STAGE CNV - Module d’approfondissement : L'auto empathie
Novembre 2022 - Maisons Laffitte (78) - Stage de 2 jours animé par une formatrice certifiée du CNVC ®
Journal de bord / 1.8 - Stagiaire
Pour rappel. Le présent document est un compte rendu de stage, d'expérience. Il est MA vision, de comment j'ai vécu les choses. Ce sont MES jugements et interprétations, MES prises de consciences, MES doutes, MON questionnement. Les notions que je partage au sujet de la Communication Non Violente, représentent ce que j'ai compris du processus. C'est le témoignage d'un apprentissage, d’un parcours, d'un vécu et d'une évolution.
Pour conserver au maximum la confidentialité, les noms et prénoms des formateurs/formatrices, de l’ensemble des équipes pédagogiques (assistant(e)s), des participant(e)s, ainsi que, l’intitulé précis des stages ne sont pas mentionnés.
INTRO
Il y a deux mois je faisais le stage sur la thématique de l’empathie avec cette même formatrice. C'est le donc le deuxième stage que je vis avec elle et il y en aura un troisième sur la colère le mois prochain. C'est la première formatrice avec qui je fais plusieurs stages. C’est une formule que j'apprécie que d’approfondir une rencontre avec une formatrice et mon observation de comment elle transmet. Je retrouve certains stagiaires qui avaient participé eux aussi au stage sur l’empathie, je me sens un peu comme " à la maison ". >>> Mise à jour Décembre 2023 Pour ce compte rendu, comme ce sera le cas pour trois autres (stage empathie , stage colère en suisse, colère en France), je vais m’appuyer sur des notes qui datent et qui parfois ne me parlent plus. Je vais donc lister mes souvenirs comme des fragments qui permettrons probablement moins de se représenter l’évolution au cours du stage. Aujourd’hui j’ai plus une vision d’ensemble des stages sur l’empathie, l’auto empathie, la gratitude, les croyances limitantes et les comparaisons, que je mets en lien. Mon évolution s’inscrit plutôt sur l’ensemble de ces thématiques plus qu’au sein-même de ces stages. J’apprécie aussi que la thématique de l'auto empathie suive celle de l'empathie. Je sais déjà que c’est une thématique qui me plait, qui m’inspire et je suis ravi d’être ici pour l’expérimenter particulièrement sur moi-même.
AUTO EMPATHIE
Qu’est-ce que c'est pour moi l'auto empathie ? - C’est identifier quelles sont les parts en moi qui s’expriment, comment et à partir de quels besoins, le Chacal, la Girafe : le vivant À quoi ça sert ? - Me connecter à moi-même, aux autres / être dans le moment présent - C’est un médicament pour soigner une douleur - C’est du temps pour moi - Se préparer, s’équiper Comment je m’y prends ? - Là où c’est plus facile pour moi, c’est lorsque je pratique le processus OSB(D) sur mes parts intérieures, par écrit et en prenant un temps de retrait. J’ai plus de mal à le faire en temps réel, à la seconde et surtout lorsque je suis activé par quelque chose > Pour s’entraîner à pratiquer, s'exercer au processus quand on marche par exemple, ou quand on écoute de la musique (en hypnose…) > Prendre son temps : ressentir, respirer, ralentir > Choisir mes propres conditions pour pouvoir pratiquer l’auto empathie > Choisir l’exercice > C’est une invitation que je me fais à devenir plus conscient de ce qui me traverse > Chercher ses besoins et comment les nourrir > Explorer > Curiosité d’aller vers soi en introspection et en authenticité > Mon intention est de prendre du recul, de la distance, faire de la place en moi et d'accueillir le vivant, tout ce qui est présent > Si je me rejoins, je peux peut-être goûter à de la détente, de l’apaisement... ? > Je ne mets pas la poussière sous le tapis : image du fromage dans le tiroir : un jour il pue et se rappelle à nous : Je me donne la chance de vivre ma responsabilité Est-ce que j’ai des freins ?
- Je n'ai pas le déclic de prendre le temps de...
- Je n’ai pas l’énergie
- Il y a comme une peur de souffrir, de l’inconnu, de l’intensité de la transformation : C'est du taf ! ! !
