compassion et inspiration - Je m’attendais à aborder la thématique autrement que dans son aspect limitant et j'ai été ravi d'être allé au bout de mon intuition dans cet exercice.

Entrevoir la croyance comme quelque chose de pas forcément limitant m’apporte beaucoup de douceur pour moi-même et d‘ouverture sur la thématique.

Comme pour l’accueil des jugements ou des sentiments désagréables, aller plus loin dans l’accueil de tout cela et de pouvoir y voir quelque chose de positif, de constructif, me soutient dans l’ouverture que j’ai aujourd’hui à la vie, sa richesse, sa complexité, sa diversité, sa singularité propre à chaque personne. Plus j’avance dans mon apprentissage de la CNV, plus je me sens ouvert, plus j’ai de l’espace, plus le monde binaire devient un vieux souvenir avec de moins en moins de moyens pour contrôler mon existence en la cloisonnant.

Cela s’exprime déjà aujourd'hui dans ma vie, lorsque je dépasse le cap "je ne dois pas avoir de jugements". Il m'est à présent plus facile d'accueillir mes jugements comme étant de précieuses information me permettant d’identifier mes sentiments et mes besoins ou ceux des autres. - J'ai expérimenté aussi lors de cette expérience, la question du choix des situations pour pratiquer les exercices proposés pendant un stage. Je reprends souvent des situations qui concernent mon père, car c'est un aspect de ma vie qui a considérablement bougé et s'est déployé depuis le coup de main de la CNV. Ce sont donc des situations plutôt résolues aujourd'hui. Mon idée est d'approfondir mon regard sur cette transformation. Ce serait un peu comme découvrir précisément, en détail, ce qui au fond s'est produit naturellement dans la relation avec mon père. Mon choix de situation, du fait que ce soit une situation résolue et donc une sortie de protocole, a semblé déstabiliser l'assistant de Lise qui m'accompagnait sur la pratique de cette piste de danse. Je comprends pour autant que de travailler à partir d'une situation non résolue peut être vraiment modélisant aussi pour le côté transformation d'une situation en temps réel pendant l'expérience, j'en ai discuté avec l'équipe pédagogique.

Pour autant ma réalité est que jusqu'à présent le côté résolu de mes situations avec mon père, ne m'empêche pas de vivre des émotions, de l'apprentissage et des prises de consciences.

 

D'AUTRES TRUCS . . . L'intensité ?

- Au milieu du stage j’échangeais avec une stagiaire en partageant que je trouvais le stage intéressant, mais que je ne ressentais pas la puissance et le bouleversement des premiers stages CNV.

- Le stage des modules 1,2,3 que j'ai vécu en 6 jours consécutifs a été très puissant. A l'époque ma vie s'en est trouvée chamboulée et immédiatement transformée. J’ai vécu beaucoup de choses, très fortes sur les plans émotionnels et intellectuels, de manière condensée et sur une période courte : beaucoup de rencontres et de projets qui en ont découlé, plusieurs de mes relations socles qui se sont incroyablement transformées, bref tout ceci m’a vraiment émerveillé et inspiré comme jamais je ne l’avais été.

- Et puis pour les stages suivants, je découvre de nouvelles choses, je fais des rencontres inspirantes, mais je note une baisse d’intensité petit à petit au regard des tsunamis que j'ai vécu au début de mon apprentissage. J’ai comme une sensation de redite, j’ai moins de révélations. Il est plus difficile de me sentir traversé. Pour autant même si à présent je découvre de nouvelles choses au compte-goutte, j’en découvre toujours. J’appondis, j’affine, c’est donc un peu plus subtile à percevoir. - Je vois que c’est plus compliqué pour moi le subtile, je l'appelle ma "croyance du cheval daltonien" : Je suis daltonien, j'ai besoin de visualiser des couleurs flashies côte à côte pour que cela me fasse quelque chose, les nuances c'est pas trop mon truc, dans les contacts physiques c'est pareil, je préfère quand c'est intense, puissant physiquement, corporellement, dans un stage, c'est pareil j'aime me prendre des "claques", je me sens comme un cheval, si tu me caresses, vas-y franchement ! J'aime ce qui fait du bruit, ce qui prend de la place, finalement ce serait comme une capacité à se laisser envahir. Je comprends aussi que cette part fut largement à l'œuvre dans le processus de création artistique et l'intensité que j'ai pu y vivre.

