STAGE CNV - Module d’approfondissement : La colère
Décembre 2022 - La Chaux-de-Fonds (Suisse) - Stage de 2 jours animé par une formatrice certifiée du CNVC ®
Journal de bord / 1.9 - Stagiaire
Pour rappel. Le présent document est un compte rendu de stage, d'expérience. Il est MA vision, de comment j'ai vécu les choses. Ce sont MES jugements et interprétations, MES prises de consciences, MES doutes, MON questionnement. Les notions que je partage au sujet de la Communication Non Violente, représentent ce que j'ai compris du processus. C'est le témoignage d'un apprentissage, d’un parcours, d'un vécu et d'une évolution.
Pour conserver au maximum la confidentialité, les noms et prénoms des formateurs/formatrices, de l’ensemble des équipes pédagogiques (assistant(e)s), des participant(e)s, ainsi que, l’intitulé précis des stages ne sont pas mentionnés.
INTRO
> Ce stage commence comme une aventure. Nous sommes en période de grèves SNCF.
Pour ce voyage de la Seine et Marne en France à la Suisse qui devait durer environ 6 heures, après des annulations de trains, des retards, des correspondance ratées, des escales à rallonge, un car de substitution, je me retrouve à l’arrivée, à avoir voyagé pendant 18 heures.
Je me dis que ce doit faire partie du stage, que c’est un exercice pour éprouver ma colère. Je pense que le récent stage sur l'auto empathie m'a bien soutenu dans ces épreuves logistiques.
- Arrivée à La Chaux-de-Fonds, en Suisse, niveau accueil c’est pas trop ça… En sortant de la gare, une grande avenue austère, il fait nuit, il fait froid, il est tard, je suis épuisé, j'ai faim... Je pars en quête de nourriture et je découvre combien la vie est chère ici, pas loin du double par rapport à la France. Je ne suis pas content. Je suis soulagé d'être enfin arrivé, mais ça manque de douceur.
- En ce qui concerne le logement, pas mieux, la chambre se trouve dans une sorte de foyer, c’est super glauque, je prend connaissance dans l’ascenseur du joyeux message d’accueil (ci-contre), la chambre est elle aussi d'une austérité massacrante. Le message est clair, je ne suis pas là pour faire la fête ok ? ! ! !
- Voila je pause mon sac et je m'endors, curieux et je me demande bien quel stage m’attend, après tout ce que je viens de vivre depuis mon départ ce matin tôt de Melun. Je salue ma détermination et ma confiance qui font que je suis bien là, quelque soient les accidents de parcours rencontrés et l’inconfort logistique.
> Ceci dit, même si mon premier contact avec la Suisse ne m’enchante pas, je suis très heureux d’être venu jusqu’ici, là où me conduit mon chemin de la CNV.
Ici encore, comme pour les précédents stages, je goûte aux fruits de ma demande dont j'ai parlé à plusieurs reprises. J’ai aidé la formatrice à mettre à jour un de ces supports de formation en échange de pouvoir participer à ce stage sur la colère. Je ne renouvellerai jamais assez ma gratitude pour moi-même d’avoir poser cette demande, qui fait qu’aujourd'hui je suis à 950 km de chez moi, sous la neige, en Suisse, avec le privilège d’aller voir comment ça se passe la CNV à l'étranger.
J’ai l’impression de recevoir constamment des cadeaux en fait, mon enfant intérieur est ravi et je remarque qu'il a des ressources pour traverser les inconforts dès lors que ses besoins sont nourris.
> Ayant vécu récemment un stage sur l’empathie et un autre à la suite sur l’auto empathie, la thématique de la colère me semble un bon enchaînement. C'est comme si j'avais pu réviser d'importants outils, qui vont pouvoir me servir pour cette thématique et pour toutes celles qui vont (je me raconte) me donner l'occasion de peut-être descendre un peu plus profond en moi, comme par exemple les croyances limitantes, la culpabilité, etc...
