STAGE CNV - Médiation CNV - Cycle 1
Août 2024 - Saint Jeannet (06) - Stage de 8 jours animé par deux formateurices certifié·es du CNVC ®
Journal de bord / 3.5 - Stagiaire
Pour rappel. Le présent document est un compte rendu de stage, d'expérience. Il est MA vision, de comment j'ai vécu les choses. Ce sont MES jugements et interprétations, MES prises de consciences, MES doutes, MON questionnement. Les notions que je partage au sujet de la Communication Non Violente, représentent ce que j'ai compris du processus. C'est le témoignage d'un apprentissage, d’un parcours, d'un vécu et d'une évolution.
Pour conserver au maximum la confidentialité, les noms et prénoms des formateurs/formatrices, de l’ensemble des équipes pédagogiques (assistant(e)s), des participant(e)s, ainsi que, l’intitulé précis des stages ne sont pas mentionnés.
INTRO > Deux stagiaires, rencontrés dans un stage CNV l’année dernière m'ont parlé de cette formation médiation CNV qu’ils venaient de suivre. > Plusieurs choses m’ont inspiré : - la thématique, dont je me suis dis que le sujet serait très intéressant pour pratiquer et intégrer encore plus la CNV. - leurs témoignages évoquant une qualité pédagogique des formateurices, la qualité des supports de formation et la générosité en quantité de partage des ces éléments, ce que je n’ai que trop rarement rencontré dans l’ensemble des formations que j'ai pu suivre jusqu'ici. - la durée de la formation (8 jours consécutifs) : j’adore pouvoir m’immerger, apprendre et vivre de l’expérientiel intensément sur plusieurs jours d’affilés. - le fait que cette formation soit éligible à un financement via le Compte Personnel de Formation (CPF) : information que je n'avais jamais entendu dans la communauté CNV, où l’on entend plutôt qu’aucune formation CNV n'est éligible et que justement c'est un frein pour les personnes qui n’ont pas les ressources financières suffisantes pour se former. - la perspective d’une certification en fin de formation, m’ouvrant la porte à un début de reconnaissance, au-delà du passage par A-Certif. - de plus ayant déjà quelques expériences en transmission, en animation de stage et d’atelier, j’identifie que se manifeste chez moi un besoin de diversité dans la manière de pratiquer et de diffuser la CNV et que j’ai aussi un élan à accompagner. > Quelques mois ont passé, j’ai monté mon dossier de financement et j’ai pu m’inscrire donc et vivre cette superbe expérience.
Intention de départ sur un post-it
> Apprendre et pratiquer la médiation, pour à l'avenir peut-être en faire une activité professionnelle dans une perspective parallèle à la transmission de la CNV et aussi pour vivre une nouvelle manière d'incarner la CNV.
- J’ai entendu d’une participante qu'une de ses intentions est de venir travailler ses « angles morts », je trouve ce mot intéressant et cela me donne envie également de porter mon attention sur mes angles morts et de les observer, si j’arrive à les repérer.
PÉDAGOGIE
> Dans la manière de pratiquer la médiation transmise ici, il y a 70 % de CNV et 30 % de maïeusthésie (accompagnement thérapeutique qui reconnaît l’être dans son vécu et l’accompagne dans « l’accouchement de ce qu’il est plutôt que dans la guérison de ce qu’il est » > Processus modélisé par Thierry Tournebise).
> J’ai trouvé remarquable la pédagogie de cette formation.
- L’avancée dans le déroulé à été proposée vraiment pas à pas, dans une logique de progression soutenante. Chaque chose expérimentée précédemment servait à l’expérience suivante.
- Ce que j’ai trouvé admirable aussi c’est comment, sans que je m’en rendre compte, je suis entrée de plus en plus loin dans le processus de médiation au fil des jours et des exercices.
- Je résumerai cela en disant qu’on nous avons commencé par nous échauffer en expérimentant sur nous-même (nos parts); en pratiquant l’auto-empathie, nous avons modélisé la responsabilité de notre posture de médiateur et parallèlement nous avons travaillé l’ancrage de l’intention de la médiation; nous avons ensuite travaillé l’outil de l’écoute, puis celui du cadre, du déroulé; et puis, ainsi bien positionné et bien équipé nous nous sommes passé à de la pratique, de la pratique, de la pratique.
C’EST QUOI UNE MÉDIATION CNV ?
> Dans un conflit, il y en a un qui prend soin de ses besoins et qui apparemment ne prend pas soin des besoins de l'autre !
> Définition de la CNV : C'est faire le différence entre des trucs et d'autres trucs (différenciations clefs !).
- Ex : différence entre l'écoute empathique et les autres formes d’écoute (conseils, ramener à moi, consoler, etc...)
- A travers notre écoute de l’autre et selon la manière qu’on a de l’écouter, on est en train de faire vivre l’expérience à l'autre de cette différence !
- J’aime le goût de cette expérience
- Quand je fais cette différence ou que je ne la fais pas, je mesure l’impacte :
> sur moi
> sur l'autre
> sur notre relation
> sur le reste du monde
> Des personnes qui viennent en médiation sont probablement des personnes qui ne savant se donner individuellement de l’auto-empathie ou qui ne peuvent pas dans certaines situations peut-être s’en donner mutuellement : elles font appel au médiateur finalement pour recevoir l’une et l’autre de l'empathie.
> La médiation n’est pas un espace thérapeutique ! Si le médiateur identifie chez le médiant une blessure, il lui partage alors que dans l’espace de médiation, nous n’allons pas traiter cette blessure et il l’invite à se faire accompagner par un professionnel.
> La médiation c’est comme la restauration d’une œuvre d’art : Réparation / Consolidation !
> La médiation soutien la paix dans le monde.
- La médiation CNV fait parti des médiations humanistes (centrées sur la personne)
> La médiation CNV est un processus structuré sur le besoin + notre capacité à avoir du discernement sur notre posture
Rappel CNV :
> Paramètre de causalité :
- Chacal : Je vis ceci parce que tu ...
- Girafe : Je vis ceci parce que je ...
- Etre toujours vigilant à rétablir la causalité, la responsabilité de ce que vivent les médiants sans pour autant entrer dans l’explication du processus : je me sens parce que j'ai besoin de ...
- Si l’autre est responsable de ce qu’il dit et fait, je suis responsable de mes sentiments et de mes besoins
> Le besoin :
- est universel
- est indépendant d’une personne, d’une action, d’un objet
- est légitime
- a plus besoin d’être reconnu que nourrit
> La CNV c’est pas juste OSBD, c’est I + OSBD > Intention (Réjouissance des pertinences à l’Œuvre) + OSBD !
L’INTENTION DE LA MÉDIATION CNV
> L'intention de la médiation est l'expression et l'écoute, ce n'est jamais trouver une solution !
- A travers l’expression et l'écoute émergerons peut-être (ou pas) des idées de stratégies pour nourrir des besoins.
> L’intention de l’écoute n’est pas d’apaiser (y compris lorsqu’on écoute des ses propres parts)
- La seule intention de l’écoute est l'écoute ! = Offrir ma présence !
> Les accords : c’est poser des actes en conscience pour prendre soin de ses besoins et qui prennent soin des besoins de l’autre !
- Le premier objectif est de ne pas nuire !
> Le vrai résultat de la médiation c’est la compréhension mutuelle des médiants !
LA POSTURE DU MÉDIATEUR Les compétences du médiateur
Avant, pendant et après la séance de médiation :
- Se relier à son intention
- Pleine présence
- Maintenir son attention sur l’instant présent
- Neutralité et impartialité
- Traduire les jugements en faits, sentiments et besoins
- Interrompre en girafe
- Passer de l'un à l'autre médiant dans une autorité de médiation
- Se connecter à soi par l'auto-empathie expresse pour retrouver une stabilité intérieure
RPO : Réjouissance des pertinences à l’œuvre
> Posture en « RPO » de l’accueil de l’être médiateur dans sa rencontre avec ses propres parts intérieures et avec celles du médiant
> « Est-ce que tu te sens ... ! ? ... parce que ce qui est important pour toi c’est ... !? ... est-ce que c’est cela !?....
- le ? exprime le non savoir conscient du médiateur
- le ! exprime la réjouissance du médiateur de cette rencontre avec la personne qui est à l’œuvre, avec ce qu'elle est entrain de vivre = « Woua, c’est ça que tu vis ! ? »
> Il y a toujours une justesse dans les pertinences à l’œuvre chez une personne (pourquoi est-ce que je voudrais que cette personne arrête par exemple, d’être en colère, de vivre autre chose que ce qu’elle est en train de vivre et qui est juste pour elle !)
> Application « Gong » pour pratiquer régulièrement la posture RPO : L’application sonne régulièrement un gong et invite à faire un break éclair à tous moments du quotidien :
- GONG
- Inspire
- Souris
- Expire
> Souris = c’est ok pour ce qui est là. Soit là comme c’est là. (« Ce que tu es, c’est suffisant, si tu l’es pleinement et consciemment... » - Carl Roger)
Impartialité / Neutralité
> Le médiateur, en connivence avec la vie, plus encore qu’être impartial est plutôt multi partial : s'il s'efforce de conserver une impartialité, il propose avant tout une posture multi partiale, c’est à dire qui accorde une attention égale aux identités et aux expériences multiples des médiants.
> Le médiateur reste neutre, c’est à dire il ne jugent pas ce que disent les médiants.
> Dans une médiation le point de bascule est celui du non jugement. Il y a un avant et un après l’expérience de l’écoute empathique : à un endroit, il y a 1 personne qui m’écoute sans jugement (ça existe, c’est possible) !
> Éviter « j"ai le sentiment que..." en parlant de ce qu'on croit voir chez un médiant : utiliser plutôt « Je me dis que... je me raconte que.... ».
Auto-empathie
> La posture du médiateur est un va et vient perpétuel entre dedans et dehors.
> Le médiateur a aussi parfois besoin d’empathie lorsqu’il perd sa neutralité ou son impartialité
- Dans l'espace de pratique de cette formation, nous avons une chaise d’auto-empathie sur laquelle nous pouvons nous asseoir quand quelque chose nous stimule. Sur cette chaise, nous avons du temps et de l’espace pour nous donner de l’auto empathie. Nous interrompons momentanément l’exercice de médiation pour nous entraîner à cette auto-empathie. L’idée, à terme sera d’avoir les moyens de repérer nos sorties de neutralité, d’impartialité et de nous donner de l’auto-empathie de manière éclair, en situation de médiation !
> La chaise de l’empathie m’aide à clarifier ce qui se joue en moi et à vérifier si je suis bien avec l’autre = quand je pers ma neutralité et mon impartialité et quand je le restaure
> Pratique de la chaise de l’auto-empathie en tant que « chaise de retour de neutralité » :
- Quand est-ce que j’ai décroché ?
- Quand ai-je perdu ma capacité d'écoute ?
- A partir de quel moment j’étais ailleurs qu'avec le médiant qui s'exprimait ?
> Je reprends mon souffle, c'est mon espace de break éclair pour pouvoir revenir et être de nouveau pleinement là.
> Lorsque nous sommes stimulé par une chose que nous avons entendu des médiants, une part de nous, « un poussin », réagit et s’exprime via des émotions, des pensées, des jugements pour faire entendre son besoin non nourrit ou nourrit !
- La chaise d’auto-empathie nous permet d'aller écouter ce « poussin ». Ceci fait, on tente de laisser momentanément ce « poussin » sur cette chaise pour pouvoir revenir et continuer la médiation, avec une pleine présence aux médiants qu’on accompagne.
- « Je te vois petit poussin, tu te sens... car tu aimes tellement vivre... et qu’ici et maintenant, tu ne le vis pas... Je te vois, je te comprends. Est-ce que tu serais d’accord cependant pour rester ici un moment, juste le temps que je puisse continuer et finir cette médiation que j’ai vraiment à cœur d'honorer ? Je reviens te voir ensuite pour que nous puissions prendre le temps de chercher, ensemble, ce qu’on peut faire pour toi ? C’est ok pour toi ? »
- On peut éventuellement écrire cela sur une feuille de papier et la laisser sur la chaise symboliquement.