- Peur de ma propre violence, qui pourrait mettre en danger la relation ? > Je suis plus à l’aise avec m’isoler pour pratiquer l’auto empathie…
- Trace du conditionnement culturel : c’est de l’égoïsme ! > Culpabilité
- C'est confortable d'être victime
EXERCICES
Ballade des sentiments
> Les stagiaires debout sont inviter à la lecture d’un sentiment à se laisser traverser par le mot et à essayer de sentir quelle sensation physique se manifeste éventuellement dans leur corps.
> C’est où dans le corps précisément. C’est quoi particulièrement, ça fait comment exactement dans le corps ?
- J’aime beaucoup cet exercice. C’est le genre d’exercice, où je vais encore plus loin avec le principe de lâcher le mental. Je porte mon attention sur l’observation : qu'est-ce que ça me fait et où ?
- J'adore pratiquer cette traduction de sentiments (mots, notions, concepts) en sensations physiques (descriptions précises de ce qui se passe).
- Je vois ici aussi un moyen de se relier encore plus à l’autre que via l'expression des sentiments : si tu me dis quelles sensations physiques se manifestent en toi, je pourrais mieux me relier à ce que tu vis que si tu me dis par exemple simplement, que tu es angoissé. C'est comme retirer une couche de filtre d’interprétation. Le mot angoisse me fait basculer dans l’interprétation selon mon référentiel du registre angoisse, l’expression de la sensation « j'ai une boule dans la gorge qui m'empêche quasiment de parler » me permet d'être plus présent à ce que vit l’autre, à sa manière qui lui est propre ici et maintenant.
- Je vois une synchronicité avec une carte de « ma météo de moi » que j’avais réalisé, il y a plus de 10 ans (ci-dessous) pour décrire où j'en étais sur différents aspects de ma vie.
>>> Mise à jour Juin 2023 J’ai fait évoluer depuis (ci-dessous), ce principe de cartographie corporelles des sensations physiques, inspiré par ce stage "auto empathie" et en travaillant sur la création du stage CNV et Corps avec Sandrine Leroux. C’est soutenant pour moi d'avoir une représentation graphique de ce que j’ai pu noter à un temps T dans mon corps.
Training Chacal
> Une chose qu’on a dit ou fait ou pas dit et pas fait et qu’on regrette et qu’on partage à l’autre en laissant pisser le Chacal
On jouait souvent à se chamailler avec mon fils, à la « bagarre », on se provoquait, on se cherchait ; Il devait avoir dans les 12 ans.
On est donc en action, un de ses coups m’atteint et je réplique instinctivement, sans prendre soin et je lui fais mal. Il pleure. Je me sens comme une grosse merde. - Quel genre de père fait mal physiquement à son môme ? !!! - C’est quoi mon putain de problème ? - Faudra pas que je m’étonne si un jour on m’appelle à l’école, parce que mon fils à démonter un élève ! - C’est à ça que mon corps sert ? - C’est à ça que ma puissance de mec sert ? Je frappe, je casse, je bande ! C’est ça que cette époque de merde dans laquelle je vis, attend de moi ? !
Je choisis de… > Comment transformer « je dois, il faut que, je suis obligé de » en « je choisi de » ? > Liste de obligations - Je dois faire refaire ma pièce d’identité et mon passeport
> Combien ça me pèse ? / Poids de l’obligation ? / Quelle est l’énergie ?
- Je déteste faire de l’administratif, ça me prend la tête. C’est comme du plomb au fond du crâne. C’est pesant et stressant.
> Besoins insatisfaits > Si je n’accomplie pas …., ça pose un problème de…. Ca ne me permet pas de vivre quoi ?
- Je risque de me fritter avec la police > met en péril mon besoin de liberté
- Cela risque de me ralentir dans des démarches administrative, notamment peut-être pour mon parcours pédagogique > met en péril mes besoins d’efficacité, d’apprentissage, de simplicité
- Si j’ai l’occasion de voyager, je vais être en galère et ça va m'empêcher de nourrir mon besoin de découverte
> Quel est l’énergie de ce besoin insatisfait : comment je me sens avec ce besoin ?
- En besoin racine je trouve la liberté et je me sens tout fermé, tout bloqué lorsque je me connecte à ce besoin non satisfait dans l’énergie de ma stratégie d’obligation.
> En transformant je dois …., en je choisis de …. Et cela satisfera mon besoin de …..
- Je choisis de refaire ma pièce d’identité et mon passeport pour m’offrir de la paix et ne pas compromettre ma liberté.
> Quelle est l’énergie quand je suis connecté au besoin satisfait ?