LA COLÈRE
> Brainstorming :
- Comment voyez-vous la colère ?
- C’est quoi la colère ?
- Sensation physique de la colère ?
- D’où vient-elle ?
- Comment s’exprime-t-elle ?
- A quoi sert-elle ?
- En option voir la beauté de la colère : ses valeurs, les besoins
> C’est mal !
> C’est important de décharger sa colère (me vient le souvenir de la pièce « Direction Critorium » de Guy Foissy)
> Colère qui vient en réaction à un obstacle : Énergie pour combattre l’obstacle
> Sensations physiques : tension, crispation, chaleur, poings fermés, cris, insultes, remarques
> Les comportements générés par la colère : prendre la fuite, agresser, mordre, violence corporelle
> Elle s’est ancrée quand on était bébé
> Cerveau reptilien, héritage génétique : pour nous défendre de l’agression, remporter la lute, ou éviter le combat…
> La colère se nourrit des jugements, des pensées et nourrit l’ego (autrefois je me définissais par la colère à laquelle je m’identifiais)
> La colère c’est le signal d’alarme qu’on est pas en lien avec ses besoins
> La colère peut donner de l’énergie, de la force pour accomplir une action
> Elle peut servir à l’intimidation pour ne pas se faire marcher dessus et/ou pour éviter le combat
- Bref la Colère peut être au service (elle exprime des besoins insatisfaits)
- La colère n’est ni mauvaise, ni bonne, c’est son expression qui va faire la différence.
> Comment vivre, recevoir La Colère ?
- Là tout de suite en urgence, respirer / Détendre / Ouvrir les poings / lever la tête…
- La CNV va nous aider dans l’expression de la colère (conscience du processus).
Elle va aussi nous aider identifier la différence entre le stimulus et la cause profonde. Ce qui n’est pas aisé lorsqu'on a été éduqué à coup de télécommande émotionnelle : tu me rends…, C’est à cause de moi, de l'autre si...
- La conscience fait la différence : on peut vivre sa colère et même crier en girafe !
> Une fois où j’ai dû ravaler ma colère...
- S’exercer et s'habituer à la démarche de l’auto-empathie.
- Comment prendre soin de soi dans ces moments là ? Déjà prendre conscience de ce qui se manifeste et comment !
- Il y a souvent de la tristesse au bout du processus de transformation de la colère
> Marshall Rosenberg :
- Quand je suis en colère, trois choses sont vraie :
> Il y a quelque chose que je veux et que je n’obtiens pas.
> Je me dis en moi-même que quelqu’un devrait me donner cette chose.
> Je suis sur le point de parler ou de me comporter d’une façon qui me donne très peu de chances d’obtenir ce que je veux… (ou qui m'assure que même si j'obtiens ce que je veux, ce ne sera pas donné de la façon que je préfère (c'est à dire volontiers)).
> Thomas d'Ansembourg :
- Quand la colère arrive :
> 1ère étape : Fermer sa bouche (STOP)
> 2ème étape : Accueillir sa colère : sur le plan corporel et au niveau des pensées. Puis relâcher la tension dans vos mains. Détendez vos avant-bras en les laissant pendre le long de votre corps et respirez profondément.
> 3ème étape : traduire cette colère en besoins non-satisfaits (attraper les pensées et les traduire en besoins)
> 4ème étape : Identifier les nouveaux sentiments
> 5ème étape : Formuler notre colère en termes de besoins non-satisfaits et si c’est possible partager notre besoin souche = notre aspiration profonde
> Travailler sur sa colère = prendre du recul et reprendre du pouvoir sur sa propre vie, sans attendre que l’autre face quelque chose
> Lorsque je suis en colère, il y a de grande chance pour que l’autre soit en colère !
SENTIMENTS
> Les sentiments me servent de sonnette d’alarme !
- Les sentiments de colère, culpabilité, honte et l’état de dépression m’indiquent que je suis repris par mes anciens réflexes, de lorsque je suis coupé de la vie en moi.