> En tant que médiateur, je prête « ma poule » aux médiants qui s’expriment pendant la médiation
- Je fais de l'espace en moi et lorsque mon espace intérieur est en paix, je peux alors accueillir l’autre et mettre à sa disposition mon être médiateur
- Pendant la médiation, ce n’est pas le médiant ou mes poussins, c'est tout en même temps !
- Où suis-je ? Dans « la poule » ou dans « le poussin » ?
- Et si je me demande « suis-je dans la poule ou dans le poussin ? », c'est que je ne suis pas dans la poule : « La poule est la poule », elle ne se pose pas de question !
> La couronne « Vois la beauté en moi ! » : C’est la couronne que porte le poussin et c’est ce qu’il souhaite que la poule face pour lui lorsqu’il a des besoins non satisfaits (ou satisfaits).
- Dans la pratique pendant la formation: en tant que « Poule Etre Médiateur », lorsque le poussin se manifeste en portant sa couronne, on se lève, on passe derrière lui assis sur la chaise, comme pour soulever la couronne de sa tête et lui dire, « Je vois la beauté en toi ! » C'est effectivement ce que l'on peut lire à l'intérieur de sa couronne. C'est une image que l'on peut garder ainsi en mémoire, chaque fois qu’un de nous poussin hurle et prend tout la place, c’est une attitude d'accueil inconditionnelle qui devrait favoriser la régulation des poussins dès lors qu’ils se sentent vu et accueillis !
- La posture derrière la chaise, c’est ce qui dit oui à ce qui dit non sur la chaise.
> « Le poussin » a des besoins, « la poule » est tous les besoins.
> L’être médiateur n’a pas de besoins, il a des qualités inaltérables que sont :
- la compassion (capacité à voir la beauté en l’autre en toutes circonstances)
- la confiance- le courage (d’accueillir tout ce qui est présent, ce qui se vit)
- le calme
- la clarté
- la connexion
- la créativité (les ressources pour accueillir ce qui est présent)
Savoir identifier les blessures du passé !
> Une blessure c’est quand il y a au moins 2/3 des points suivants :
- De la surintensité = Ma réactivité par rapport à la situation !
- De la prédictibilité = A chaque fois cela se produit !
- De l’impuissance = J'aimerais bien mais je n'y arrive pas !
> Savoir identifier ses blessures chez soi en tant que médiateur peut permettre d’identifier les médiations que nous ne serions peut-être pas en mesure de mener, du moins pas avant d'avoir entreprit un travail de guérison de ces blessures.
> Savoir identifier des blessures chez les médiants peut permettre de poser que l’espace de la médiation n’est pas un espace thérapeutique où l’on va traiter ces blessures et qu’ils peuvent se faire accompagner à l’extérieur par un professionnel.
> Pour ma part je peux identifier ce qui suit et je me propose de travailler ces points avec ma psy :
- Lorsque j'entends dans un groupe, quelqu'un prononcer : « On va faire ceci ? Et si on faisait cela ? » : Le « on » est insupportable pour moi, cela me coupe complètement de ma disposition à collaborer, co-créer.
- Lorsqu'on me donne des conseils que je n'ai pas demandé, lorsqu’on me propose de vivre autre chose que ce que je suis en train de vivre : ici mon autonomie, ma liberté, ma créativité et ma légitimité sont en danger !
- Lorsque j’entends des bruits de bouche, je sens beaucoup de violence en moi, cela me donne des envie de quasi destruction, d’anéantissement de la personne responsable de cette source sonore.- Lorsqu’on me coupe la parole ou lorsque je me vois couper la parole, parce que je commence à paniquer quand une personne parle beaucoup et longtemps, c’est comme si je n’avais plus d’espace pour exister. C'est comme un étouffement, un stresse qui me ferme, qui me rend nerveux, rigide et agressif.
> J'ai une forte émotion en écrivant tout cela, des larmes me viennent : je ressens à la fois une tristesse, car je vois combien je suis marqué (blessé) à ces endroits, lorsque je constate combien ces situations répondent aux critères de l’identification des blessures et à la fois je ressens un espoir, de la joie, comme quelque chose en RPO, car si je suis capable de voir cela et de l’énoncer, alors je me fais le cadeau de pouvoir le travailler avec ma psy !
> Le médiateur est un plongeur dans l’océan : pour écouter un des médiants, il le suit et plonge avec lui pour le rejoindre à la profondeur où il est, ensuite il remonte à la surface et replonge avec l'autre médiant pour se mettre à son tour au niveau de profondeur où il est, ensuite il remonte à la surface, et ainsi de suite...
> Si les personnes savaient identifier et poser leur besoins, ils ne viendraient pas en médiation >>> Le médiateur est un interprète > Il traduit le Chacal en Girafe !
> Le médiateur se laisse toucher, traversé par ce qu’il entend, sans être affecté, sinon le miroir est glacial lorsqu’il reformule ce qu’un médiant a dit.
- Comprendre est différent d’approuver !
> La pratique de la pleine conscience peut aider à intégrer le principe de la peine présence !
> La pratique de la cohérence cardiaque peut être intéressante avant de se lancer dans une médiation !
> Humilité du médiateur.Ce qui est important c’est moins ce qu’on a compris, que les médiants ne se comprennent.« Tu dis » vs « J’entends »...
> Le médiateur est un passeur de parole.
OUTILS DE LA MÉDIATION CNV
Le baromètre des sentiments
> Outil du baromètre des sentiment pour aider à définir « Comment ça va ? »
- Parfois on a du mal à poser un mot sur une émotion, on peut tout simplement utiliser des termes comme « un peu, moyennement, beaucoup » >>> « Vous vous sentez un peu angoissé, c'est ça ? Vous vous sentez vraiment très triste, c’est ça ? »
- Formule a utiliser : « Tu es en colère à ce point... »
+ Conseils !
> Lorsqu'on reformule comment se sent une personne, il est intéressant de proposer un niveau d'émotion peut-être un peu plus bas que ce qu'on croit que la personne vit : ce qui peut lui permettre de réajuster ce niveau en précisant qu’il est plus ou moins élevé que ça (favorise l’autonomie du médiant pour aller au plus juste de comment c’est pour lui).
- ex : « Tu te sens un peu en colère, c'est ça ? >>> Je suis carrément furieux oui ! »
- D’autre part proposer d’entrée à une personne, un niveau d'émotion trop élevé pourrait peut-être générer chez elle du jugement sur elle-même
L’écoute en médiation CNV
> En médiation CNV on utilise 3 types d’écoute :
- Miroir : « Tu dis + les mots du médiant..... ». On évite la formule « J'entends que tu dis...», le médiateur s'efface, évite le « je », il laisse toute la place à la personne qui parle.
- Type CNV OSB : « quand tu dis ..., te sens-tu ..., parce que tu as besoin de ..., est-ce que c’est ça ? »
- Questions de clarification : pour concrétiser (par exemple amener des faits), non pour investiguer > « Quand tu dis, c’est à chaque fois comme ça, aurais-tu un exemple concret d’une situation où il s’est produit cela ? »
> Le médiateur, parfois on peut parfois avoir du mal à voir émerger les besoins du médiant en l’écoutant s’exprimer.
- Si vraiment rien ne vient, on peut essayer, après avoir vérifier avec le médiant s’il est ok, de se lever, de venir se placer derrière sa chaise, de mettre une main éventuellement sur son épaule (vérifier) et de reformuler ce qu’il vient de dire, en étant attentif si ainsi une idée de besoin émerge...
> La reformulation miroir, c’est le premier accord ou désaccord sur les faits !
- Quand ça tourne en rond, souvent on manque de faits finalement et du coup on donne de l’empathie sur pas grand chose !
> Aller chercher les faits s’ils ne sont pas là au départ et reformuler en miroir !
> Exemple de questions de clarification :
- « Quand vous dites... est-ce que vous avez un exemple concret ? »
- « Qu’est-ce qui vous fait dire ça ? Est-ce que vous avez un exemple ? »
- « Quand vous dites... à quoi faites-vous référence précisément ? »
- « Quand vous dites... qu’est-ce que vous voulez dire ? »
Les 6 niveaux de la validation
- J’ai entendu ce que tu me dis (réception)
- J’ai compris ce que tu me dis (compréhension)
- C’est ce que tu vis, ce que tu ressens, ce que tu penses et tu as tes raisons (accueil bienveillant inconditionnel)
- Je te remercie d’avoir la confiance de me le partager (gratitude)
- Je vois que tu es (validation existentielle) et je prends la mesure (sentiment) de la nature (besoin) de ce que tu vis (validation cognitive ou cohérence)
Formulations empathiques en médiations CNV
+ En offrant de l’empathie à un médiant :
- Est-ce tu aimerais que soit mesuré combien c’est difficile quand... ?
- Aimerais-tu que quelqu’un réalise ce que cela signifie pour toi ... ?
- Aimerais-tu que l’on comprenne à quel point c’est difficile, éprouvant de ... ?
- Est-ce que tu voudrais que quelqu’un se mette à ta place et se rende compte de ce que cela fait ?- Aimerais-tu que l’on prenne conscience des conséquences (de l’impact) dans ta vie actuelle de ce que tu as vécu à l’époque ?
+ En se reliant aux besoins du médiant :
- Est-ce que ce que tu aimes vivre c’est ... ?
- Est-ce que ton rêve c’est ... ?
- Est-ce que tu aspires à ... ?
- Est-ce que ton aspiration profonde est de ... ?
- Est-ce que cela te permet de vivre de ... ?
- Ce que tu aimes c’est ... ?
- Ce qui te tient à cœur c’est ... ?
- Est-ce que tu dis que tu t’épanouis dans ... ?
- Tiens-tu énormément à ... ?
- Est-ce que ce qui compte pour toi c’est ... ?
- Ce qui te rend heureux, c’est ... ?
- Est-ce que tu aimerais vivre dans un monde où ... ?
Interrompre avec la CNV
> Savoir interrompre avec bienveillance est une compétence importante du médiateur.
+ Exemples de phrases pour interrompre :
- Merci de partager tout cela, je vois que vous avez encore beaucoup de choses à dire, pourtant je vous arrête un moment pour redire ce que j’ai entendu.
- Vous me donnez beaucoup d’informations, c’est tellement important que je vais redire ce que j’ai entendu pour ne rien oublier.
- Vous avez vraiment envie d’exprimer de nombreuses choses et comme je me suis engagé à garantir l’équité dans l’expression de chacun, je me permets de vous interrompre un instant, d’écouter aussi M./Mme et de revenir ensuite vers vous.
- Je vais vous interrompre temporairement et écouter également M/Mme afin que chacun puisse s’exprimer comme je m’y suis engagé en début de médiation. Je reviens ensuite vers vous...
- Je vous remercie de donner toutes ces informations et en même temps je vous interromps momentanément afin de permettre aussi à M/Mme de s’exprimer. Merci pour votre patience.
+ Couper la parole en girafe : « je te coupe la parole pour reformuler ce que tu as dis, ou pour te demander des précisions, car c’est important pour moi d’avoir de le plus de clarté possible sur ce que tu vis, pour me permettre d’être vraiment avec toi pleinement. » C’est quelque chose qu’on pourrait dire à un médiant qui exprimerait un inconfort à avoir été coupé et /ou qui soulignerait que j’ai demandé à ce que les médiants ne se coupent pas la parole, quand moi je suis ici pourtant en train de le faire !