- Une part de moi s’ennuie donc un peu, celle qui aime l’intensité, les bouleversements, les paroxysmes, celle qui s’en nourrit pour créer, imaginer, désirer. Je la vois aussi peut-être un peu comme une part historique héritée de mon père qui ne croit que ce qu’il voit et qui ne semble pas avoir les moyens de se connecter à l’invisible. Cette part a une demande légèrement exigeante : "va donc discuter avec Lise, lui faire part de ton questionnement, tu trouveras certainement des ressources et du soutien auprès d'elle". - À l’écoute de toutes mes parts et non uniquement de celles qui parlent le plus fort, j'entends une autre part qui me dit ici : "prends le temps, respire, ait confiance, tu sais bien qu’il se passe toujours quelque chose à un moment où un autre et que tu reviens toujours avec quelque chose qui a contribué pour toi".

- Ainsi, j’accueille sereinement cette envie d’intensité, que je ne trouve pas pour l’heure dans le stage, j’accueille aussi la confiance que ça viendra quand ça viendra et que ce n’est pas grave si ça ne vient pas, je ne vais pas aller chercher des ressources auprès de Lise, j’accueille de faire avec ce qui est et je me souviens « rien à faire, rien à réussir ». Tout est malléable, en mouvement et se transforme au rythme qui est bon pour la transformation et qu’il n’y a rien à forcer.

- Une nouvelle fois, je constate que toutes mes parts peuvent cohabiter et exister ensemble sans qu’il soit nécessaire d’en faire taire certaines.

- J’ai pu vivre plus tard dans le stage, à plusieurs occasions, l’intensité qu’il m'avait manqué au cours du 2ème jour.


Compagnonnage

- Cela fait plusieurs stages que j'expérimente la pratique du compagnonnage. Par groupe de 3 / 4 personnes en fin de journée, nous prenons un temps pour échanger sur ce que nous avons vécu aujourd’hui et le dernier jour sur l’ensemble du stage.

- Je trouve ce temps d’échange très intéressant et important pour déployer l’intégration de ce qu’on vit dans un stage,

Ces temps d’intégration avec nous-même ou en partage de grand groupe, m'aident à la digestion, de la nourriture pédagogique et expérientielle absorbée, à la transformation en énergie et choix de vie.

- C’est évidemment un temps de partage et d’échange avec les autres : on pose son intégration devant les autres et on entend aussi comment les autres vivent les choses. C'est un moment qui peut se déployer plus tranquillement que pendant les pauses, c’est un moment dédié à cela et ça fait du bien.

C’est intéressant aussi de pratiquer cet exercice avec les même personnes sur plusieurs jours, et éventuellement être témoin des évolutions, des difficultés, des blocages - Du point de vue méta, le principe du compagnonnage permet probablement aussi de pouvoir proposer des temps d’intégration peut-être plus courts dans la journée en leur laissant plus de place justement à ce moment là.

 

CONCLUSION - Globalement je me dis que je faisais toute une histoire de la La croyance. J'ai fait la paix avec la croyance. J'en suis heureux.

Je sens de l'évolution en appliquant le processus CNV à la thématique de la croyance. On peut traiter chaque croyance en OSBD, comme pour les jugements. Ici encore l'accès à la polarité des besoins satisfaits, comme insatisfaits, met de la nuance, adoucit, le jugement, la croyance... et alors depuis cet espace équilibré, harmonieux, là précisément, il est éventuellement possible d'entrevoir la beauté, la fonction, l'utilité d'une croyance à un moment T. - Je poursuis en définitive, mon entrainement à la posture de l’accueil de ce qui est chez moi, afin de me préparer aussi à accueillir de ce qui est chez l'autre. - Je suis heureux d’avoir pu me connecter à l’aspect croyance en tant que part, en non la totalité de ce que je suis.