> Pour me reconnecter à la vie en moi :
- Constater, observer et accueillir le discours mental.
- Traduire seul ou avec l’aide d'une personne nos jugements en besoins.
- Nous relier à notre ressenti corporel, l'écouter de son mieux, rester avec, sans chercher à faire quoi que ce soit.
- S’exercer en avançant pour que la pratique devienne de plus en plus naturelle.
L’ÉNERGIE DE LA COLÈRE
> Apprendre à vivre en paix avec les conflits, c’est explorer la voie de la transformation. Le conflit c'est l'occasion de grandir ! > Pour désamorcer la colère : être en empathie et reformuler les pensées en besoins non satisfaits. > Qu’est-ce qui m’empêche de prendre plaisir à la colère de l’autre (et à la mienne) ?
Ce questionnement me semble très intéressant pour en apprendre encore plus sur soi-même (pour aller encore plus en profondeur : quelles sont mes blessure qui m’empêchent d’accueillir la colère ?)
- L’énergie de la colère : la tension, les cris, les pleures, le débit et le volume de parole, le vocabulaire utilisé, le non verbal dans le visage, le corps, le mouvement
- La peur de notre propre violence
- C’est ok quand je sens que l’autre semble plus vivant et plus présent au travers de sa colère !
> Qu’est-ce qui me met en colère régulièrement ?
- Lorsque je suis témoin d’injustice ou que j’estime en être moi-même victime.
- Entendre les propos de personnes engagées dans des grandes causes, de manière radicale et extrémiste (féminisme, écologie, éducation, spiritualité, lute des classes, cause animal...) et qui agissent et s'expriment depuis des parts inquisitrices.
> Étapes de l’empathie pour l'autre, pour l'aider à exprimer sa colère :
- Reformuler les pensées = quelle est la cause réelle de la colère ? A quoi correspond ce témoin qui s’allume sur notre tableau de bord ?
- Aider à traduire les pensées en sentiments et en besoins non satisfaits = chercher la racine de la colère
- Lorsque je touche aux besoins non satisfaits, émergent souvent d’autres sentiments.
Il sera précieux de les écouter. Ils sont aussi une ressource de créativité pour transformer la situation, en la regardant sous un autre angle et pour trouver notre aspiration profonde derrière tout ça ! C’est un accès au pouvoir de l’action !
> Voir la beauté de la colère, c’est réaliser qu’elle m’a permis d’avoir accès à mes aspirations profondes et que plutôt que de me concentrer sur les jugements et les interprétations qui aliment ma colère, j’ai le choix de porter mon attention sur la beauté de la vie en m’appuyant sur mon pouvoir de créativité, de transformation, d’ouverture, de liberté, de responsabilité.
> Je note ici que s’ancre chez moi la notion de créativité dans la relation. Dans la première partie de ma vie, j’ai vécu la créativité dans la création artistique, avec toute l’intensité, la liberté et le plaisir que cela suscite chez moi. Aujourd’hui je note que lorsque j’approche mes relations avec du recul pour être en conscience et en accueille de moi et des autres, je me découvre créatif dans comment vivre mes relations. Comme avec la création artistique, cela me fait vivre de la liberté, de la joie, de la légèreté, de l’intensité, de l’authenticité !
EXERCICES
> Premier contact avec la colère
- Première approche de la transformation de la colère à partir d’un questionnaire à remplir et d’un échange ensuite en binôme : 1 travaille / 1 accompagne
> 1 / Écrivez quelque chose que quelqu'un a fait ou a dit (ou n'a pas fait ou pas dit), qui a été facteur déclenchant de votre colère (obstacle > stimulus)
- Quand j’arrive au Airbnb où je loge et que dans l’ascenseur, le seul visuel est une affiche avertissant de trucs interdit dans le foyer (interdit de fumer, de boire de l’alcool, de consommer du cannabis et de se piquer : quel programme !) > Ca me met en colère et ça me donne envie de repartir aussi tôt !