L’ESPACE DE LA MÉDIATION
> Mise en place de l’espace de médiation :
- 1 chaise pour le médiateur (au centre)
- 2 chaises pour les médiants (avec suffisamment d'espace entre elles et légèrement tournées vers le centre (le médiateur)
- En mode pratique + 1 chaise à côté du médiateur légèrement en retrait derrière = C'est la chaise de l'auto-empathie, une place pour souffler si besoin pendant la pratique de la médiation et pour accueillir nos parts intérieures qui se manifestent, nous faisant perdre notre neutralité et notre impartialité, ce qui ne nous permet plus d’être avec les médiants !
> La posture du corps sur la chaise = aplomb, stabilité, ouverture vers les médiants
- Pendant la médiation, la respiration est précieuse, ainsi que la posture du corps qui donne un aplomb.
- Attention à ne pas être trop penché vers les médiants : le risque étant que si à un moment on entend quelque chose de difficile, on fasse (sans s’en rendre compte) un mouvement de recul sur notre chaise, ce qui peut ne pas être heureux en terme de non verbal pour le médiant.
POSE DU CADRE DE LA MÉDIATION
+ ACCUEIL
- Remercier pour la présence des médiants et poser l’importance d’accompagner des personnes vivant un conflit et de peut-être contribuer à l’apaiser.
- Avant tout le reste : « En, une phrase, comment vous vous sentez à l’idée de cette médiation et quelle est votre intention aujourd’hui en arrivant ici ? »
+ QUOI ?
- Ce qu’on va faire aujourd’hui > Intention de la médiation = « vous offrir un espace d’expression et d’écoute concernant ce que vous vivez : c’est à dire les faits qui vous amènent ici aujourd’hui, ce que vous ressentez et ce que vous auriez envie de vivre profondément, vos aspirations ».
- « Peut-être qu’à partir de cette expression et écoute mutuelles, arriverez-vous à une compréhension mutuelle et peut-être que de cette compréhension mutuelle émergera des solutions prenant en compte les besoins prioritaires de l’un et de l’autre. »
- « C’est cette intention que je vais soutenir pendant cette séance de médiation ! »
- Vérification / validation : « Est-ce que c’est clair pour vous ? »
- « N’hésitez pas à vous exprimer lorsque que quelque chose n’est pas clair pour vous dans ce que je dis ou dans comment je le dis. »
- Consentement : « J’aimerais aussi avant d’aller plus loin vérifier votre consentement, à l’un et l’autre quant à votre présence ici aujourd’hui pour cette séance de médiation. Etes-vous ici de votre plein gré ? »
+ LE CADRE DE SECURITÉ
- Pour que l’expression soit libre et l’écoute pleine, il y a des règles qui permettent de fixer un cadre de sécurité pour ce temps de médiation.
- Certaines règles me concernent :
> « Je vais m’efforcer de rester impartial, je ne prendrai parti ni pour l’un, ni pour l’autre, ou je préfère dire que je serai multi partial, c’est à dire pleinement avec l’un et pleinement avec l’autre. »
> « Je resterai également dans une neutralité, c’est à dire sans vous juger pour ce que vous direz. Si toutefois quelque chose que vous dites résonne avec ma propre histoire et que je sens que je perd ponctuellement ma neutralité, je pendrai alors quelques secondes pour me recentrer, de sorte à revenir pleinement avec vous. »
> « Je vais également être dans le respect de la confidentialité : tout ce qui va se dire ici, ne sortira pas d’ici. Je vous invite également à cette confidentialité en dehors de nos séances de médiations. Si vraiment il y a des choses dont vous auriez envie de parler, nous pourrons voir ensemble, à la fin de la séance, si vous pouvez vous mettre d’accord à ce sujet, point par point. »
- Vérification / validation : « Etes-vous d’accord sur ce principe de confidentialité ? »
- Il y a des règles de communication qui nous concernent tous :
> « Je suis le gardien de l’équité de parole, je serais attentif pour que vous puissiez exprimer tout ce dont vous avez besoin de dire l’un et l’autre, c’est donc moi qui passerait la parole à l’un et l’autre. »
> « Je vous demande ainsi de ne pas vous couper la parole et de laisser l’autre finir de dire tout ce qu’il a à dire avant de parler à votre tour. (c’est à dire pour faire autrement que peut-être comme d’habitude... ) »
> « Je vous demande de vous adresser à moi et de ne pas parler entre-vous. »
- Vérification / validation : « Est-ce que c’est ok pour vous jusqu’ici ? »
+ COMMENT JE VAIS M’Y PRENDRE ? : LE DÉROULÉ
- « Lorsque vous exprimerez les faits qui vous amènent ici, je vais reformuler ce que vous avez dit (peut-être parfois en vous coupant la parole), afin de toujours vérifier que j’ai bien compris ce que vous avez dit. Sachant que la plupart des conflits viennent de l’interprétation de la parole de l’autre, il est hors de question pour moi d’interpréter ce que vous êtes en train de dire.
> « J’écouterai d’abord l’un d’entre vous, je reformulerai, je passerai ensuite la parole à l’autre. »
- « Ensuite, à mesure que nous avancerons dans la séance, je vais essayer de me relier à vos sentiments et vos aspirations. Je ferai ainsi parfois des proposition d’émotions et de besoins que je crois voir chez vous et je vérifierai avec vous si cela correspond à ce que vous vivez. »
> « J’écouterai d’abord l’un d’entre vous, je passerai ensuite la parole à l’autre en lui demandant avant de s’exprimer à son tour, de commencer par dire ce qu’il vient d’entendre, de ce qu’il a compris et ce que cela lui fait. Il s’exprimera ensuite à son tour et nous avancerons ainsi de suite... »
- Vérification / validation : « Est-ce que c’est ok pour vous jusqu’ici ? »
+ ET ENSUITE ?
- « Nous verrons ensuite, à l’issue de ce temps d’échange et si nous avons encore du temps pour le faire, s’il est opportun de commencer à chercher ensemble des solutions, des idées de stratégies pouvant fluidifier votre relation et prenant en compte les besoins prioritaires de l’un et de l’autre, que nous aurons lister ensemble au préalable. »
- Vérification / validation : « Est-ce que clair pour vous et avez-vous des questions ? »
+ LOGISTIQUE
- Derniers petits points logistiques :
> La séance durera environ 1h30. Nous verrons à l’issue de ce temps où nous en sommes et si vous estimez avoir besoin d’un autre RDV pour poursuivre nos échanges.
> Est-ce que nous pouvons nous tutoyer, pour moi c’est plus confortable dans les échanges que nous allons avoir ?
> « Je finirai par dire que je serai très attentif pendant nos échanges à l’ensemble des points que je viens d’évoquer, vous me verrez ainsi parfois rappeler ce cadre au besoin. »
>>> Ceci étant dit, qui aimerait commencer à s’exprimer ?
> Au tout début de la pose du cadre, la première question « Comment vous sentez-vous.... et quelles sont vos intentions... ? » est aussi importante que celle du consentement à être là finalement, car si un des médiants exprime que son intention en venant à cette médiation, est d’obtenir ce qu’il demande de l’autre, c’est une occasion parfaite pour lui dire qu’on ne sait pas s’il obtiendra exactement ce qu’il souhaite et qu’il risque d’être déçu, ce qui nous permet d’enchaîner directement sur « car l’intention d’une médiation CNV, c’est.... » !
> Pendant ce temps d’accueil et de pose du cadre, le médiateur va beaucoup parler !
- Attention au débit de parole et à la vitesse qui peut générer de la fatigue et de l’incompréhension chez les médiants
> Les médiants peuvent arriver avec une charge émotionnelle intense et cela peut être difficile d’avoir leur attention pendant le cadre > Nommer ce qu’on voit, dire qu’on avoir tout le temps pour dire ce qui est en train de se vivre là, mais qu’il est vraiment important de clarifier ce qu’on va faire aujourd’hui, comment on va le faire et de poser en quoi cet espace est un espace accueillant, contenant et sécurisant pour justement avoir toute la liberté de pouvoir dire ce qu’on a à dire et être entendu !
- Attention au vocabulaire « CNV, développement personnel, etc... » utilisé qui peut couper éventuellement le lien avec les médiants qui n’ont pas forcément une approche des ces domaines, traduire régulièrement si besoin en langage de girafe de rue> Ne pas hésiter à poser le principe du tutoiement si cela est au service de la fluidité de la médiation, en vérifiant l’accord des médiants.
- Par rapport au consentement : Si une personne n’a pas envie d’être là ?
> Faire une boucle d’empathie sur son non consentement : « Oui ça te gonfle d’être là ! » .... Une fois qu’on a donné de l’empathie faire un point avec la personne... : «Je sens que je suis embarrassé, car la médiation est en principe un processus volontaire. Sache que tu peux partir si tu ne souhaites vraiment pas être là. Et d’un autre côté, maintenant que tu as pu dire que ça te gonfle d’être-là, est-ce que tu serais d’accord pour que je te dise quelle est l’intention d’une médiation et comment je m’y prends avant de faire ton choix ? » si c’est non et bien la personne part et sinon, après les explications reposer la question du consentement à minima d’essayer le processus ?
LA PHASE DES ACCORDS
> Après avoir déplier autant que nécessaire les processus d’écoute et d’expression et vérifier qu’aucun des médiants n’a autre chose à dire, on peut proposer de passer à la phase de recherche d’accords.
> On commence par lister les besoins qui ont émergé et on les note sur un paper board dans deux colonnes, 1 pour chaque médiants (ne pas faire une ligne entre les deux qui séparerait les deux colonnes, symboliquement les deux médiants)
- A ce stade, si des besoins identiques se retrouvent dans une colonne et l’autre, on peut déjà visuellement tracer une ligne entre eux pour souligner cet aspect !
- S’il y a beaucoup de besoin on peut interroger les médiants en leur demandant quels sont les besoins prioritaires pour eux dans cette liste (les entourer d’une autre couleur)
> Ensuite on interroge les mediants en leur demandant quels seraient leurs idées pour nourrir leurs besoins respectifs et prendraient en même temps soin des besoins de l’autre (actions, concrètes, précises, réalistes et réalisables rapidement : comme la demande en CNV).
- Reformuler en miroir les propositions pour validation, puis les écrire au paperboard en précisant quels besoins seraient ainsi nourris ! Ou bien faire reformuler à l’autre la proposition qu’un médiant vient de faire... puis « Qu’est-ce que cela te fait, qu’est-ce que tu en penses ? »
- On avance ainsi, idée par idée, avec pour chacune la validation d’un accord de mise en place ou non par les médiants.
- On peut récapituler à la fin de cette phase ce qui a émergé et ce qui a été retenu
> Lorsque plus rien n’émerge et pour conclure la séance :
- demander aux médiants comment ils se sentent suite à ces propositions d’accords
- on peut proposer, si besoin, de se revoir dans xxx jours (un mois par exemple), pour voir ce que telles ou telles propositions a provoqué, si cela a fonctionné ou pas et pour qu’ensemble nous puissions éventuellement revisiter ces propositions, les aménager, les faire évoluer, ou en trouver d’autres...
> Si a un moment, lors de cette phase de recherche d’accord, les médiants retombent dans un profond désaccord suite à une proposition, ou si de nouvelles choses à dire surgissent en rendant impossible la collaboration pour la recherche d’accord, on arrête cette partie du processus et on revient à de l’écoute empathique de l’un et l’autre, avec reformulation miroir puis recherche des besoins, etc..., comme on l’avait fait précédemment jusqu’à ce que tout ait été dit et de sorte à pouvoir revenir pleinement dans la phase de recherche d’accords.
> J’aimerais parler des PPPP (plus petits pas possibles) pour évoquer les pistes d’accords
DÉROULÉ ET ÉVOLUTION D’UNE SÉANCE DE MÉDIATION
- 1 : En amont préparer l’espace, avec la disposition des chaises (bien choisir son matériel, si possible les mêmes chaises pour tout le monde) : bien laisser un espace confortable entre les 3 chaises.