- Je suis heureux d'avoir vu de la beauté dans la croyance, une utilité à un moment donné et les qualités qui peuvent s'y manifester… - Je rentre apaisé avec cette thématique, elle est comme nettoyée du concept de « la vérité »

- Je rentre également avec des besoins nourris : > authenticité / évolution / douceur : j'ai fait les choses à mon rythme, en m’écoutant, en questionnant mon consentement, pas à pas. C’est le deuxième stage où je prends vraiment beaucoup mois de notes que pour les précédents. Quand je vois que je suis tout à fait tranquille avec ça, je mesure l’évolution et la transformation en cours.

> apprentissage : mon accueil s'affine, des options s'ajoutent sur la piste de danse, > confiance  : mon intention au sujet de l’intensité qui n’était pas trop là > rencontre / partage / interdépendance / amour : à travers des échanges avec des stagiaires - Pour ce qui est des besoins non nourris, en raclant les fonds de tiroirs, peut-être ma gourmandise : J'aurais souhaité que le stage dure encore plus longtemps ! ! !

Moon bath Et pour finir dans les astres, je me suis autorisé à dormir dans l'espace de travail, en y déposant furtivement mon matelas. Cette nuit-là, la superbe salle en bois était baignée des rayons de la lune, pas n'importe laquelle : La "Lune des moissons" ! La dernière "super" lune de l'année, symbolisant entre autre, d'abondantes récoltes, l'évolution, la transformation, le changement... Je rentre chez moi en Bretagne, avec la croyance soutenante que cela va me profiter un bon moment.

Vue de la nature environnante depuis le gîte Marbois à Contrazy (09)
Vue depuis le gîte Marbois

 

META > Lise Rodien pose la question suivante aux participants en début de stage : comment avez-vous envie d’être accompagnés par l’équipe ?

- Je trouve cette simple question très intéressante. Elle pose pour moi dès le départ un potentiel d’ouverture et d’écoute de la formatrice, ce qui a pour effet de me mettre particulièrement en confiance.

- Je reçois cette question comme un cadeau pour tout le monde, à la fois pour les participants et pour l’équipe pédagogique (formatrice et assistants). Elle offre une place dès le départ à la singularité des différentes personnes présentes à ce stage. Et du côté méta, c’est une excellente question pour pouvoir adapter l’animation en fonction de ces singularités qui auront pu s’exprimer, pour identifier les points de vigilance importants spécifiquement avec ce groupe de personnes, c’est un moyen de faire du lien tout de suite.

- C’est une question que je n’avais jamais entendu dans les différents stages que j’ai pu vivre. Je me dis que si un jour j’exerce moi-même en tant que formateur, c’est une question que j'aimerais poser systématiquement.


> La proposition d’exercices de type brainstorming, en début de stage également, m’apparaît à ce stade de ma formation, de plus en plus comme représentative d’une qualité d’accompagnement.

- Inviter les participants à s’exprimer sur la thématique du séjour, avant de transmettre des notions et de faire des expériences, m’apparaît de plus en plus fondamentale au niveau du déroulé du stage.

- Prendre le temps de commencer, faire le point pour la formatrice d’où en est le groupe et pour les stagiaires où ils en sont eux-mêmes quant à la thématique est, je trouve, intéressant pour acter d’où on part et pour peut-être mieux se rendre compte du chemin parcouru à la fin du stage.


> Il arrive fréquemment lorsque nous pratiquons les pistes de danse en sous-groupe, que des émotions parfois puissantes traversent les personnes qui sont en train de travailler. Je me relie assez naturellement aux émotions des autres et elles me traversent également. Me vient un questionnement sur le sujet : Que faire des émotions manifestes du formateur lors de l'animation, l’accompagnement ?