> 2 / Déterminez la cause de votre colère (ce que vous vous dites : jugements, croyances, sentiments masqués...)
- A > Et un message de bienvenue non ? Ou des infos pratiques sur des trucs à faire part ici… ?
- B > Ces gens ne sont vraiment pas accueillants
- C > Ca me fait penser à des trucs glauques : par exemple à des gens qui meurent d'over dose seuls dans une chambre d'hôtel !
- D > La seule chose qui compte pour les proprios, ce n’est probablement pas la santé des autres, mais plutôt qu’on ne vienne pas crever dans leur établissement ! Ca ferait tâche, ça ferait sale… > Du coup je me dis que si on crève dehors, là ça va, du moment que ce n’est pas dans l’établissement et ça me fout encore plus les nerfs.
- Bref je note que mes jugements et interprétations alimente ma colère clairement.
> 3 / Centrez-vous et essayez de percevoir ce qui se passe au niveau corporel quand vous vous mettez en lien avec ce que vous vous dites de la situation et que vous ressentez cette colère. (Si besoin, on peut prendre un temps pour évacuer l’énergie (lâcher la pression) qu'il y a dans la colère, par une expression corporelle et vocale…)
- C’est lourd dans mon estomac et c’est comprimé comme si on m’appuyait dessus
- J’ai le souffle comme coupé (besoin de liberté)
- Mes mains et mes pieds s’agitent (comme une envie de partir, besoin de mouvement)
> 4 / Cherchez maintenant à repérer les besoins insatisfaits exprimés indirectement par les pensées qui ont causé votre colère ! Derrière cette pensée, ce jugement, cette interprétation, il y a quoi ? ( A deux, l’un peut suggérer des besoins si au service de l’autre).
- A > douceur, chaleur, accueil, créativité, joie, célébration...
- B > accueil, sécurité, liens...
- C > douceur, harmonie, beauté, amour, liberté, légèreté...
- D > Équité, échange, collaboration, sécurité, authenticité, paix...
> 5 / Accueillez pleinement ces besoins insatisfaits : Rester Avec ! (comme un enfant frustré, déçu ou triste). Quels sont les ressentis au niveau du corps lors de cet accueil ? On peut aussi se servir du foccussing par exemple "Je me sens enfermé dans une boite : de quelle couleur est la boite ?"
- Je me sens découragé, j’ai mon corps qui lâche, renonce, la tête baissée, les bras ballants
> 6 / Tandis que vous portez votre attention sur ces besoins, constatez-vous que votre humeur change ? Comment vous sentez-vous ?
- Cela s’apaise un peu, je sens un peu de chaleur, mais aussi un peu de tristesse.
> 7 / Dans tout cela, à quoi vous aspirez ? Qu’est-ce qui est précieux pour vous ?
Parfois / souvent, le processus CNV met en évidence des blessures, des endroits où on réagit toujours de la même façon… Un travail individuel peut être nécessaire si on coche les critères suivants : Cela se répète, c’est prévisible, je ne peux rien faire contre...
> Dans ce cas, on peut avoir du mal à toucher ses aspirations profondes, tant que la part blessée n’a pas été accueillie.
- Vivre de la légèreté, de la détente
> 8 / Quelle demande pouvez-vous, vous faire, maintenant que votre colère s’est transformée ?
- Refaire l’exo
- Pratiquer « Rester avec » : sentir le besoin
- Me reconnecter à un moment où mon besoin de détente (pas nourris ici), l’était à ce moment là.
- Porter mon attention sur ce qui m’apporte de la légèreté
ATTENTION : Pour avoir plus de chance que l'autre entende l'impact de ses propos sur vous, il est préférable :
> 9 / Avant d’exprimer votre colère transformée, donnez de l'empathie à la personne qui vous a stimulé :
> Quand tu m'as dit…, est-ce parce que tu as besoins de…
- Quand tu as affiché ces interdictions dans l’ascenseur, est-ce parce que tu as besoin de sécurité et de prendre soin de ton établissement ?