- 2 : Prendre un temps de centrage avant le début de la séance
- 3 : En guise d’accueil, commencer assez rapidement par demander aux médiants : « Comment ça va et quelle est votre intention en venant participer à cette médiation aujourd’hui (en 1 phrase) ?
- 4 : Pose du cadre : explication des intentions de la médiations CNV, ce qu’on va faire pendant cette séance et comment nous allons nous y prendre.
- 5 : Vérification du consentement des médiants au vu de ces éléments
- 6 : Ecoute des 2 médiants concernant la situation, les faits, avec reflet miroir et validation (1 à 2 passages : si nécessaire de clarifier les faits)
- 7 : Approfondissement de l'écoute des médiants avec identification et validation de leurs sentiments et besoins (prendre la mesure de la nature de ce qui vivent les médiants) + demande de reformulation aux médiants de ce qu’il ont compris, entendu de ce que l’un et l'autre ont exprimé et demande de ce que cela leur fait d’entendre cela (plusieurs passages jusqu'à ce que les médiants soient entendus et vus dans leur émotions et leurs besoins) ; focaliser sur les émotions et les besoins.
Pour le passage au médiant suivant : « Est-ce que tu as entendu l’émotion et les besoins de xxx ? » plutôt que « Qu’est-ce que tu as entendu de ce que xxx a dit ? »
Compléter s’il manque des choses « Et qu’est-ce que cela te fait d’entendre cela ? », puis « Qu’as-tu à dire à ton tour ? ». Si le médiant commence par dire ce qu’il a dire à son tour, reformuler ce qu’il vient de dire et revenir à la question « Avant de continuer à dire ce qui est important pour toi, peux-tu dire ce que tu as entendu et compris de ce qu’a dit xxxx ? »
- 8 : Si les médiants se sentent bien entendus et qu’à ce stade, ils n'ont plus rien à exprimer : faire la synthèse des besoins identifiés chez l'un et l'autre et si beaucoup de besoins en liste, identifier ensemble les plus importants > Lister ces éléments sur un paperboard
- 9 : A partir des besoins retenus, ouvrir à la recherche de piste, de débuts de solutions, d’idées à essayer, prenant en compte les besoins mutuels prioritaires des deux médiants et faire le lien pour chaque proposition : quels besoins elle permettrait de nourrir > Lister sur paperboard ces propositions et leurs lien avec les besoins > Reformuler les propositions retenues et leur cade de mise en place
- 10 : clôturer la séance : Demander comment les médiants se sentent à l’issu de ce 1er RDV
- Si on arrive jusqu’à la phase 9 : proposer peut-être un autre RDV si besoin pour faire un point sur les effets des accords et/ou pour les faire évoluer et/ou pour en trouvant des nouveaux le cas échant ...
- Si on n’arrive pas jusqu’à la phase 9, faire la synthèse de ce qui a été dit, des éventuels besoins, des « oui » qui ont émergé et proposer une autre séance en expliquant ce qu'on y fera en fonction de jusqu'où on est arrivé pendant le 1ère RDV
PETITS + (SAVOIR FAIRE)
> Ne pas hésiter à étirer le « oui » lorsqu’il surgit. Par exemple lorsqu’un des médiants partage que ça le touche ce que l’autre médiant à confier sur ses sentiments et ses besoins et même s’il repartait ensuite sur autre chose : Reformuler : « Tu dis cela...., et en tous cas tu as dis aussi juste avant que ça te touche quand B dit cela.... »... > Etre attentif au non verbal des médiants, notamment pour les passages de parole, par exemple pour pouvoir dire à un des médiants qu’on le voit s’impatienter et que l’on va rapidement venir lui donner la parole et que c’est important avant cela que l’autre personne ai pu s’exprimer jusqu’au bout. > Quand on passe plus de temps sur un médiant qui parle et qui est en train de vivre quelque chose de difficile, rester avec lui, tout en rassurant l’autre médiant (qui peut-être s’impatiente ou aurait envie d’intervenir) qu’on revient à lui bientôt, mais que c’est important d’aller jusqu’au bout de ce qu’il se passe chez l’autre. + Rythme > Laisser se vivre les silences, les silences de processe, d’intégration, le silence d'une fin de quelque chose, avant qu’autre chose n'émerge. > Ralentir le débit de parole d’un médiant : reformuler ainsi : « Je vois que tu as beaucoup de choses à dire, mais dans tout ça, qu’est-ce qui est si important de dire ou qu’est-ce qui est le plus difficile pour toi ? » >>> Reformuler c’est pêcher les gros poissons ! - On peut ralentir un débit de parole aussi en nous exprimant nous-même lentement lorsqu’on reformule, lorsqu'on intervient. > Parfois lorsque le médiant est dans un rythme, une énergie rapides, on peut aussi reprendre ce rythme, cette énergie lorsqu’on s'exprime pour qu’il se sente rejoint. De la même manière on peut aussi utiliser ses mimiques, son ton de voix, son volume et son vocabulaire... + Colère / Honte / Culpabilité > Il y a de la honte tout le temps : honte naturelle / honte culturelle > La culpabilité (en lien avec 1 truc que j’ai dis ou fait), c’est l'évitement de la honte (en lien avec ce que je suis) > En médiation quand A ou B s’expriment, ils vont être soit dans la toute puissance, la dépression, la colère ou la culpabilité. Le médiateur est au centre du schéma et il fait des aller retour entre son centre et là où sont les médiants lorsqu’ils parlent pour les rejoindre et ensuite revenir dans sa posture centrale (sa neutralité) > Il peut être intéressant de faire le stage CNV : honte / culpabilité > La culpabilité est la preuve du paradigme girafe : ramener la culpabilité dans la girafe = c’est à dire Dans le chacal : c’est bien ou mal / Dans la girafe : c’est une croyance (comment une croyance limitante peut-elle se transformer en une croyance soutenante ?! ...)
> Avant d’avoir planifier un RDV en présentiel pour une médiation, on peut être amené à faire de la « médiation navette ». Avoir un temps d’échange par téléphone, ou mail avec les personnes qui souhaitent ou qui ont été sollicitées pour une médiation, pour définir le cadre de la potentielle médiation, les buts, les accords nécessaires pour en arriver à l’organisation de la médiation en présentiel !
> Exemple d’une médiation > vidéo « Médiation mode d’emploi - Annie Gosselin :
MÉDIATION DE GROUPE
> Le passage de parole est un peu différent, dans le sens où lorsqu’un médiant s'exprime et que ce qu'il dit s'adresse plus à une personne du groupe, alors le médiateur va donner la parole à la personne en question.
- A la manière de la médiation entre deux personnes, on demande à la personne qui est invitée à s’exprimer, de d’abord dire ce qu’elle a entendu, compris de ce que la personne précédente à dit et ce que cela lui fait.
> S’il y a un flot de parole d’un médiant ou a contraire un long temps de silence, plusieurs manière de passer/relancer la parole :
- à ceux qui lèvent la main
- à une personne à qui un message s’adresse ou que l'on croit avoir compris qu'il s'adresse (vérifier)
- à quelqu’un qui ne s'est pas encore exprimé
- « Qui peut dire ce qu’il a entendu et compris de ce que xxxx à dit ? »
> Dans un groupe il va y avoir certainement beaucoup plus de besoins qui seront exprimés, on sera amené ainsi lorsqu’on passe à la phase des accords à lister tous ces besoins et à en faire une synthèse en cherchant déjà un accord sur les besoins prioritaires retenus.
> Il est conseillé au-delà d’un groupe de 15/20 personnes d'être deux médiateurs et de faire donc une co-médiation.
> Pour le relais d’intervention de chaque médiateur on peut utiliser la structure suivante :
- médiateur A donne la parole à médiant 1, puis reformule en miroir
- médiateur A donne la parole à médiant 2, lui demande de reformuler ce qu'il a compris, entendu de médiant 1 et ce que cela lui fait.
- médiateur B enchaîne : « et maintenant qu'as-tu à dire à ton tour ? »
- ainsi de suite...
> Pendant qu’un des deux médiateurs anime, l’autre peut reprendre son souffle, il peut aussi être utile dans l’observation qu'il a de l'ensemble des autres médiants qui ne sont pas en train de s’exprimer, notamment en étant vigilant à leur non-verbal (impatience, désaccords, stupéfactions, lèvent la main...)
> Dans le duo animation, il peut y en avoir qui est plus en lead, l’autre en soutien ou pas ...
LES MOTS INSPIRANTS DES FORMATEURICES
> L’empathie = « Prendre la mesure (intensité de l’émotion) de la nature (besoin) de ce que vit une personne.»
> Pour évoquer les parts de soi >>> « Les êtres de moi » = êtres à part entière.
> Selon Marshal Rosenberg, nous aurions besoin au moins d’1 heure d’empathie par jour. Sur ce principe, si on considère qu’on a rarement reçu 1 heure d’empathie par jour depuis notre naissance >>> faire le compte selon notre âge
- Ainsi, se souvenir donc que deux personnes d’une 50aines d’années qui discutent, ce sont deux personnes à environ moins 18 500 heures d’empathie qui essaient de se parler.
> « satisfaire, ou rencontrer » un besoin, plutôt que « nourrir » un besoin.
> Etre la CNV, non faire de la CNV !
> Je suis à la fois le père, le fils et le st esprit !
> Dans la vie au fond, on ne dit que deux choses :
- S’il te plait : quand on a un besoin non nourrit
- Merci : quand on a un besoin nourrit
> Image des chaises qui basculent :
- Lorsqu’une personne n’est pas écoutée, elle fait un pas en arrière (chaise qui bascule et s’éloigne de l’autre).
- S’il y a 2 personnes non écoutées face à face, elles font toutes les deux un pas en arrière (chaises qui basculent l’une et l’autre dans un sens opposé), ce qui les éloigne l’une de l’autre et le lien n’est pas maintenu.
- Ecouter c’est faire un pas vers l’avant, vers l’autre (chaise qui basculent en avant, vers l’autre) pour maintenir le lien.
> En gros dans les relations, il y a deux positions :
- J’ai tort ! > Culpabilité
- J’ai raison ! > Colère
> A propos de la confidentialité, le formateur nous partage que lui il n’y croit pas trop !
- Pour lui c’est surtout le médiateur qui s’engage (par exemple, en entreprise, ne pas aller raconter au chef; demander aux personnes présentes à la médiation d’être prudentes sur ce qu’elles raconte dans les équipes)
- Lorsqu’on a envie de raconter quelque chose sur une personne, s’imaginer comment on le dirait si la personne était là et est-ce qu’alors même e dirait-on ?
- Une solution peut être de proposer aux médiants de voir en fin de médiation s’il y a des choses qu’elles ne souhaitent pas voir sortir de cet espace de médiation et s’il y en a d’autres pour lesquelles elles sont ok.
> Lorsqu’il y a une situation qui implique le chef, peut-être est-il judicieux alors qu’il soit présent ....?)
- J’aime entendre ce discours différent de celui de d’habitude sur la confidentialité. Je me suis toujours senti peu concerné par cet aspect, même si je sais en avoir le respect pour les autres. Je trouve cela inspirant de considérer aussi les personnes qui ont moins besoin de confidentialité, cela pour moi dénote d’une plus grand ouverture au fait que nous sommes toustes différent·es !
> Le plus intime est le plus commun, c’est commun à l’humanité ;
> Si je suis en exigence avec moi-même (les êtres de moi) de « réussir », j’ai de fortes chances « d’échouer », c’est à dire de ne pas rencontrer les êtres.
- Ce sont les êtres de moi qui veulent réussir, depuis l’Etre Médiateur, il n’y a pas de « volonté », juste de l’accueil réjoui.