- J’ai déjà pris conscience de la différence entre empathie et sympathie, entre accompagner et consoler, faire ou dire quelque chose en vérifiant au préalable avant d’agir, si c’est au service de l’autre ou en réalité à mon service.

Ma question est sur un autre plan.

- Pendant l’exercice de la piste de danse autour des croyances limitantes, plusieurs stagiaires en travaillant leur situation sont bouleversés et traversés par une forte émotion, il y a beaucoup de larmes. En tant que spectateur de leur cheminement sur la piste de danse, je vois que cela me touche beaucoup et parfois des larmes aussi me viennent naturellement, je mesure leur émotions, je m’y relie et cela me fait vivre aussi de l’émotion. Je fais bien ici la différence entre l’expression de ma sensibilité où j'ai accès à de la compassion et qui me permet de me relier avec le cœur à l’autre / VS : être embarqué par l’émotion de l’autre en étant submergé, en perdant tous moyens d’être là, d’être éventuellement un soutien, être plus connecter à ce que je vis moi qu'à ce que vit l’autre.

- J’accueille donc complètement mes larmes qui me sembles légitimes et dans lesquels à aucun moment je suis en train de me noyer moi-même. Je suis complètement ok avec ce qui se produit en moi. Je les célèbre mes larmes qui sont une forme d’expression de l’être humain que je suis heureux d’être. Je laisse les choses se vivre. En revanche là où je me questionne c’est sur l’éventuel impact que cela peut avoir sur l’autre. Mon intention étant que je ne souhaite pas le polluer dans l'expérience qu'il est en train de vivre !

- Ma première idée est que si des larmes me viennent en accompagnant quelqu’un qui est en train de travailler, ce serait de formuler, de poser que ce n’est pas grave, que je ne suis pas submergé, que je suis à l'aise avec mon émotion, qu'elle est le fruit de ma connexion en empathie avec cette personne, ceci dans l’idée de lui apporter de la clarté afin de ne pas laisser la place à une interprétation de ce que je suis en train de vivre et qui pourrait éventuellement bloquer la personne dans son processus, ou la sortir tout simplement de l'expérience quelle est en train de vivre. "Ce n’est pas toi qui provoque ces larmes, c’est ma capacité à me relier à ce que tu vis, à être touché par les émotions, à être ok pour vivre les émotions."

- Je discute avec Lise et lui partage là où j'en suis de ma réflexion. Lise me partage à son tour que ce n’est pas forcément nécessaire de formuler les choses. Ici encore la question "m’exprimer est-il au service de l’autre" est importante. C’est éventuellement au service si on sent que la personne en face est mal à l’aise, si cela la bloque dans son travail en temps réel, si l’attention de la personne bascule sur moi et l’empêche de rester connecter avec elle-même. Être au service, c’est ne pas interférer dans le déploiement du processus que la personne est en train de vivre.

- Si tout est ok pour la personne en face, il n’y a aucune raison de mettre l’attention sur ce que moi je vis, les larmes coulent, je les laisse couler, c’est normal, je fais avec, on poursuit le travail, je continue à accompagner, c’est une émotion qui passe, je la laisse exister, me traverser et passer.

- Je prends ici l’exemple des larmes, d'un sentiment de tristesse, mais la question est aussi valable sur de la joie, des sourires, des rires. - Il peut aussi y avoir parfois un décalage avec la situation, par exemple un sourire de tendresse émergeant à l'écoute d'une problématique. Le sourire peut prêter à confusion. - J'ai besoin de congruence avec ce que j'apprends, en laissant se vivre mes émotions et je souhaite pouvoir exprimer clairement si nécessaire en quoi je suis aligné dans ma posture lorsque je m'autorise à vivre les émotions. > Cet échange avec Lise est très éclairant !


Vue depuis une chambre du gîte Marbois à Contrazy (09)
Vue depuis une chambre au gîte Marbois

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