> Est-ce que c’est ça ?
> 10 / Exprimez votre connexion à son besoin :
> Quand j’entends que tu as besoin de …, je me sens … parce que je vois toute la profondeur de ce besoin et parce que je l'ai aussi.
- Quand j’entends que tu as besoin de prendre soin de ton établissement, je te comprends et ça me touche, parce que c’est important pour moi aussi de prendre soin du lieu où je vis.
> ET EN MEME TEMPS (à la place de MAIS)
> 11 / Exprimez votre aspiration profonde dans toute cette situation et ensuite seulement vos besoins inassouvis (si cela est important de le dire)
> Dans cette situation, ce qui est précieux pour moi, c’est … et quand tu me dis..., je me rends compte que je me sens… , parce que mon besoin de … n'est pas satisfait.
- et en même temps, quand j’arrive dans un lieu que j’ai réservé pour passer la nuit, j’ai besoin de détente, de vivre un minimum d’accueil; et quand j’arrive dans ton établissement, que je prends l’ascenseur et que les seules infos affichées dans la cabine sont des interdictions, je sens que ça me fait le contraire de la détente, tu vois, c’est plutôt flippant et glauque, le logo de la seringue, tout ça… c’est préoccupant pour moi, bref ça me fout en colère et ça me donne envie de repartir direct.
> 12 / Faites une demande de connexion : Qu'est-ce que cela te fait ? ou Comment reçois-tu cela ? ou Demande d’action.
Par la suite, nous allons danser avec la personne jusqu’à ce que nous puissions trouver une solution où les besoins de chacun soient satisfaits par des actions que chacun est d'accord d’entreprendre.
- Je sais pas moi, tu pourrais par exemple afficher aussi d’autres choses, sur le quartier, les trucs à faire dans le coin, des infos pratiques, c’est juste une idée, qu’est-ce que tu en dis ?
- Utiliser la piste de danse et les différentes formulations du processus est de plus en plus OK pour moi. Je note néanmoins que j’ai besoin de m’approprier un minimum les formules CNV en langage de girafe de rue, sinon j’ai l’impression de réciter et je me raconte que l’autre en face va décrocher si je parle comme ça > Je note aussi ici un besoin de soutien de la part de l’accompagnant, lorsque j’essaie de parler en girafe de rue : ma traduction est-elle compréhensible et en congruence avec le processus ? > Je me propose de me souvenir de faire cette demande de soutien à l’avenir, pour m’entraîner à manier le vocabulaire, avec la quête de rendre accessible ce que je raconte à l’autre...
> Piste de danse "Accueil de la colère
- Le but est toujours, quand c’est possible, à la fois de s’offrir de l’auto empathie, d’offrir une écoute empathique à l’autre, de s’exprimer en authenticité et éventuellement de poser une demande si il y en une qui émerge.
- Ma situation : Lorsque je suis sur la route dans un véhicule et que le véhicule devant moi affiche sur son pare-brise arrière l’autocollant « Bébé à bord ! », ça me rend dingue, des insultes me viennent, je rentre en boucle dans une colère que j'auto alimente par mes pensées...