EXERCICES / EXPÉRIENCES
EXERCICES pour l’approche de la posture du médiateur via l’auto-empathie > Nous avons commencé par travailler la médiation à partir de nos parts intérieures
- Travail sur le « Self » (l’être médiateur), à travers la médiation des parts de soi
> L’être médiateur est « une poule », ses différentes parts sont « ses poussins ».Lorsque « ses poussins » se manifestent, requièrent de l’attention), l'être médiateur (« la poule ») prend soin d’eux et les écoutes. Après les avoir écouté, autant que cela était nécessaire, il leur demande ensuite s’ils sont d'accord pour rester momentanément de côté, afin que le médiateur puisse offrir de nouveau sa présence (« sa poule ») au médiants qui en ont besoin. I) EXERCICE 1 (Jour 1) - Je joue une de mes parts
> Exercice en trio
- Mise en place de l’espace médiation avec le « bonus chaise de l'auto-empathie »
- 1 médiateur
- 1 médiant A joue une ses propres parts (il choisi donc la situation, et présente sa deuxième part au médiant B)
- 1 médiant B joue la deuxième part du médiant A
- Chaucunun va explorer toutes les postures. Il y aura 3 sessions d’environ 30 mn chacune
> Ma situation / mes 2 parts :
- A : J’adore le animaux, je voudrais accueillir des animaux sur mon terrain et que ce soit des animaux en fin de vie, en leur évitant par exemple l’abattoir et en leur offrant un espace paisible et doux pour leur fin de vie.
- B : C'est n'import quoi, tu t'enchaînes, tu te prives de ta liberté de mouvement, de ta spontanéité !
> En tant que médiateur, j’ai adoré la chaise de l’auto-empathie que j’ai beaucoup utilisé dès que quelque chose me perturbait : par exemple quand je me perdais dans le processus ou dans les flots de parole des médiants, ou quand par exemple le formateur qui passait de groupe en groupe, venait s’assoire avec nous pour nous observer travailler et nous coacher.
- Dans ce premier exercice, il me semble que je l’ai plus utilisé comme une espace de pause, de temps mort pour formuler mes inconforts, mes limites, mes difficultés ponctuels que pour accueillir et écouter mes « poussins ». Mais c’était déjà un premier pas
> La chaise de l’auto-empathie :
- m’a aidé dors et déjà à traverser les moments difficiles en vivant ma vulnérabilité
- m’a permit de m’entraîner à identifier les moments où je n'étais plus avec les médiants
- m’a donné l’occasion de prendre le temps de formuler surtout des observations, plus brièvement quelques émotions et besoins.
> J'ai encore pu ici aussi, profiter de vivre ma vulnérabilité devant témoins en tant que puissance créative et expression de la vie.
- J’ai aimé me retrouver sur cette chaise, comme face à moi-même dans ma responsabilité de ce que je vis, du choix de ce que je vais en faire et il était très important pour moi que mes partenaires ne m’interrompent pas, ne me conseillent pas, ne cherche pas à m’aider. Ce qui n’était pas toujours le cas et j'avoue que cela m'énervait.
> A un moment j’étais sur la chaise de l’auto-empathie avec la pensée : « Je ne trouve pas le putain de besoin de cette personne ! Je vais aller sur l’autre personne et on verra bien si quelque chose émerge ! ».
- Le formateur était là et intervient : « Non, reste avec cette personne et reformule ce qu’elle dit ! » > Cela a été magique : j’ai reformulé mot à mot et là le besoin a émergé ! > « Elle dit qu’elle craint de trop cajoler son fil et que cela ne l’aide pas à aller vers l’autonomie >>> Elle voudrait pouvoir prendre soin de son fils tout en aillant la sécurité que son autonomie soit préservée ! »
II) EXERCICE 2 (Jour 2) - Je suis le médiateur et les 2 autres jouent mes parts
> Exercice en trio
- Mise en place de l’espace médiation avec le « bonus chaise de l'auto-empathie », que l’on pourra aussi utiliser en « chaise de la neutralité »
- 1 médiateur (il choisi la situation et présente ses parts aux médiants A et B)
- 1 médiant A joue une des parts du médiateur
- 1 médiant B joue la deuxième part du médiateur
- Chaucunun va explorer toutes les postures. Il y aura 3 sessions d’environ 30 mn chacune
- Feedback : A la fin de la session, le médiateur célèbre une chose qu’il a dit ou fait qu'il a apprécié dans sa médiation, les médiants célèbrent chacun également une chose que le médiateur a dit ou fait qu'ils ont apprécié. Ensuite éventuellement et si le médiateur le demande, les médiants peuvent s’exprimer sur une chose à améliorer selon eux.
> Ma situation / mes 2 parts :
- A : J’aimerais tellement avoir un chien. Je me sens très proche de l’énergie du chien. J’ai souvent une grande complicité avec eux !
- B : Oui mais à la maison il y a la chatte Moumoutte et elle ne supporte pas les autres animaux ! Quand un chien vient à la maison, elle est terrorisée et elle passe sa journée à se planquer la pauvre !
> Bon exercice pour s’entraîner à ne pas perdre sa neutralité et son impartialité (ou plutôt, conserver sa multi partialité) : étant donné qu’on fait la médiation de 2 des ses parts, on risque de s’identifier plus facilement (perte de neutralité) et de pencher plus pour une de ses parts (perte d’impartialité)
> Mon passage en temps que médiateur : très serein
- J’utilise toujours à fond la chaise de l’auto-empathie ! J'en profite !
- Cela m’a permis effectivement de pouvoir reprendre mon souffle lorsque je perdais ma neutralité et de revenir tranquille dans la médiation. Cela m’a permis aussi par exemple de comprendre que j’avais besoin de poser une demande de vérification d’un truc que je pensais avoir compris et de m’apporter de la clarification
- Lors du feedback des médiants, c’était émouvant d'être vu par eux dans ma sincérité d’implication dans l'exercice de la médiation.
> Pour mes passages en tant que parts, c’était émouvant de travailler avec ce groupe et inspirant de voir les autres travailler la posture de médiateur : je connecte bien ici avec la notion qu’on travaille aussi en observant les autres travailler !
III) EXERCICE 3 (Jour 3) - Je suis le médiateur de mes 2 parts
> Exercice en duo : un travail, le partenaire observe et est témoin
- Mise en place de l’espace médiation. Une chaise pour chaque part. Nous utiliserons ici, la posture derrière la chaise de chaque part qui dit : « vois la beauté qui est en moi », pour l’accueillir et lui dire : « je vois la beauté qui est en toi » (couronne).
- La personne qui travaille choisi la situation (impliquant le conflit de deux parts) et la présente au partenaire témoin-observateur
- La personne qui travaille est à la fois le médiant-part A, le médiant-part B et le médiateur
> Détail de la session :
- 1 : Expression d’une part (part A)
- 2 : Reformulation miroir pour validation de ce qui a été dit (médiateur)
- 3 : Rester avec ça un moment en fermant les yeux (part A + médiateur)
- 4 : Sans ouvrir les yeux, passer derrière la chaise de la part A, inspirer et prendre un temps pour sentir et voir cette part > INSPIRE (= passage derrière la chaise = voir la part) > qu’est-ce que je ressens par rapport à cette part (médiateur)
- 5 : Toujours les yeux fermés, dire à la part A qu’on la voit, qu’on mesure combien elle se sent à ce point ..., parce qu’elle voudrait tellement vivre ... > SOURIS (= « je te vois et me réjouis des pertinences à l’œuvre chez toi ») (médiateur)
- 6 : Toujours les yeux fermés, se rasseoir > EXPIRE (= retour à l’écoute de la part, retour avec le médiant) (médiateur)
- 7 : Est-ce que la part entend ? Que ressent-elle maintenant qu’elle a été écoutée et avec la conscience de l’espace Poule qui est derrière elle ?
- 8 : Si on est trop collé à la part ou si quelque chose a encore besoin d’émerger, essayer de refaire le processus de l’arrière de la chaise, mais en restant assis et en se servant (visualisant) des repères : INSPIRE / SOURIS / EXPIRE
- 9 : Faire la même chose avec la part B (part B + médiateur)
- 10 : Si à un moment donné, il y a une part qui prend le dessus sur celle avec qui ont est à ce moment là, repasser sur l’autre chaise, travailler un moment avec la part et revenir à l’autre part avec qui on était, en revenant s’asseoir sur la chaise précédente (médiateur)
- 11 : Lorsque les deux parts ont été écoutées et vues, se lever, passer derrière les chaises, se placer entre les deux, poser une main sur chaque dossier et rester ainsi un temps avec les deux parts (médiateur)
- Le témoin n’intervient pas, il offre simplement sa présence
- Il y aura 10 mn de débriefe ensuite pour chaque passage.
- Le duo va explorer les 2 postures à tour de rôle. Il y aura 2 sessions d’environ 30 mn chacune
- Feedback : A la fin de la session, le médiateur célèbre une chose qu’il a dit ou fait qu'il a apprécié dans sa médiation, le témoin-observateur célèbre également une chose que le médiateur a dit ou fait qu'il a apprécié. Ensuite éventuellement et si le médiateur le demande, l’observateur peut s’exprimer sur une chose à améliorer selon lui.
> Ma situation / mes 2 parts :
- A : J’ai l’élan de prendre soin de ma mère et notamment de contribuer pour elle en l’aidant à venir s’installer en Bretagne, proche de moi.
- B : Je redoute de me faire envahir, de perdre en sérénité de par ce rapprochement géographique et les injonctions sociales et sociétales qui m’imposerait de m’occuper de ma mère à mesure qu’elle vieillie et perd de l’autonomie. J’ai besoin de garder une posture d’authenticité de ce que je ressens et qui prend racine dans comment j’ai vécu une enfance où ma mère n’avait pas les ressources pour m’accompagner dans l’apprentissage de la vie. J’ai du mal à lui dire « je t’aime », car ce sentiment ne me vient pas spontanément et naturellement, je ressens cette expression plus comme une fonction de par ma nature de fils.
> Lors de mon passage, j’ai beaucoup apprécié la fin du processus, lorsqu’on est derrière avec les deux parts en même temps, une main sur chaque épaule. J’ai ressenti beaucoup de sérénité dans ce moment hors négociation, hors écoute, hors toute forme d’action, juste une pleine présence aux deux parts, sans autre intention que d’être juste là avec elles.
- Sinon, concrètement le processus a eu pour effet que la part B s’est détendue (s’enfonce dans le siège, prends ses aises) et que la par A s’est ancrée (plus de stabilité, d’assurance) dans son besoin de contribuer
- Ici aussi je ressens encore un grand bénéfice à travailler devant un témoin m’offrant une écoute empathique silencieuse pendant tout le processus. C’est vraiment pour moi très agréable et soutenant plus qu’un coaching ou le témoin interviendrait, me semble-t-il.
> Pendant le passage de ma partenaire, j’ai pu constaté que ce n’est pas évident de conserver neutralité et impartialité, surtout lorsqu’il s’agit de faire soi-même la médiation de ses propres parts et particulièrement ici, contrairement aux 2 exercices précédents, des 2 parts en même temps et en étant simultanément la poule et les poussins !
EXERCICE Pose du cadre
> Après que les formateurices aient évoqué les différents points du cadre que le médiateur pose en début de médiation, nous sommes passés immédiatement à la pratique !
> Pour nous entraîner à poser ce cadre, nous avons constitué des trios.
- 1 personne fait le médiateur
- les 2 autres le médiants
> On ne choisis même pas de situations, car on ne travaille que la phase de pose du cadre du début de la médiation.
- Chaque session dure environ 5 mn, quand le temps est écoulé on passe au méditateur suivant, peu importe si on a pu aller jusqu'au bout de la pose du cadre. On a ainsi eut l'occasion de faire chacun plusieurs passages.
> J’aurais pu être stressé de pratiquer directement sans avoir au préalable intégrer les différents points du cadre, mais pas du tout ! J'ai beaucoup aimé apprendre en faisant ! J’ai beaucoup aimé cet exercice, qui était très dynamique de part les sessions courtes et donc la rotation rapide de chacun dans la posture de médiateur.
