LA PUISSANCE DE LA DEMANDE CNV
Une expérience concrète d'une demande faite en CNV et ce qu'elle a engendré
Avril 2022 Journal de bord / 1.4 - Annexes et autres expériences
Pour rappel. Le présent document est un compte rendu de stage, d'expérience. Il est MA vision, comment j'ai vécu les choses. Ce sont MES jugements et interprétations, MES prises de consciences, MES doutes, MON questionnement. Les notions que je partage au sujet de la Communication Non Violente, représentent ce que j'ai compris du processus. C'est le témoignage d'un apprentissage, d'un vécu et d'une évolution.
Le contexte Cela fait 4 mois que j’ai découvert la CNV avec les 3 premiers Modules et via un deuxième stage sur la thématique du théâtre, je m’intéresse aussi au parcours Acertif.
Je suis allocataire de Pôle Emploi et très vite je constate que financièrement ça ne va pas le faire, lorsque j’additionne le coût de tous les stages qui m’intéressent, plus l’inscription à Acertif et les stages obligatoires et le passage des niveaux du parcours de la certification, plus les déplacements et les hébergements.... Tout cela coûte beaucoup trop cher comparé à la réalité de mes moyens.
Je passe d’abord par une phase de découragement, pleine de jugements, je m’imagine dans une impasse, mais heureusement maintenant je peux utiliser la CNV ! ! !
Mon voyage sur les terres de l’injustice et de la fatalité est de très courte durée et je peux passer maintenant à l’action !
Me vient comme une nécessité d'écrire sur cette situation et cela se transforme naturellement en courrier, un message authentique que je vais adresser à l’ensemble des formatrices et formateurs CNV de France, Suisse et Belgique, avec une demande.
Le courrier et l’élan
- Je commence ce courrier comme ça vient, par qui je suis, d’où je viens.
- Je précise en quoi la CNV m’aide à transformer ma vie jour après jour et à me la rendre belle et je définie mon évidente motivation à poursuivre mon apprentissage.
- Je partage mes difficultés financières et l’impacte que cela pourrait avoir sur ma formation.
- Je me positionne en exprimant : « Je ne suis pas d’accord pour que la sélection habituelle fondée sur nos capacités financières se déguise en sélection naturelle qui justifierait de me laisser stagner sur le bord de la route. »
- Je me présente avec une intention de créer du lien, de la relation, des besoins de soutien, mais aussi avec des choses à offrir, ce qui m’amène à conclure en déposant aux formateurs/trices une demande de troc, d’échanges de compétences pouvant contribuer pour tout le monde.
- J’envoi !
Les retours Les réponses abondent. Je n’ai jamais eu autant de réponses à un courrier de ce type.
Il faut dire que je n’ai jamais rédiger un courrier de cette manière, avec cette clarté, cette précision, cette intimité et cette ouverture authentique.
Que les réponses à ma demande soient positives ou négatives, je reçois dans chaque message de l’encouragement pour ma démarche et de la célébration pour comment je m’y prends. C’est aussi peut-être même la première fois que je reçois tout simplement des réponses négatives ! J’attribue ce constat à l’origine de la communauté sollicitée, avec le jugement « Les personnes qui font de la CNV sont plus ouvertes, généreuses et authentiques ».
Avec les retours que je reçois quant à mon approche, je vois bien cependant que quelque chose en moi a bougé, naturellement. Je n’ai pas tenté d’appliquer le processus en rédigeant cette lettre, je l’ai fait sans m’en rendre compte ou plutôt je ne pouvais pas rédiger ce courrier autrement. Il y avait un alignement dans ma démarche.
Suite à ces réponses, je commence à entrer en contact avec plusieurs personnes, par mail, téléphone, visio. Les premiers trocs se mettent en place et à travers ces échanges qui se déploient, des relations se tissent, se développent, vivent !
Les réponses positives Il y eu toutes sortes de propositions pour que les réponses que j’ai reçues soient positives :
- Une proposition de place d’assistant par Alexia Henry-Gufflet sur un stage CNV- Module 3, qui m’a permit de clarifier mes limites dans ce que je pouvais offrir, d’affiner ma demande et de revivre le module 3.
- Un troc avec Lise Rodien : la création de son site internet en échange de la gratuité pour x nombre de ses stages et qui à rebondit sur le cadeau que m’a fait Lise ne me proposant d’être ma référente pédagogique pour mon apprentissage de la CNV. Je célèbre encore cette chance que je me suis donné l’opportunité de provoquer
- Un troc avec Claudia Luthï de la communauté CNV Suisse : La mise à jour de son support de formation « CNV - Initiation 1 » en échange de la gratuité pour x nombre de ses stages et d’accompagnement ponctuel en supervision. Allez visiter le stage CNV sur la Colère en Suisse, l’idée me fait sourire et me met en joie.
- La gratuité de tous ses stages, offerte par Anne-Cécile Mermillod : une générosité que j’ai saisie les bras ouverts en grand et qui m’a permis de vivre des stages essentiels du parcours de la certification CNV
- La proposition de Sandrine Leroux pour co-créer et co-animer un stage CNV & Corps : une complémentarité parfaite pour mon programme de formation, une expérience Méta que j’accueille, comme sur un plateau. Je suis comblé.
D’autres collaborations sont en gestations, je les ajouterai au fur et à mesure.
J’ai fonctionné sur cette base d’échanges de compétence depuis ma demande, sur l’ensemble des nombreux stages que j’ai pu suivre jusqu’aujourd’hui.
C’est devenu un aspect important dans mon projet pédagogique.
Au delà de mes espérances et une transformation
J’ai reçu beaucoup plus que je n’en demandais.. Avec cette demande que j’ai posé, je me suis donné la chance de pouvoir continuer à me former, et au-delà, j’ai pu voyager jusqu’en Suisse, j’ai pu commencer à animer, si jeune sur mon parcours en CNV et apprendre sur le terrain et surtout j’ai fais des rencontres qui sont devenu des relations. Je trouve cela complètement merveilleux qu’un point de départ où il question d’un problème d’argent puisse se transformer en cette multitude de cadeaux. Je me raconte qu’en passant par cette gestion du problème financier, j’ai vécu encore plus de choses que si j’avais eu les moyens de financer mes stages. Quand je vois tout se qui s’est produit en posant une demande et en gérant de manière créative et authentique le problème initial et après avoir vécu le stage « Gratitude » et « Croyances limitantes », je suis bien équipé pour : - Accueillir et faire le deuil de « Ce n’est pas juste de ne pas pouvoir se former lorsqu’on ne dispose pas de moyens financiers »
- Transformer la croyance « C’est plus facile quand on dispose de l’argent pour payer ses stages » en un nouveau slogan « Il y a toujours un moyen d’être créatif face à une situation, de faire des choix et d’agir ».
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