- Le travail via la piste de danse sur ma situation m’a permis de passer des pensées du types : « Qu'est-ce que ça veut dire bébé à bord ? Tu as un enfant, alors tu es intouchable, c’est ça ? Si je comprends bien, au cas où je vois que je vais cartonner, je suis sensé choisir un autre véhicule que le tien, c’est ça ? Pour résumer : une vie d'enfant à plus de valeur que la vie d’un adulte ? » à :
- une démarche d’ouverture où je communique avec l’autre pour entendre ses intentions et ses besoins lorsqu’il décide de placer « Bébé à bord » à l'arrière de son véhicule
- une connexion avec mes besoins non nourris derrière ma colère : d’équité, d’harmonie, de douceur, de liberté, de respect mutuel … à la lecture de « Bébé à bord »
- jusqu'à la transformation : une fois que j’ai fais la démarche d’écouter l'autre avec empathie, d’accorder de l'attention à mes sentiments et mes propres besoins et de les exprimer de manière authentique, alors je vis de l’apaisement, mes pensées ne m’envahissent plus, je me sens plus calme et détendu et j’ai accès alors à plus d’espace, plus de choix : ici en l’occurrence j'en suis arrivé à la pensée que, ok je suis activé par l’interprétation que l’autocollant « Bébé à bord » génère en moi, mais je me dis aussi que si d’autres gens qui voient aussi cet autocollant, du coup ralentissent leur vitesse au volant, dans le fond c’est pas plus mal pour la sécurité de tous (et d’ailleurs incontestablement pas que pour celle des enfants !). Cette nouvelle pensée est une manière de voir la situation sous un autre angle. Le bénéfice de cette pensée contrairement à celle initiale, c’est qu’elle nourri des besoins : sécurité, équité, responsabilité, ouverture…
- Je repars avec cela, comme une nouvelle leçon concrète du processus CNV et de la gratitude pour cette approche d’une guérison de situation de colère qui s’est transformée en ouverture, en passant de quelle horreur à quelle chance !
CONCLUSION
- Ce stage est le premier d’une série où les thématiques se rejoignent selon moi, comme par exemple les croyances limitantes et la comparaison.
Je vois des points communs à pratiquer les différentes étapes du processus en les adaptant à la thématique / Une piste de danse différente à chaque fois et personnalisée Plus profondément, je me sens ici travailler la transformation de paradigme, du mien : je passe petit à petit d’un monde binaire, bien / mal, avec pour seul choix de l'extrême (puisque c'est un camp ou l'autre), à un monde de nuance, de polarités et avec autant de choix que j’en ai besoin. >>> Mise à jour Décembre 2023 j'ai eu un retour récemment de la part d’un ami qui me partageait qu’il trouvait impressionnant les changements qui s’opèrent en moi depuis la découverte de la CNV. Il précisait qu’à ses yeux j’ai toujours représenté quelqu’un de passionné, d'extrême, quand j’ai envie de faire quelque chose, je n’ai pas de doute, j'y vais à fond et en entier, je fonce sans faire de détour; et qu'à présent beaucoup de nuance s’est installée dans ma manière de m’exprimer, dans mon rythme de vie et dans ma manière d’être au monde en général, de le percevoir, de le définir.
- Je suis très heureux d’avoir travailler ma situation « Bébé à bord ! » qui m’a mis régulièrement en tension, sinon en colère.
Je note que de vivre cette situation sur la piste de danse « colère », dans le cadre d'un stage, me semble aussi réaliste que si je l'avais vécu dans le quotidien ! C'est inspirant de constater qu'on peut guérir certaines situations au cours d'un stage !
>>> Mise à jour Décembre 2023 Joie d’entrevoir la beauté de la colère !
Me vient le constat de transformation de la relation avec ma mère qui illustre bien ce que j’ai vécu et appris dans ce stage.
Très rapidement après avoir rencontré la CNV, plusieurs de mes relations ont considérablement évolué, bougé. Avec ma mère, lorsque j’ai commencé à changer mon angle de vue, à prendre du recul pour observer, j’ai eu l’intuition que la colère qui me montait fréquemment dans la relation, n’avait rien à voir avec ma mère (qui passe ainsi dans le statut « stimulus »).
Je comprends que ma colère m’indique que certains de mes besoins ne sont pas nourris lorsque je vois que ma mère est en perte d’autonomie, qu’elle demande de l’aide, de la présence, que je me raconte qu’elle aurait besoin un accompagnement thérapeutique et qu’en même temps elle ne se saisit pas de l’aide que j’ai les moyens de lui apporter.
Mes besoins de contribuer, prendre soin, accompagner ne sont pas nourris et une pensée d’impuissance m’envahie, ce qui alimente la colère.