- Voir travailler les autres ici typiquement fut très enrichissant, cela me donnait des idées de comment m’y prendre à mon tour : je pouvais noter les points du cadre que j’avais oublié pendant mes passages et ceci depuis la posture médiant, ce qui fut très intéressant car depuis cette posture pouvait aussi s’ancrer « de quoi ai-je besoin en tant que médiant, dans la pose du cadre par le médiateur ? » et donc l'apprentissage des différents points à développer s’est fait à travers le sens, la raison d’être de ces points et non via du par coeur ou de la théorie !
> Cet exercice a été fondamental pour moi pendant cette formation et a concrètement ancrer en moi cette partie importante de la médiation via la pratique, via quelque chose de ludique, de joyeux (se planter joyeusement !) aussi et via l’énergie de faire !
- C’est typiquement le genre d’exercice dans sa forme à proposer selon moi dans un stage !
EXERCICE des dessins
> Nous sommes invités à dessiner la représentation que nous nous faisons de notre monde intérieur = les relations entre nos parts
- Nous formons ensuite des binômes où, à tour de rôle, nous présentons à notre partenaire, notre dessin, notre système.
> Et dans un deuxième temps, nous sommes invités à dessiner la représentation que nous nous faisons de notre monde extérieur = les relations avec les autres et/ou avec des aspects de notre vie importants pour nous, nos passions, nos engagements, nos activités
- Suivi du même type de partage avec notre binôme précédent.
> Mon monde intérieur :
- D’où ça part ? > De mes parts !
- Quand je me connecte à mon monde intérieur, c’est comme si je m’allongeais dans l’herbe et que je contemplais le ciel, j’entends : « Assis-toi, allonge-toi et contemple le ciel (le spectacle) ! » : Me vient une image de nuit étoilée. Le ciel est mon espace intérieur et les étoiles sont mes parts ! Elles sont de différentes tailles et formes ! Elles diffusent leur énergie propre et singulière.. Les ondes (influences), les énergies des différentes parts se rencontrent parfois sans s’écraser mutuellement, elles se prennent en compte et développent alors une énergie commune tout en conservant leur couleur..
> Mon monde extérieur :
- Je suis au centre avec des tentacules de moi qui se déploient afin d’aller rencontrer des espaces, elles sont mouvantes, en mouvement. Elles entourent différents espaces importants de ma vie, les contiennent sans les enfermer. Il y a 5 grands espaces importants et plein de mini-espaces représentant ma créativité, qui eux sont totalement autonomes, non regroupés, mais plutôt dispersés partout dans mon système.
EXERCICE « Ma relation au conflit ? »
> Nous sommes invités à nous poser la question « où en est-on avec le conflit ? » et ceci à travers 3 époques de notre vie : l'enfance, l'adolescence (jeune adulte), maintenant, et autour des axes suivants :
- conflit intérieur
- conflit avec 1 inconnu
- conflit avec 1 personne proche
- conflit avec 2 inconnus
- conflit avec 2 personnes proches
> Un visuel avec un chemin qui monte dans la montagne servira de support pour noter notre réflexion
> Partage ensuite en binôme et à tour de rôle ce que nous avons noté en introspection.
+ Enfance :
- Ca fait peur, c’est dangereux, on peut mourir !
- Ca me rend triste...
- Il y en a beaucoup entre papa et maman !
- La vie c’est ça alors ?
- Il y a des méchants et des gentils !
+ Adolescence :
- C’est ça la vraie vie !
- Combattre mes ennemis pour me sentir vivant !
- Je ne vais pas fermer ma gueule !
- C’est moi ou l’autre ! Si je n’écrase pas l’autre, c’est lui qui va m’écraser !
- C’est moi qui ait raison !
- Il y a clairement des méchants et des gentils, des qui ont tort et d’autres raison !
+ Maintenant :
- Le conflit est de plus en plus rare et quand il surgit, il ne dure jamais longtemps.
- J’ai des moyens pour ne pas alimenter le conflit et j’arrive à prendre du recul.
- C’est désagréable, mais je n’ai plus peur !
- Lorsqu’il y a un conflit, le monde ne s’effondre pas !
- J’apprends de mes conflits extérieurs comme intérieurs et j’ai bien intégré que c’est toujours une occasion d’évoluer !
EXERCICE de médiations informelles ou médiations minutes
> La médiation informelle, c’est par exemple lorsque dans un espace publique, on est témoin d’un conflit et qu’on se sent l’élan d’intervenir pour proposer une aide
> En groupe de 4, nous sommes invités à partir nous balader dans le village et de jouer des situations de ce type.
- 2 personnes (médiants) jouent une situation conflictuelle
- 1 personne intervient (médiateur)
- 1 personne est témoin
- Chaucunun va explorer toutes les postures.
- Feedback : Chacunnun exprime des célébration, des points d’évolution, etc...
> Cet exercice m’a permis de tester l’expression authentique comme point d’entrée dans le conflit. C’est quelque chose qui m’est venu naturellement en fait, instinctivement.
- 1/ Première situation : une mère crie sur sa fille qui pleure > J’ai commencé par dire « vous avez l’aire de vivre toutes les deux quelque chose de difficile, ça me rend triste de vous voir dans cet état. Je sais que c’est difficile d’éduquer un enfant, j’ai un fils et que vous faites certainement du mieux que vous pouvez, mais je vois que ça me rappelle quand moi aussi je criais sur mon fils, qu’il pleurait et que je ne savais vraiment pas comment faire et ça me rend vraiment triste, seriez-vous d’accord pour qu’on essaie ensemble d’en parler ? »
- 2 / Deuxième situation : deux femmes s’embrouillent dans la rue, elles crient et on l’aire de vouloir en venir aux mains > J’ai commencé par intervenir en expression authentique et en reprenant un peu leur énergie : « Oui donc là vous allez vous taper dessus, c’est ça ? Il y en une qui va coller un baigne à l’autre ? Ca va saigner, ça va faire mal quoi ! Je suis désolé, je ne peux pas m’empêcher d’intervenir, car je ne supporte pas la violence, ça me fait vraiment peur et je ne peux pas laisser des gens se taper dessus ! On peut en parler peut-être ? Qu’est-ce qui vous arrive ? »
>>> Dans ces deux cas, j’ai pu constater un étonnement des personnes en conflit et que ma manière d’intervenir, d’entrer dans la situation avait au minimum pour effet de suspendre la situation, de l’arrêter un temps, en tout cas suffisamment pour que je puisse entrer en jeu, ensuite ce fut plus ou moins compliqué de pouvoir médier, mais au moins il s’est passé quelque chose !
> Nous avons ensuite continuer à déambuler dans le village et avons rencontré un autre groupe qui bloquait sur une situation. Ils m’ont demandé d’essayer d’intervenir, vu que dans les expériences précédentes, cela avait été plutôt concluant. J’ai pu ici tester « rejoindre l’autre dans son énergie » comme point d’entrée.
- 3 / Troisième situation : une paysanne trouve deux campeurs sur ses terres et furieuse elle veut les virer et elle a un fusil ! Elle hurle que c’est sa terre, que c’est chez elle, qu’ils n’ont rien à faire ici, qu’ils doivent dégager, etc... ! ! ! > J’ai essayé pour entrer dans la conflit de dire que je voyais bien que pour elle (la paysanne) sa terre était quelque chose de très important et qu’elle était vraiment en colère d’avoir trouvé ces deux campeurs ici, quelle voudrait qu’on respecte la terre de ses ancêtres... Mais la paysanne continuait de hurler de plus en plus violemment et n’écoutait absolument pas ce que je disais, ne voyait absolument pas que j’essayais de me mettre en lien avec elle. Elle continuait à agiter son fusil. Instinctivement je me suis mis à fond dans son énergie et ainsi je hurlais « OUAIS CE SONT VOS TERRES ! A VOUS ! ILS N’ONT RIEN A FAIRE ICI ! C’EST LA TERRE DE VOS ANCETRES ! IL FAUT RESPECTER CELA ! » et là j’ai vu une toute petite baisse d’intensité dans ses réactions. J’ai continué : « OK, OU EST-CE QU’ELLES S’ARRETENT VOS TERRES ? VOS TERRES C’EST JUSQU’OU ? OK JUSQU’ICI ! OK ! ET LA CE NE SONT PLUS VOS TERRE ! OK ! ALORS ILS VONT BOUGER (les campeurs) OK ! ILS VONT SORTIR DE VOS TERRES TOUT DE SUITE ! MAINTENANT ! Je presse les campeurs pour qu’ils sortent de la zone des terres de la paysanne. Là, elle baisse sont fusil. Je poursuis dans ce sens en invitant les campeurs à s’éloigner encore plus, à partir en fait.
> C’était un moment assez fort, car même si je n’ai pas pu intervenir pour accompagner un apaisement du conflit, instinctivement et avec le fait de me placer dans la même énergie de la paysanne et en reformulant en boucle ce qu’elle même disait en boucle, cela a eut au minimum pour effet que son énergie redescende un peu, juste ce qu’il fallait pour pouvoir mettre en sécurité les campeurs quant à ce fusil que la paysanne pointait vers eux !
> J’ai été impressionné de la justesse de ce qui a émergé de moi dans ces différentes situations d’urgence et de l’efficacité notables des ces propositions !
> J’en retiens : expression authentique et rejoindre l’autre dans son énergie !
EXERCICE de clôture de journée - Ecoute empathique
> En binôme, assis en quinconce.
> 1 parle pendant 12 mn / 1 écoute et on interverti.
> Ecoute en 3 temps :
- 3 mn : en silence
- 4 mn : reflet miroir « Tu dis.... »
- 5 mn : reflet empathique OSB
> L’exercice est très intéressant pour s’entraîner à l'écoute et les différents reflets qu’on peut faire lorsqu’une personne s’exprime dans une médiation.
> Quand on fait des reflets pendant que la personne s’exprime, on va peut-être être amener à couper la parole >>> rester connecter à l’intention de « couper la parole en girafe » : je coupe la parole pour rester en lien avec l’autre (= je valide, je vérifie, je montre ma qualité de pleine présence,...)
> Nous avons pratiquer chaque jour cette proposition, comme une forme de compagnonnage, mais chaque jour avec des personnes différentes
BILANS DE FIN DE JOURNÉES
1ère journée
> La posture de médiateur (à ce stade de la formation), c’est en définitive, écouter, écouter, écouter. J’ai bien en tête et dans le corps : « Prendre la mesure de la nature de ce que vit l'autre ! »
> J’intègre bien d'ors et déjà :
- les 3 types de reflets miroir, OSB, clarification
- l'arrière plan de l'intention de « Réjouissance des pertinences à l’œuvre »
- le perpétuel va et viens vers soi pour vérifier en auto empathie éclair, s'il y a des « poussins » (êtres de moi) qui ont besoin d’être eux-mêmes écouter, m'empêchant d'être vraiment avec l'autre, dans une intention de RPO...
> Je repense à « Aucune intention de résultat » et je me dis que j'étais déjà à côté avant d'arriver à la formation quand je me disais « en proposant une médiation, je souhaite faire en sorte, au minimum de rétablir le dialogue entre 2 personnes en conflit pour qu'elles puissent trouver leur solution.
- Il me manquait l’étape « ...peut-être » : « ...de cette expression et cette écoute mutuelle, émergera « peut-être » un accord ! »
- Comment présenter cette posture « Aucune intention de résultat » aux personnes qui demandent une médiation ? Je me raconte que de dire « peut-être », risque de générer de l’insécurité ou du découragement ? Ou dans le cas d'une entreprise dont la direction souhaite une médiation entre ses employés, je me raconte qu'il y a de forte chance que cette demande soit motivée par un résultat effectif et je ne suis pas sûr qu’un « peut-être » soit entendable, envisageable pour les demandeurs ! - Je vois ici une nécessité palpable de pratiquer pour tenir ma posture de médiateur CNV, face aux demandes de médiation qui seraient des exigences de résultats !