- Il y a du soulagement, de la douceur bien sur et toujours. Il y a de la sécurité et du calme, beaucoup de besoins nourris en sommes. Tout ceci me permet de vivre de l’autonomie.
Autres exercices
- Des pistes de danses sur les besoins non satisfaits et de leur accueil en auto empathie.
- Un pratique de l’expression de la gratitude.
- Des pistes de danses auto empathie pour s’entraîner à manier tous ces outils et toutes ces émotions
+
> J'ai entendu "M'autoriser = Motoriser" : Je suis véhiculé pour voyager, me déplacer, explorer...
> Le choix d’exprimer des sentiments agréables et désagréables plutôt que sentiments positifs et négatifs = toujours dans l’idée de se retirer des freins dans sa pratique... > Sous quels différents angles peut-on voir la vie et où porter notre attention pour nous donner le plus de chance de nous la rendre belle.
> Rappels
- Chaque acte, chaque mot, est l’expression d’un besoin satisfait ou non satisfait.
- L’auto empathie invite à un ressenti ici et maintenant : la CNV c’est dans l’instant présent. Je parle au présent même si je parle d’une situation au passé : « lorsque je me souviens de…, je me sens (maintenant) »
- Le besoin est abstrait. Ce n’est pas un verbe. Ce n’est pas une stratégie. Si la pratique de la recherche du besoin racine, permet d’identifier des besoins profonds, socles, elle permet aussi de clarifier le besoin, lorsqu’on a du mal à le trouver et qu’on bloque sur des verbes ou des stratégies : «quand tu peux vivre …telle chose..., qu’est-ce que ça te permet de vivre ? »
- En ÉTÉ : Élan / Temps / Énergie
- Relationnel :
> Habituel : soit CONTRE MOI ou CONTRE L’AUTRE
> Naturel : VERS MOI et VERS L’AUTRE
- Pose-t-on sa demande depuis un besoin en creux ou en plein (apaisé) ?
- Est-ce qu’on agit à partir du souvenir du plein ou du manque ?
CONCLUSION
> J’ai trouvé l’approche intéressant d’aller (re)visiter différents aspects que j’ai vécu plus ou moins comme différentes expériences d’auto empathie. C’était inspirant de traverser la connexion aux sensations physiques, l’expression du Chacal, le je choisis de…, la gratitude et les diverses pistes de danse qui sont l’espace où converge toutes ces pratiques. J'aime particulièrement dans cette démarche d'auto empathie, la connexion aux sensations physiques, plus qu'au vocabulaire des sentiments, c'est vraiment pour moi l'accès à l'authenticité, le moment présent et cela simplifie tellement l'observation ! J'apprécie aussi particulièrement le principe de laisser pisser le Chacal, le laisser nous déverser ses cadeaux de connexion à nous même !
> L’approche en auto empathie me semble de premier abord moins évidente que celle de l’écoute empathique. Pourtant c’est la même chose, c’est toujours le même principe.
Il y a pour moi dans l’auto empathie, comme une intimité avec moi-même qu’il ne m’est pas habituel de vivre devant les autres. C’est peut-être pour cette raison que cette pratique me semble plus accessible lorsque je suis seul.
> La plupart de ce que j’ai découvert en CVN, je l’ai éprouvé d’abord dans ma relation avec moi-même. Ici c’est un peu comme l’inverse, mon expérience de l’empathie je l’ai vécu d’abord avec l’autre à travers l’écoute et ensuite avec moi-même à travers l’auto empathie.
> Pour ce deuxième stage, je me sens en confiance avec la formatrice et je me sens vraiment accompagné et soutenu.
META La posture de l’accompagnant (sur une piste de danse)
- Se placer au même niveau, à côté de la personne qui travaille sur la piste. Assez proche, vérifier la bonne distance. L’accompagnant se déplace, avance, recule en même temps que la personne qui travaille et passe de cases en cases sur la piste.
- Ne pas chercher son regard, mais être attentif au non verbal pour autant
- La posture du sauveur : C’est la personne qui travaille, pas l’accompagnant, c’est elle qui chemine, qui trouve ses solutions. Apprentissage sous-jacent de l’autonomie : j’ai confiance que la personne a les ressources.
- Ressources pour l’accompagnant : Ralentir, Respirer, Ressentir. Ce à quoi il peut également inviter la personne qui travaille (si c'est au service de...).