A partir du moment où j’ai cessé d’identifier ma colère comme venant de ma mère directement, j’ai pu la calmer et j’ai commencé à nourrir mes besoins autrement, sans attendre que ma mère s’en charge. J’ai arrêter de lui offrir l’aide logistique dont elle ne voulait pas, j’ai arrêté de vouloir lui proposer des solutions. En partant de mon changement de positionnement vis à vis de ma mère, j’ai commencé à lui parler de moi, de ma rencontre avec la CNV. Elle y fut sensible au regard de mon changement d’attitude incontestable vis à vis d’elle.
Elle s’est ouverte à la CNV et aujourd’hui elle est en accompagnement individuel avec un thérapeute CNV. A présent, dans ma relation avec maman, beaucoup de choses désagréables et douloureuses persistent, pour autant elles ne m’atteignent plus aussi violemment qu’avant. Si des besoins restent non nourris (collaboration, écoute, efficacité, paix, détente, calme), d’autres le sont (contribution, évolution, apprentissage, douceur, sens, amour…).
Pour conclure, je fais le deuil de ce que ma colère ne m’a pas permis de vivre avec ma mère : douceur, écoute, contribution, soutien, prendre soin…Et en même temps, lorsque je vois comment cela a transformé la relation, j’ai de la gratitude pour moi d’avoir eut à l’époque l’intuition (car tous ces mécanismes ne m’étaient pas familier à ce moment là) de prendre le recul nécessaire me permettant de voir ce que racontait ma colère : quels sont les besoins non nourris derrière. Ceci m’a permis de trouver d’autres stratégies pour nourrir certains de ces besoins en autonomie, ce qui a enlevé un poids considérable dans la relation.
Ceci m’a également permis de trouver la stabilité pour m’exprimer de manière authentique lorsque j’ai besoin de poser mes limites dans la relation : ce que j’ai envie (et pas envie) de vivre, quand, comment.. et dans une énergie beaucoup plus pacifique, nettoyée en grande partie de colère et de culpabilité.
- J’ai beaucoup de gratitude pour la formatrice d’avoir partagé autant de documents au groupe, de ressources, se supports de formation. J’avais déjà évoqué cet aspect dans d’autres comptes rendus. Je suis sensible à ce type de soutien qui me permet de la présence, du sens, de la simplicité, de la légèreté et c’est aussi ce que j’ai envie d’offrir lorsque j’animerai !
+
> Rappels :
> Trois niveaux : oignon, trois couche - Besoins intellectuels : on n’est pas vraiment connecté à soi, ce sont des analyses, comme par exemple : je n’ai pas assez dormi, j’ai besoin de repos
- Besoins émotionnels : les besoins satisfaits (en plein) / insatisfaits (en creux) (lorsqu’on s’exprime à partir des besoins en creux, l’autre peut se sentir responsable)
- Besoin souche (racine) : aspiration profonde et précieuse
+ Demande CRAPO :
- Concret
- Réaliste (réalisable)
- Au moment présent
- Positif (ce que je souhaite, plus que ce que je ne souhaite pas)
- Ouvert = Ok avec une réponse NON.
+ 4 types d’oreilles :
- Contre l’autre : J’attaque pour me défendre > Colère / reproches
- Contre moi : Je me juge > Culpabilité / honte
- Sur l’autre : J’accueille ce que l’autre vie, comme il le vit
- Sur moi : J'accueille ce que cela me fait > J'identifie mes sentiments et mes besoins
+ Gratitude :
- 1 : Les faits !
- 2 : Les sentiments lors des faits.
- 3 : Les besoins satisfaits par les faits.
- 4 : Les sentiments maintenant que je dis tout ça.
> Lors d’une engueulade avec l’autre : a-t-on besoin que l’autre assiste à ma colère, ou est-ce le même bénéfice si je fais ça dans une autre pièce ?
> Lorsqu’un besoin n’est pas nourrit, j’ai la possibilité de me connecter à un moment où ce besoin a été nourrit : Comment je me sens dans le corps quand je me connecte à ce moment ?