> Dans un sous-groupe de travail, j'ai eu du mal à accueillir un·e participant·e avec un niveau plus faible en CNV et qui n'avait pas bien compris les consignes, faisait plein de commentaires, que je vivais comme un parasitage à ma concentration pour vivre l’exercice, tant en médiateur, par exemple sur la chaise de l’auto-empathie, qu'en jouant une part. .
- Dans cet inconfort que je vis, je vois ma colère et mes jugements sur la·le partenaire.
- Je vois que mes jugements me renseignent sur mon besoin de légèreté, de fluidité, de liberté et d’autonomie dont j’ai besoin lorsque je suis dans un processus d'expérimentation.
- Je remarque que j’ai été pour autant capable, tout en vivant cet inconfort, de voir aussi le sourire de cette personne, que je percevais comme lumineux et que cela m’a apporté de la chaleur et de la douceur, dont j’ai aussi besoin.
> J’ai trouvé les temps de parole du matin, avant de passer à la pratique, interminables. J'en avais mare d'entendre parler ! J'avais envie de pratiquer !
- Je me suis dit que même si j’avais envie de participer, que même si j'avais des trucs à dire, des questions à poser, je n’allais pas parler pour ne pas rajouter encore plus de temps au temps de parole des autres ! En me disant cela, j’ai senti de la joie émerger en moi et non un deuil !
> Globalement à la fin de cette première journée, j’entrevois que la résolution d’un conflit peut émerger du simple faite que chaque personnes, en présence l’une de l’autre puissent s’exprimer et soit écoutée par un tiers. N'ayant que peut expérimenter ce processus pour le moment, j’en suis au stade d'une croyance et j'ai en même temps du mal à croire que ceci puisse suffire pour tous les cas...
> Y-a-t-il un degré de conflit, un stade où l'on puisse identifier que la médiation CNV n’est pas indiquée ?
2ème journée
> Je retiens la pépite de voir les autres travailler et de travailler devant les autres : je célèbre entre autre l'émotion des feedback que j’ai reçu qui ont nourri mon besoin de reconnaissance et valider mon évolution
> J’ai beaucoup appris du travail sur la neutralité, l’impartialité : revenir à chaque instant à l’autre pour être avec l’autre à chaque instant, tout en accueillant les parts, les « poussins » de soi !
> La chaleur à Saint Jeannet est éprouvante, je choisis de nourrir mes besoins de douceur et de sérénité en descendant, à partir de ce deuxième jour de formation, le matelas du dortoir sur la terrasse du gîte et de dormir chaque nuit à la belle étoile. Le problème des moustiques écarté, à l'aide d'un spray tropical, ce fut une formidable expérience de faire ce choix et d'être à l'écoute de mes besoins !
3ème journée
> Comme hier, la journée commence par une grande envie de pratiquer et non de parler et d’entendre parler en grand groupe ! Je suis vraiment pas fan de la gestion du timing des formateurices.
- Mais comme globalement les journées sont bien denses, je n’ai vraiment pas la sensation de perdre mon temps : Ca bosse !
> Je remarque que j’ai un peu tendance à m’agacer du rythme des autres.
- Je comprends plutôt rapidement les notions, les consignes et je suis rapidement prêt à me lancer dans l’expérience et lorsqu’il y a trop de notions, ou lorsque par exemple on allait passer à l’expérience et qu’une personne remet une pièce dans le jukebox en reposant une question, ça me saoule !!! > Comment puis-je m’adoucir dans ma gestions des autres, (du collectif finalement ?)
- J’aime le collectif et l’intelligence collective, la collaboration, la co-créativité, mais en même temps je redoute dans le collectif d’une perte de singularité et de liberté.
- Je sens vraiment que j’ai besoin de « faire l’expérience de ... » pour apprendre ? Je vois que j’ai besoin de faire mes expériences, telles je l’es imagine, avec mes erreurs et mes solutions... Je ne souhaite pas dénaturer mon idée de départ et encore moins l’annuler avant de l’avoir testé; ce que je souhaite c’est lui offrir une occasion d’évoluer et se transformer par l’expérience.
> Pour nourrir mes besoins d’efficacité, d’énergie, de simplicité, je me suis offert d’observer le groupe pour voir si je pouvais trouver quelqu’un avec qui m’entendre sur ces besoins et avec qui je pourrais peut-être partager au moins un temps de travail dans la journée !
- J’ai trouvé ! J’ai demandé ! On était ravi ! C’était très agréable, confortable et fluide de travailler ensemble ! Gratitude pour moi pour cet élan du jour !
> Je précise que quelque soit mon questionnement sur le collectif, pour autant le groupe avec qui je vis cette formation est chouette et composé de gens très différents, c’est riche !
- Au gîte un noyau de quelques résidents s’est créé, on partage apéro et repas, on rigole bien, mais on parle tout aussi bien de choses profondes et intimes.
> Ce que j’ai envie de noter à la fin de cette journée qui conclue la première partie de la formation centrée sur le travail des parts intérieures, c’est que je mes sens pleinement dans l’accueil de toutes mes parts et que je suis prêt à aborder la suite de la formation ! Vivement demain !
4ème journée
> Comme hier et avant-hier (ça devient récurent), pendant la phase d’échanges verbaux du matin en grand groupe, s’invite ma part « Impatience de pratiquer », car c’est tellement important pour elle de faire l’expérience de ... et de nourrir son besoin d’apprentissage, d’ancrer les notions
- J’accueille ma part qui voudrait tellement se mettre à la pratique !
- « L‘impatiente » laisse pisser son chacal en jugeant que « décidément, ces personnes avec un sacré débit de parole, prennent beaucoup de place et n’ont pas de considération pour les autres ! » >>> C’est formidable comment ce jugement de cette part parle tellement bien d’elle-même ! J’accueille !
- J’accueille aussi ma part qui aime prendre soin de l’autre, qui considère que chacun à sa place et qui apprécie l’équité dans les différents besoins de temps de parole des uns et des autres !
- En m’inspirant de ce que j’ai vécu dans l’exercice d’hier, en étant avec les deux parts, sans rien faire d’autre que d’être là, je ne cherche pas ici de négociation entre mes deux parts. Et alors que je ne cherchais pas à apaiser, que j’étais juste là avec ces deux parts, j’ai alors précisément sentis de l’apaisement et une forme de joie. Je me suis surpris à sourire lorsque j’entendais une personne parler sans, me semble-t-il, qu’elle arrêterait bientôt, enchaînant phrases sur phrases. Cela m’a fait penser à quand j’entends un de mes proches prononcer des propos racistes sans retenu et qu’il m’arrive aussi dans cette situation de sourire, tant je réussi à présent à prendre du recul, me permettant de voir ses besoins qui hurlent dans une stratégie presque caricaturale.
- Je vois ici une vraie évolution chez moi ou du moins ici un moment de grâce : la détente, être en paix, être avec sereinement, sans projet, juste ma joie d’être avec.
> Première expérience de médiation aujourd’hui !
- Les 3 premiers jours ont vraiment été précieux = s’entraîner à la médiation de ses parts, à l’aide de la chaise de l’auto-empathie, a été modélisant pour la partie neutralité et impartialité du médiateur et les moyens qu’il a de vérifier s'il est bien en pleine présence avec les médiants et le cas échéant à pouvoir revenir dans la médiation.
- C’était très judicieux aussi de commencer par la médiation de ses propres part, de nous prendre nous-même comme cobayes, avant de passer à la pratique la médiation avec pour médiant les stagiaires et leurs propositions de sujets. Cela m'a fait penser à comment j'ai commencer à pratiquer la CNV et ce qui m’a permis de l’intégrer rapidement dans ma vie au-delà des notions du processus. J’avais commencé à l'époque à appliquer la CNV sur moi-même, au bénéfice de la relation entre mes parts, ce qui m’a bien entraîner et surtout permis de faire l’expérience concrète du bienfait de la CNV pour moi-même. J’avais via ce procédé eut ensuite rapidement l’élan et de la fluidité à le tester dans mes relations aux autres !
> A la fin de la journée, dans la météo de clôture, j’ai l’image d’un nouveau né jeté dans la piscine : je bois des tasses c’est clair, ce n’est pas confortable, il y a un peu de souffrance, et en même temps ça se débat, ça trouve le moyen de nager comme ça peut, ça ne se noie pas, ça trouve le moyen de rester en vie, ça se débrouille naturellement, instinctivement.
> Nous avons reçu aujourd’hui des formateurices le livret pédagogique qui est exceptionnel ! Très riche, très précis.
- Il n’y aurait presque plus besoin de prendre des notes « techniques ». Du coup mes notes sont plus un témoignage sur mon vécu de « l’expérience formation » et c’est bien comme ça !
- C’est tellement rare cette générosité de supports transmis pas les formateurices avec autant de contenu : j’ai beaucoup de gratitude pour cela, mes besoins de sécurité, précision, gourmandise, considération et soutien sont pleinement nourris !
> Cela m’inspire sur ce que j’ai envie de donner à mon tour quand j’anime.
5ème journée
> C’est difficile pour moi de me souvenir de ce qui a été dit surtout lorsque la personne parle beaucoup et longtemps.
> C’est difficile aussi de proposer des besoins, je me raconte aussi que c’est un peu parce que je n’ai pas en mémoire la liste des besoins
- Je me dis que je dois apprendre les listes des besoins et des sentiments
- Je me dis aussi que je vais faire une recherche pour voir si je trouve des applications pour entraîner et muscler mon cerveau ! ! !
> Moment difficile aujourd’hui pendant l’exercice de médiation du jour.
- Une des stagiaire de mon groupe passe en premier dans la posture de médiatrice et sa médiation est une tuerie ! > Pose du cadre : parfait, précis, complet ! Ecoute des médiants : généreuse, elle prend le temps, reformule tout, trouve les sentiments, les besoins ! Et tout ça dans une posture super stable, une bonne assise, super à l’aise, une belle énergie très vivante, lumineuse, vivace et avec aussi une capacité à rejoindre les médiants dans leur énergie, à se laisser traverser !. Elle a pu aller jusqu’à un début d’accords entre les médiants, elle a bien reformuler les besoins des médiants.
- BREF, une médiation parfaite. J’étais scié.
- A, une part de moi célèbre est admirative et inspirée par la médiation de cete stagiaire. Je me suis dit : « Woua la classe ! ».
- B, une autre part de moi est totalement découragée ! « C’est pas possible qu’elle ait déjà tout capté, tout intégré aussi vite en 5 jours ?? ! ! ! Comment j’suis à la ramasse en comparaison ! »... « Tout ce chemin qu’il me reste à parcourir ! Je suis en bas de la montagne, j’en suis à peine à voir le début de chemin pour la gravir et elle, tranquille elle est déjà tout en haut, même plus haut, c’est un soleil qui rayonne !Je me sens triste, abattu et un peu en colère. Je l’envie, je suis jaloux !
>>> J’essai alors d’aller voir les besoins pas nourris derrière ces émotions et pensées :
- triste : besoin d’équité, de reconnaissance, d’être vu, de douceur
- abattu : besoin de mouvement, d’action
- découragé : besoin d’évolution
- un peu en colère : besoin d’évolution, de sécurité
6ème journée
> Plusieurs choses à célébrer aujourd’hui !
- Par rapport à l’inconfort d’hier lors du passage d’une stagiaire qui a grave assuré sa médiation : j’ai pu en parlé avec elle et j’ai appris, compris, qu'elle pratique déjà la médiation dans ses activités professionnelles, ceci explique cela, ça m’a un peu rassuré + le temps que je m’étais accordé hier pour accueillir ce que je vivais, a fait qu’aujourd’hui, il ne me restait plus que l’aspect « inspiration » de son brillant passage et cela m’a porté plutôt qu’écrasé !