- Si une personne s’emballe, parle, parle, parle :
> L’inviter peut-être juste à ralentir un peu pour se reconnecter avec elle-même
> Qu’est-ce qui se passe en toi là maintenant ?
> Qu’est-ce que tu sens ? C’est où dans ton corps ?
> De quoi as-tu besoin ?
- La reformulation : « si je comprends bien ….. Est-ce que c’est ça ? » > Ceci nous permettra peut-être d’approfondir et d’aller dans les besoins racines
- Observation du stimulus à un instant T et précisément
- Et maintenant comment tu te sens ? > S’il y a de la détente, c’est ok, sinon on essaie d’approfondir
- Là où on peut soutenir :
> En fonction de ce que la personne est en train de faire à une étape de son travail, si elle n’est pas sur la bonne case de la piste de danse, on peut la faire se déplacer à la bonne case, l’idée étant de matérialiser physiquement les différentes étapes, où on en est du processus (c’est le principe de la piste de danse)
> quand par exemple le personne cherche ses mots ? On vérifie d’abord si elle est d’accord.
> Si la personne demande du soutien sur l’identification de ses besoins. J’aime l’image proposée d’une cabine d’essayage : on propose des besoins, l’autre les essaie et dit si c’est ça ou pas et/ou plutôt quoi d’autre ?
- Ne pas interrompre une personne en train de travailler, la laisser aller au bout de ce qu’elle vit, n’intervenir qu’en soutien, si nécessaire (à la fois complètement là et discret : subtilement présent) > Vérifier son intention avant d’agir, d’intervenir : se poser toujours la question : "au service de qui est-ce que c’est ?"
>>> Mise à jour Décembre 2023 La formatrice partage ici des notions pour donner des ressources aux participants qui au cours de l’exercice « Piste de danse » sont amenés à expérimenter la posture d’accompagnant.
C’est un cadeau que je reçois rétroactivement aujourd'hui où je rédige ce compte rendu.
J’observe que l’utilité de ces ressources me sont plus évidentes aujourd’hui et j’ai beaucoup de plaisir à les redécouvrir en même temps que je redécouvre la richesse de ce que la formatrice nous a transmis et sa générosité. Ces notions illustrent bien différents cas de figures que j’ai pu rencontrer en stages, en observant les équipes pédagogiques dans leur travail. C'est une mine d'or à la fois pour encore mieux apprendre à cheminer moi-même sur la piste de danse (en profiter), et pour apprendre à accompagner.
> Une des stagiaires va exprimer un besoin que le cadre soit rappelé régulièrement notamment au sujet du consentement : libre de faire ou de ne pas faire.
Ceci me parle et fait parti des choses que j’aurais envie d’apporter en donnant un stage. Etablir le cadre en début de formation, certes, le laisser éventuellement affiché pendant tout le stage et ponctuellement faire des rappels oraux.
Pour moi, ceci contribue pour le moins à poser des rappels de pratiques qui ne sont probablement pas habituelles, je suis sollicité à me souvenir et cela me donne l’occasion d’ancrer la pratique vers quelque chose de naturel.
J’approfondirai plus tard la pratique que j’appelle du consentement, notamment pendant le stage Au Cœur de Soi avec Lise Rodien en 2023 > Est-ce que je suis d’accord pour faire ceci ? Quand et comment ?
> C’est un groupe qui s’exprime beaucoup, il y a de l’humour aussi, ce que j’apprécie par ailleurs, en revanche, je remarque que j’ai du mal avec le temps que cela prend sur le stage, je ressens de la frustration, du stress et de l’impatience. Il y a aussi quelque chose qui m'irrite dans le côté "humour systématique" d'un des participants : je fini par y voir quelque chose que j'interprète comme "maladif", comme s'il n'y avait pas de place dans cette personne pour accueillir et se laisser traverser par d'autres sentiments... ? J'y vois comme une fuite à se connecter à l'inconnu, le pas habituel. Cet inconfort ne m’empêche pas pour autant de profiter du stage, mais j'ai pu essayer de l'exprimer. Je ne pense pas avoir été aussi précis que ce que j'écris ici, j'ai plutôt le souvenir d'avoir été assez direct, peut-être un peu brutal et je 'ai pas le souvenir d'avoir du coup été accueilli dans cette intervention.
J’en prends note, plus au niveau méta : La gestion du débordement en congruence avec la posture de formateur et celle de la CNV.
댓글