- Cela m’évoque un exercice en tantra où on nous demandais de visualiser un espace de ciel bleu, limpide, calme, au dessus des nuages, comme étant notre base de sécurité et sérénité. Nous étions ensuite invités à traverser dans les pensées, le corps et le mouvement, diverses énergies liées à différentes musiques. Entre chaque morceau, on nous demandais de revenir à cet espace de ciel bleu. L’idée étant, j’ai toujours la possibilité de revenir « à la maison ».
> Plus nos phrases sont courtes, plus il y a de chance que l’autre l’entende. Une phrase entendable, c’est environ 40 mots.
META > La manière d’animer de la formatrice me confirme une fois de plus l’importance pour moi de la douceur dans la transmission pour nourrir mon besoin de confiance.
J’ai noté un non verbal très présent chez elle qui me permet de me relier à sa qualité d’écoute, sa présence, combien elle mesure ce qui nous traverse.
- J’ai apprécié également la générosité des documents distribués dont le déroulé du stage.
> J’ai entendu : « On échoue pas, on apprend ».
> C’est la première fois que je vis un stage dans un appartement. Faute de participants, ce fut une solution pour pouvoir maintenir le stage.
- Si l’appartement était confortable, chaleureux, c’était tout doux, je note une fois encore qu’il y a chez moi un vrai impacte de l’environnement sur comment je vis le stage.
- Le Chacal s’en donne à cœur joie : " Mais comment ? Un stage dans un appart' ? Mais alors on ne vas pas bouger ça veut dire ? On va être tout le temps assis ? C'est une réunion tupperware quoi ? Oh lala, il n’y a pas beaucoup de monde, ça va être chaud si sur le peu de personnes présentes, je n’ai aucune affinité avec au moins une !"
- Plus il y a de personnes dans le groupe, plus il y a de l’espace pour travailler (y compris avec le corps, le mouvement...), plus le cadre est (pour moi) agréable, plus longtemps dure le stage et si le stage est en résidentiel : plus je profite de l’expérience, plus je m’imprègne, plus c'est simple, fluide, sincère, audacieux et joyeux.
>>> Mise à jour Décembre 2023 Dans le cas contraire, cela demande de l’énergie pour faire avec les inconforts, pour accueillir. Je remarque qu’il n’y a jamais de cas de figure ou ces besoins (d’espace, d'harmonie, de liberté, de neutralité, de sécurité) qui se manifestent dans ma perception de l'environnement, m'empêchent de vivre les stages. J'intègre, je transforme, je porte mon attention sur, je me connecte en empathie et en authenticité à moi et à l’autre.
- C'est un peu comme cette impatience d’intensité qui me vient à un moment ou un autre dans un séjour > lorsque j’ai les moyens de gérer mes inconforts comme ce qui est à un moment T, de faire confiance à la vie, de prendre le temps de me laisser traverser, d’avoir de l’empathie pour moi, lorsque j’écoute et invite mes parts à s’exprimer : tout cela est au service de vivre l’expérience. C’est en soit l'expérience d’éprouver autre chose que le monde binaire et limitant. Oui aujourd’hui, c'est possible de vivre quelque chose de désagréable et à la fois riche par ailleurs, c’est possible de vivre de l'intensité dans la nuance et pas uniquement dans de l’extrême.
> La piste de danse peut s’adapter à toutes thématiques. Sur la base OSB, on ajoute selon la thématique travaillée des étapes spécifiques dans le déroulé : un peu comme une extension d’un jeu de société. C’est un jeu ! Cela me procure instantanément beaucoup de joie lorsque j’écris ces lignes.
> Lors d’un exercice sur la piste de danse, j’observe qu’un stagiaire dépose une boite de mouchoirs aux pieds de la personne qui travaille, qui ne pleure pas, mais dont l’émotion est palpable. Me vient la pensée : est-ce le spectateur qui a envie de pleurer ?
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