- J’ai pris soin, de comment j’avais envie de vivre mes temps de travail dans la posture médiateur ! : J’ai posé plusieurs demandes et cela m’a permis de vivre de l’authenticité, de la sérénité, de la douceur et de la liberté.
- J'ai demandé à mes partenaires de groupe de travail, lorsqu’ils incarnaient la posture médiants de choisir des situations pas trop compliquées et qu’ils m’épargnent de défis, de stimulations : cela m’a permis de vivre de la fluidité et de la sérénité, en pouvant pratiquer tranquillement sans compliquer le travail.
- J’ai demandé aux formateurices de ne pas me coacher pendant mes passages dans la posture médiateurs. J'avais remarqué précédemment que leurs interventions pendant que je travaillais, même si elles étaient très pertinentes et soutenantes, me coupaient dans mon énergie, ma concentration et de pouvoir vivre mes erreurs, mes difficultés : cela m’a permis de vivre de l’autonomie, de la liberté et de faire profondément l'expérience de... J’ai beaucoup apprécié de quelle manière les formateurices ont répondu à ma demande. Lorsqu’ils passaient observer le travail de notre groupe et pendant mon passage en posture médiateur, au lieu de venir s’asseoir près de nous et d'intervenir, ils s'asseyaient plus loin, plus à l’écart sans intervenir directement. J’ai trouvé cela à la fois soutenant et non intrusif et j’ai pu du coup lorsque j'en avais besoin les solliciter lorsque cela faisait sens pour moi (par exemple à un moment où j’avais du mal à trouver les besoins d'un médiant).
> J'ai ressenti beaucoup de fierté et de gratitude pour moi, d’avoir su poser ces demandes, en voyant combien cela m’avait soutenu : la demande est vraiment le cadeau le plus incroyable qu’on puisse se faire à soit même !> J’ai bien profiter du coup des exercices : c’est à dire faire l’expérience de ....
7ème journée
> Après avoir poser la question aujourd’hui du sens de la certification RS5150 « Accompagner la résolution des conflits par la médiation sur la base de la Communication Non Violente - CNV », j’ai eu la réponse à laquelle je m’attendais. Les formateurices nous avaient précisé dès le départs, qu’on ne seraient pas des méditeurices après 8 jours de formation. Cela me paraissait bien entendu évident, car personnellement je ressens la nécessité d’une part de beaucoup pratiquer pour prendre de l’assurance et aussi de faire le cycle 2 ou d’autres formations pour consolider mon apprentissage. - Et je me demandais, mais alors, pourquoi une certification à la fin de ce cycle 1, cela n’a pas de sens ? J’y voyais surtout un aspect administratif, ce qui m’a été confirmé : étant donné que cette formation est éligible à la prise en charge financière via le Compte Personnel de Formation (CPF), la certification est l’attestation qui valide cette éligibilité en fait. Elle n’a donc pas vraiment de valeur.
- Cela me confirme aussi que l’obtention d’un titre n’est vraiment pas pour moi un repère fiable et que ce n’est pas ce que je cherche, ce n’est pas ce qui est important pour moi. Ce qui compte pour moi c’est de me sentir prêt à... et d’être accompagné dans ce chemin vers « je me sens prêt ». Voici en quoi le soutien de Lise Rodien est si important pour moi. Cela me confirme aussi comment je gère mon autonomie dans mon parcours pédagogique. Je participe à plein de formations en tant que stagiaire, je m’essaie en même temps à la co-création et la co-animation de stage, j’ai un suivi pour travailler mes blessures et ma posture avec une psychologue gestaltiste et j’ai une référente qui me suit, m’accompagne, me soutien et me surpervise pendant tout ce parcours d’apprentissage : et tout ceci, à mes yeux a beaucoup plus de valeur que n’importe quel titre qui m’autoriserait à... Je reste la principale personne à savoir si je peux m’autoriser à.
> J’ai continué à bien profiter aujourd’hui des exercices : à faire l’expérience de ....
> La partie de la médiation « lister et synthétiser les besoins » et le passage à la phase de recherche d’accords arrive un peu tard, nous ne faisons que la survoler du coup.
- Autant je suis super nourri de la pédagogie des 6 premiers jours passés, au début sur la posture du médiateur, puis ensuite à pratiquer la médiation via la pose du cadre, la phase reformulation miroir des deux médiants sur les faits et la phase reformulation et/ou propositions des sentiments et besoins qui émergent des deux médiants : tout ce travail a été très soutenant et m'a permis de vraiment bien ancrer la posture et le processus.
- Autant pour la dernière partie de la médiation lorsqu’on en est aux accords, il me manque clairement de la pratique. Je comprends bien qu’arriver à la phase accords dans un processus de médiation, ce ne sera pas à chaque fois, c’est « peut-être », mais j'aurais bien aimé y passer un peu plus de temps quand même pendant la formation.
- Et d’un autre côté, je pense avoir capter la théorie, donc il ne me reste plus qu'à m'organiser pour pouvoir pratiquer en fait !
8ème journée et conclusion
> Ben venu à mon petit poussin qui n'aime pas les fins, qui a besoin à ce point de mouvement, d'action; je te vois et je t’accueille, je vois la beauté en toi. Je te propose de te laisser cependant là, sur le tapis, afin que je puisse profiter pleinement de cette dernière journée de formation et je viendrais te recherche ce soir.
> Beaucoup de joie à avoir tester la médiation informelle en maraude dans le village.
Conclusion
> J’ai trouvé l’enchaînement pédagogique très pertinent.
- Le partage de notions ainsi que les propositions d’exercices et leur ordre ont pour moi parfaitement introduis le sujet, en passant d’abord par la posture du médiateur (fondamentale / socle), puis le cadre de la médiation (essentiel / structurant) et ensuite les outils et le déroulé d’une médiation (concret / précis).
- J’ai beaucoup apprécié d’apprendre petit à petit, en faisant l’expérience de... et de comment à travers la répétition des pratiques, les notions se sont ancrées d'une manière que je trouve très fine
- La gestion du rythme ne m’a pas toujours convenu, je l’ai vécu un peu comme une exigence, mais je m’en suis accommodé et cela ne m’a pas empêcher de profiter pleinement de cette formation.
- J’ai beaucoup apprécier le groupe.
- Je rentre avec un gros appétit pour pratiquer à fond ! En ligne, en présentiel, de toutes les façons possibles !
- Je souhaite continuer à me former sur la médiation CNV > Les pratiques de l’auto-empathie, de l’intention, de l’écoute étant vraiment intenses dans ce contexte de médiation CNV, ce stage fut une nouvelle étape importante pour moi quant à mon apprentissage et mon intégration, mon incarnation du processus et de la posture CNV !
> Une chose me vient aussi à la fin de ces 8 jours : Ce qui m’importe c’est que d’anciennes choses se transforment en nouvelles et non que de nouvelles viennent remplacer des anciennes. Ceci m’ancre encore plus dans la sérénité de l’évolution et m’éloigne encore plus de la lutte. Dans chaque chacal, il y a une girafe....
APRES LA FORMATION
> Un groupe de pratique en visio est proposé et animé par les formateurices, je vais m’inscrire directe à toutes les sessions : miam miam !
- Les formateurices proposent également de la supervision au besoin, ils offrent à cet égard la première séance.
> Certification RS5150 "Accompagner la résolution des conflits par la médiation sur la base de la Communication NonViolente - CNV" : pour le personnes qui ont bénéficié d'un financement via le CPF, une épreuve de certification sera proposée en visio avec deux formatrices certifiées : il s'agira de mener une médiation de 45 mn. Cette épreuve devra être passée dans les 3 mois suivants la formation.
- Cette certification a surtout valeur administrative, venant encadré le financement CPF, car ce n’est évidemment pas en 8 jours qu’on devient médiateur CNV.
> Un Cycle 2 est proposé par les formateurices en 3 x 3 jours. Il est question dans ce cycle 2 de pratiquer tout ce qu’on a vu dans le cycle 1, d’aborder également, les aspects plus juridiques comme par exemple la rédaction d'une convention de médiation et aussi d'autres points comme l'entretien préalable à la médiation, l'appel téléphonique, ...
+ J’ai fais une recherche sur le web pour savoir si un annuaire de médiateurices CNV existe. J’ai trouvé les sites internet des deux principales structures qui forment à la médiation, mais sinon rien de spécifique qui pourrait ressembler à ce que propose cnvformations.fr pour les formateurices à part une micro structure associative « Convergence » : https://www.asso-convergence.com où il n’y a pas beaucoup de contenu. C’est peut-être quelque chose qui m’intéressera de développer à l’avenir.
META
> Suite à ma part « impatience » qui s’est largement manifestée pendant toute la formation, j'ai pu pratiquer l'accueil et vérifier l'impact bénéfique sur conserver de la disponibilité, ne pas laisser toute la place à la colère.
- Pour autant cela me donne des pistes quand à la manière dont j'ai envie d'animer et de structurer pour ma part mes futurs ateliers.
- Je remarque que chez moi, en tant que participant, lorsqu’il y a trop de notions partagées sur un temps long, assis en grand groupe, cela impacte ensuite le temps de pratique qui suit : mon énergie est comme à plat, usée et ma disponibilité n’est plus optimum, ce qui dénature mon expérience. Et il y a aussi que j’apprécie beaucoup d’apprendre en faisant.
> J’ai envie de considérer cela pour structurer ma propre méthode d’animation (pour une expérience proposée ici) :
- 1/6 de notions : Intro (vers où on va) + Consignes
- 1/6 d’expérience : Test et découverte de l’exercice
- 1/6 de partage et notion : Retour d’expérience, questions > complément de notions + précisions des consignes
- 1/6 de d’expérience : Refaire l’exercice et comparer : et maintenant ?
- 1/6 de partage : Retour d’expérience
> La gestion de temps, du rythme et du coup l’énergie qui s’en dégage ne me conviennent pas vraiment pendant cette formation.
- Comme je le dis ci-dessus, le fait qu’on passe beaucoup de temps à parler le matin à travers le partage de notions, mêlé au temps de météo des participants et de questionnement devient à un moment lourd et pesant car il y a aussi beaucoup de rebonds dans les interventions des stagiaires.
- Je vois chez les animateurices à la fois, la volonté de transmettre des notions, de laisser la place à la parole des stagiaires et en même temps une difficulté avec la contrainte de la gestion du timing pour ne pas trop empiéter sur les temps prévus pour la pratique, à cela s’ajoute des personnalités dans le groupe qui peuvent prendre beaucoup d’espace dans les temps de parole !
- Cela génère de la tension à la fois chez les animateurices et les participants. Pour ma part je vois que lorsque je m’exprime, je suis tendu et stressé, je ne me sens pas avoir l’espace de dire ce que j’ai à dire, comme j’ai à le dire, je me presse, je n’ai pas le temps, ou alors je ne m’exprime pas, ça me fatigue, je me ferme et je perd mon envie de participer, je m’auto-censure... en tout cas je ne peux dans ces conditions, ni vivre de la douceur, ni de la liberté.
- C’est un point où je peux aussi avoir de la difficulté en animation tant que je reste focalisé sur le résultat, même si ici mon besoin de contribuer est en jeu bien sur. C’est un aspect que j’ai la chance de pouvoir travailler avec Sandrine lorsque nous co-animons le stage CNV et Corps, à travers sa posture où tout au contraire, elle prend vraiment le temps de vivre ce qui se vit dans le moment présent et elle fait avec l’impact que cela a sur le déroulé que nous avions imaginé et prévu. J’apprends beaucoup de cela et je vois que je suis en train de bouger en moi à ce sujet. Je cherche de plus en plus à m’éloigner de tout ce qui peut s’apparenter à de l’exigence qu’on me ferait vivre, que je me ferais vivre ou que je voudrais faire vivre aux autres avec comme excuse la contribution.
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